Le choix de cette dissolution est pris après la défaite de la liste Renaissance aux élections européennes qui ont eu lieu le 9 juin 2024[1].
Ce scrutin est marqué par la progression du Rassemblement national, qui augmente considérablement ses scores en se qualifiant pour tous les seconds tours et gagnant deux députés, au détriment du camp présidentiel, tandis que la gauche conserve le même nombre de députés.
Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart des électeurs inscrits dans la circonscription, soit 25 %. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits, soit 12,5 %. Les deux candidats arrivés en tête du 1er tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu[4],[5].
Le seuil de qualification basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les second tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares[3],[6].
Partis et nuances
Les résultats des élections sont publiés en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette[7].
Tous les autres partis se voient attribuer l'une ou l'autre des nuances suivantes : EXG (extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et EXD (extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuances propres, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et EXG)[10].
La première circonscription de Seine-Maritime couvre la majeure partie de la ville de Rouen (rive-droite) ainsi que les communes limitrophes de Mont-Saint-Aignan et Déville-lès-Rouen. Élu en 2017 en soutien à Emmanuel Macron, Damien Adam est réélu d'extrême justesse en 2022 face à un candidat de La France insoumise. Deux ans plus tard, la circonscription est attribuée au Parti socialiste dans le cadre de l'accord à gauche pour le Nouveau Front populaire. L'adjointe au maire de Rouen Florence Hérouin-Léautey arrive largement en tête au premier tour et remporte une majorité absolue au second tour malgré la triangulaire avec le député sortant et le Rassemblement national. Elle obtient 55 % à Rouen[15], 41 % à Mont-Saint-Aignan et 42 % à Déville[16], où elle est talonnée par l'extrême-droite qui y obtient 36 %[17].
La deuxième circonscription couvre la périphérie ouest de Rouen et la partie sud-est du département depuis le redécoupage de 2010. Élue en 2017, Annie Vidal est réélue en 2022 avec 59 % avec des voix face à un candidat de La France insoumise. Deux ans plus tard, elle est réélue avec la même avance, malgré la progression du Rassemblement national qui se qualifie pour le second tour. Elle obtient près de 74 % des voix à Bihorel[20] et Bois-Guillaume[21] ou 68 % à Bonsecours[22] et Le Mesnil-Esnard[23], toutes des villes de la métropole de Rouen, tandis que l'extrême-droite est en tête à Gournay-en-Bray avec 60 % des voix[24] et 54 % à Buchy[25].
La troisième circonscription couvre la rive-gauche de Rouen, dont son centre-ville, ainsi que la périphérie sud de la métropole. Depuis sa création, elle est un bastion indéfectible de la gauche, notamment du Parti communiste. Le Rassemblement national y réalise cependant de bons scores, supérieur à 15 % des suffrages depuis 2012. Le communiste Hubert Wulfranc, élu depuis 2017, ne se représente pas et laisse la place à son suppléant en janvier 2024[28]. Il est élu avec un score un peu inférieur à son prédécesseur, et surperforme à Rouen avec 75 % des voix, tandis qu'il obtient environ 67 % à Sotteville-lès-Rouen[29] et Saint-Étienne-du-Rouvray[30], 63 % au Petit-Quevilly[31] et 59 % à Oissel[32].
Bastion socialiste indéfectible depuis le redécoupage de 1988, la cinquième circonscription couvre le sud-ouest du département. Le Rassemblement national accède au second tour pour la première fois lors d'une élection partielle en 2020 mais le socialiste Gérard Leseul l'emporte largement au second tour. En 2022, il est réélu avec 55 % des voix, et avec moins de 52 % deux ans plus tard. Il est largement en tête à Notre-Dame-de-Bondeville avec 62 % des voix[38] et obtient 51 % à Port-Jérôme-sur-Seine, tandis que l'extrême-droite est en tête à Pavilly et au Trait notamment[39].
Couvrant le nord-est du département, la sixième circonscription est essentiellement rurale. Bastion de la gauche depuis le redécoupage de 2010, où le communiste Sébastien Jumel est réélu avec 57 % des voix en 2022, il est remporté pour la première fois par le Rassemblement national lors de ce scrutin. Au cours de la campagne, le candidat élu est pourtant la cible de polémiques sur des publications jugés racistes, homophobes et antisémites sur les réseaux sociaux[41]. Le député sortant reste largement en tête à Dieppe avec 64 % des voix[42] et à Offranville avec 57 % des suffrages[43], tandis que l'extrême-droite réalise de bons scores à Aumale et Saint-Nicolas-d'Aliermont avec 59 % des voix[44],[45].
La septième circonscription est composée d'une partie du Havre, surtout l'ouest, ainsi que les communes périphériques au nord, dont Montivilliers, Octeville-sur-Mer et Sainte-Adresse. Ancienne circonscription d'Édouard Philippe, elle est un fief de la droite et Agnès Firmin-Le Bodo est facilement élue pour le remplacer en 2017. Réélue en 2022 face à la gauche avec 58 % des voix, elle est plus facilement réélue deux ans plus tard face au Rassemblement national, qui réalise une percée dans la circonscription et alors que la gauche, arrivée troisième, se retire. La député sortante réunit 73 % des voix à Sainte-Adresse[49], 69 % au Havre ainsi que 59 % à Montivilliers et Octeville[50],[51]. Mannevillette est la seule commune où l'extrême-droite est en tête, avec 51,3 % des voix[52].
La huitième circonscription est un fief indéfectible de la gauche depuis le redécoupage de 1988, détenue par le communiste Jean-Paul Lecoq depuis 2017. Elle couvre le sud du Havre ainsi que quelques communes limitrophes, soit une partie de Montivilliers, Harfleur, Gonfreville-l'Orcher et Gainneville. Le Rassemblement national y réalise une importante percée lors de ce scrutin, doublant son nombre de voix depuis 2022. Le député communiste sortant obtient le soutien d'Édouard Philippe pour le second tour[54]. Il est néanmoins réélu avec une marge un peu plus faible qu'il y a deux ans face à un candidat du camp présidentiel. Il réunit près de 66 % des voix au Havre[55], 58 % à Gonfreville-l'Orcher[56], 52 % à Gainneville[57] et 51 % à Harfleur[58].
La neuvième circonscription couvre l'ouest du département, à l'exclusion de l'aire urbaine du Havre. Elle est un fief de la droite, mais l'extrême-droite y réalise de bons scores également, le Front national accédant au second tour dès 2017. En 2022, Marie-Agnès Poussier-Winsback est élue de justesse pour Horizons face au Rassemblement national, avec 50,8 % des voix. Deux ans plus tard, elle est réélue avec une marge plus faible encore. Parmi les principales villes, la députée sortante réunit 56 % des voix à Fécamp[61] et 57 % à Saint-Romain-de-Colbosc[62], tandis que le RN est en tête à Bolbec avec 58 % des suffrages[63].
La dixième circonscription couvre le centre-nord rural du département. Le député sortant Xavier Batut a été élu pour la première fois en 2017 face au Front national avec 62 % des voix, et est réélu de justesse en 2022 avec 51 % des voix face au Rassemblement national. Deux ans plus tard, il est finalement battu de peu par Robert Le Bourgeois, le nouveau candidat du RN. Le député sortant obtient 55 % des voix au sein de la principale ville de la circonscription, Yvetot[70], ainsi que 57 % à Saint-Valery-en-Caux et 54 % à Montville, tandis que le RN est en tête à Cany-Barville[71].
↑Autres candidats de sensibilité de gauche, y compris se déclarant sans étiquette
↑Autres partis ou candidats centristes, y compris se déclarant sans étiquette
↑Autres candidats inclassables, y compris se déclarant sans étiquette
↑Candidate rattachée financièrement aux Écologistes, qui n'a pas mené campagne[60]. C'est une candidature présentée hors de l'accord du Nouveau Front populaire, sans doute pour des raisons de parité.
↑Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2024 », sur Programmes des candidats aux élections en France - ministère de l'Intérieur (consulté le )