Les élections régionales de 2022 en Schleswig-Holstein (en allemand : Landtagswahl im Schleswig-Holstein 2022) se tiennent le , afin d'élire les 69 députés de la 20e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription, selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le land comptant un total de 35 circonscriptions ; la seconde (Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du land.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 69 sièges est répartie à la proportionnelle des secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés (sauf le parti représentant la minorité danoise) ou une circonscription. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires (Überhangmandat) et des mandats complémentaires (Ausgleichsmandat) sont attribués aux autres partis afin de rétablir une composition du Landtag proportionnelle aux secondes voix, tout en gardant un nombre impair le total de députés.
Campagne
Le , le bureau régional du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) propose à l'unanimité l'investiture comme chef de file électoral Thomas Losse-Müller(de) — directeur de la chancellerie régionale sous le mandat de Torsten Albig et membre de l'Alliance 90/Les Verts (Grünen) jusqu'en — et non la présidente régionale et du groupe parlementaire au Landtag Serpil Midyatli, à l'origine de cette proposition[2]. Un congrès ratifie ce choix le par 94 % des voix favorables, le candidat se trouvant connecté en visioconférence en raison d'un cas de Covid-19 dans son entourage[3].
La ministre régionale des Finances Monika Heinold et la vice-présidente du Landtag Aminata Touré annoncent le qu'elles seront le binôme de cheffes de file de l'Alliance 90/Les Verts (Grünen) pour l'élection de [4]. La Norddeutscher Rundfunk avait révélé une semaine auparavant que le parti écologiste envisageait effectivement de les investir pour conduire sa campagne électorale[5].
Le , l'assemblée des délégués du Parti libéral-démocrate (FDP) valide la proposition du président régional du parti et ministre des Affaires sociales Heiner Garg d'investir comme chef de file le ministre de l'Économie Bernd Buchholz(de) : sur les 199 membres de l'assemblée, 177 votent en faveur de cette option, 15 s'y opposent et sept s'abstiennent. Heiner Garg prend la lui la deuxième place sur la liste de candidats avec le soutien de 178 délégués[6].
La conférence électorale de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), rassemblée à Elmshorn le , choisit au deuxième tour de scrutin le député Jörg Nobis(de) comme chef de file, comme cinq ans plyus tôt, par 112 voix sur 200, après avoir éliminé au premier tour notamment le président du groupe parlementaire au Landtag[8].
Le , un congrès organisé en visioconférence par Die Linke place en tête de liste la porte-parole de la fédération régionale du parti, Susanne Spethmann[9].
Réunie en congrès le à Neumünster, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) approuve à 91 % sa liste de candidats pour les élections, plaçant en première position son président régional et ministre-président sortant, Daniel Günther. Sur les 76 candidats, 39 sont des femmes[10].
Trois jours après la tenue du scrutin, le ministre-président, Daniel Günther, déclare vouloir poursuivre la coalition jamaïcaine entre son Union chrétienne-démocrate (CDU), Les Verts (Grünen) et le Parti libéral (FDP). Il reçoit le soutien unanime de la convention chrétienne-démocrate spécialement convoquée à cet effet[14]. Le , à l'issue des entretiens exploratoires, les trois partis constatent l'absence d'entente pour poursuivre leur collaboration, étant donné que la CDU n'a besoin que d'un seul allié pour dépasser la majorité absolue, qu'elle n'a raté que d'un seul siège[15].
À l'issue d'une session de la direction chrétienne-démocrate, Daniel Günther propose le d'ouvrir des négociations exclusives avec les écologistes, afin de constituer une coalition noire-verte[16]. Celles-ci démarrent formellement deux jours plus tard à Kiel, avec l'objectif de former le futur gouvernement régional d'ici la fin du mois de [17]. L'accord de coalition est scellé le suivant[18], puis ratifié par les congrès deux partis cinq jours plus tard, avec trois abstentions parmi les chrétiens-démocrates, ainsi que quatre votre contre et cinq abstentions au sein des écologistes[19].
Le , Daniel Günther est réélu ministre-président par le Landtag, par 47 voix pour et 15 contre, soit un suffrage de moins que le total de sa coalition[20]. Il forme ensuite son second cabinet.