Alvin BaltropAlvin Baltrop
Alvin Baltrop (né le 11 décembre 1948 et décédé le 1er février 2004) est un photographe américain de l'Upper West Side connu pour ses photos des entrepôts abandonnés de l'Hudson River et ses portraits d'homosexuels dans les années 1970-1980, avant l'épidémie de SIDA. Il a peu exposé de son vivant et a exercé différentes professions peu qualifiées en parallèle de la photographie pour survivre. Aujourd'hui exposé dans de grands musée new-yorkais, il n'est devenu célèbre qu'après son décès. BiographieSon histoireBaltrop est né en 1948[1] dans le Bronx. Il a découvert la photographie au collège[2], apprenant différentes techniques auprès de photographes plus âgés de son quartier et à développer lui-même ses photos. Baltrop s'est enrôlé dans la marine en tant que médecin pendant la guerre du Vietnam et continue à cette époque de prendre des photos, principalement de ses connaissances, dans des poses sexuellement provocantes[3]. Il construit son propre laboratoire de développement dans l'infirmerie, en utilisant des plateaux médicaux pour développer ses bobines[3],[2]. Après son passage dans la marine, il enchaîne les petits boulots : il est successivement vendeur de rue, créateur de bijoux, imprimeur et chauffeur de taxi[3]. En 1973, il s'inscrit à l'École des arts visuels[3], où il étudie jusqu'en 1975[4],[5]. Il quitte son emploi de chauffeur de taxi pour devenir déménageur indépendant afin de passer plus de temps à prendre des photos sur les quais de la rivière Hudson. Il garait alors sa camionnette sur les quais pendant des jours, vivant de son véhicule pour prendre des photos[3]. On lui diagnostique un cancer dans les années 1990. Pauvre et sans assurance maladie, il se fait exploiter par des conservateurs de musées et cinéastes, pour leur propre gain financier. Il décède le 1er février 2004, à l'âge de 55 ans[6],[7]. Son œuvre et sa réception de son vivant![]() De 1975 à 1986, Baltrop a pris des photos des jetées du Upper West Side, où il est un membre bien connu de la communauté homosexuel locale[7],[8]. Il connait chaque personne qu'il photographie et les gens se portent souvent volontaires. Les jeunes garçons et les hommes des quais lui confient souvent leur orientation sexuelle, leurs relations avec leur famille, leur situation en ce qui concerne le logement et le travail. Les jetées étaient propices aux drag gay, au sexe anonyme et aux installations artistiques[8],[9]. Ses photographies ont capturé à la fois des personnalités humaines, mais aussi l'esthétique des jetées délabrées[8]. Baltrop a ainsi documenté les lieux de culture gay et de sexualité libérée qui existaient à New York avant l'épidémie de sida. L'œuvre de sa vie est un instantané de l'histoire gay, afro-américaine et new-yorkaise[8]. Baltrop a eu du mal à se frayer un chemin dans le monde de l'art, face au racisme. Les conservateurs gays blanc ont souvent rejeté son travail, l'ont accusé de plagiat (eux-mêmes ne se gênant pas pour le copier)[7],[8]. Baltrop a peu d'expositions de son vivant ; son travail n'a acquis de renommée internationale qu'après sa mort[10],[8]. Hommages posthumesBaltrop a été interviewé lors du documentaire Gay Sex in the 70s (en) (2006) de Joseph Lovett, où il apparait à titre posthume aux côtés d'autres artistes gays comme son collègue Tom Bianchi (en), le musicien Mel Cheren ou l'écrivain Larry Kramer[11]. En 2012, son exposition intitulée Perspectives 179 - Alvin Baltrop: Dreams into Glass au Contemporary Art Museum Houston comprend près de 100 tirages argentiques à la gélatine réalisés entre 1969 et 1980. Les images jugées les plus captivantes et les plus intimes ont été prises alors qu'Alvin Baltrop était dans la marine. Celles-ci sont datées entre 1969-1972 et ont une atmosphère indéniablement érotique[12],[9]. Fiona Anderson présente, en 2014, une analyse des photographies de Baltrop autour des jetées (Cruising the Dead River: David Wojnarowicz and New York's Ruined Waterfront)[13]. L'éditeur espagnol TF Editores publie en 2015 Alvin Baltrop : The Piers, édité par James Reid, Tom Watt et Glenn O'Brien[14]. Vie privéeBaltrop s'affiche ouvertement homosexuel à quatorze ans[15]. Il a eu des relations suivies avec des hommes et des femmes, mais il préférait s'identifier comme homosexuel[7]. Expositions
CollectionsLe travail de Baltrop est conservé dans des collections permanentes de musées américains et parmi eux, le Musée d'art moderne et le Witney Museum of American Art, tous deux situés à New-York[8],[18]. Notes et références
BibliographieArticles(en-US) Holland Cotter, « He Captured a Clandestine Gay Culture Amid the Derelict Piers », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ) (en-GB) Nadja Sayej, « Alvin Baltrop: remembering New York's forgotten queer photographer », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ). Livres
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