Amahiguere DoloAmahiguere Dolo
Amahiguere Dolo est un sculpteur malien dogon né le à Gogoli[1], dans la commune de Sangha, et meurt le 21 Août 2022[2] des suites d’une maladie. BiographieEnfance et formationAmahiguéré Dolo est issu d’une famille noble d’agriculteurs de Gogoli dans la commune de sangha, un village historique situé sur les falaises du pays dogon. Il entame ses études primaires à Sangha en 1965. Après l’obtention du diplôme d’étude fondamentale (DEF), il entre à l’institut national de l’art (INA) d’où il sort quatre ans plus tard avec un diplôme d’art plastique. CarrièreEn tant que salariéAprès sa formation en 1982, il est muté à Gao à la direction régionale de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture chargé du patrimoine culturel. Après dix ans de service, il prend une retraite anticipée pour se consacrer à sa passion la sculpture. Il s'est intéressé très vite à la sculpture, depuis l’âge de 10 ans, se souvient-il. Si la sculpture est essentiellement réservée aux forgerons, Amahiguéré issu d’une lignée d’agriculteurs, donc considéré comme de la caste des nobles, ne résiste pas à la beauté de la sculpture et se laisse emporter : « J’ai eu la chance d’avoir un père qui avait pour ami un forgeron. Comme j’étais beaucoup attaché à mon père, il m’arrivait de le suivre à la forge chez son ami. Je le voyais tailler le bois et ça me séduisait » confie-t-il. Celui qui va devenir l’un des plus grands sculpteurs du Mali, issu de la lignée des nobles, ne peut pas sculpter comme il le souhaite. Ainsi, il se cache pour sculpter d’abord à l’aide de bois carbonisé, puis se dote d’une herminette, outil indispensable pour sculpter. Il vend ainsi ses créations aux touristes pour satisfaire ses petits besoins, au point que ses parents le soupçonnent de voler de l’argent. Lorsque ses parents découvrent qu’il s’adonne à la sculpture, cela est très mal perçu et il passe au conseil de discipline familial. Et son père de lui dire : « Si toi, tu fais ça, qu’est-ce les forgerons vont devenir, eux qui vivent de ça ? Si tu ne l’arrêtes pas immédiatement, ils vont te tuer pour ça!» se souvient-il. C’est ainsi qu’une fois à l’INA, il choisit la peinture au lieu de la sculpture. En tant que sculpteurIl travaille le bois et ses œuvres s’inspirent de la cosmogonie dogon[3]. Il étudie à l'Institut National des Arts de Bamako. Nommé dans un musée, il démissionne pour se consacrer à la sculpture sur bois mort. Il vit à Ségou[4] et y travaille dans son atelier en bordure du fleuve Niger. En 1988, il fait la connaissance du peintre espagnol Miquel Barceló, venu chercher une nouvelle inspiration en Afrique. Rencontre décisive qui fait basculer sa vie de fonctionnaire à l'occasion d'un voyage en pays Dogon, où il emmène Barceló. C'est là que le peintre découvre les sculptures d'Amahiguere qu'il encourage à persévérer. Comment concilier un travail vital de création avec les tabous inhérents à sa communauté à laquelle Dolo reste très attaché ? Loin de se laisser écraser par le poids des choses, Amahiguere les intègre à sa démarche artistique. Après sa retraite anticipée, ne pouvant pas aller au pays dogon à cause de son métier de sculpteur (car étant de la caste noble), il s’installe à Ségou. Ce choix n’est pas fortuit : d’abord par souci de trouver un lieu où personne ne le connaît et ensuite à cause de l’eau qui est un facteur essentiel de la cosmogonie dogon. En plus, sa matière de prédilection est le bois et on en trouve aisément à Ségou. Alors, commence une carrière de sculpteur. Pour les populations, c’est un forgeron, et lui ne les détrompe pas. Il passe sept ans à tailler le bois, mais ne gagne pas sa vie, au point que ses collègues de la fonction publique se moquent de lui : « Je cognais le bois et le bois était là, posé pêle-mêle dans la cour où j’habitais » témoigne-t-il. La rencontre de la Française Martine, est le début d’une carrière internationale. C'est la visite de celle-ci au site touristique appelé « Nyeleni » qui change les choses pour Amahiguéré. Elle découvre des collections qu’elle a toujours cherchées, partout en Afrique de l’Ouest sans succès durant 15 ans, pour constituer le catalogue de la biennale de Dakar. Aussitôt, elle fait appel au photographe du musée de Bamako. Après deux jours de travail, le catalogue est fait et s’ouvre ainsi pour Amahiguéré la voie du succès. Le monde de la culture (surtout occidentale) a commencé à s’intéresser à lui. Amahiguéré Dolo est le premier sculpteur africain à avoir ses œuvres dans le jardin des Tuileries. Pour Amahiguéré, la sculpture est le langage qui a fait triompher les Dogons hors du continent. Lorsque la Guinna Dogon a initié le festival culturel dogon, c’est Amahiguéré Dolo qui a donné le nom « Ogobagna » qui veut dire en langue dogon plat du Hogon (roi). Pour lui, le plat du Hogon est très symbolique chez les dogons, car le hogon ne se nourrit pas lui-même, mais c’est le peuple qui le nourrit. Ainsi, tout ce qui appartient au peuple dogon a sa part dans le ogobagna. Dans ce plat, continue t-il, tout ce qui est positif s’y trouve et tout le monde est égal autour du plat, nul n’est supérieur à l’autre. Il n'y a rien de plus social que ça, a t-il conclu. ExpositionsExpositions individuelles
Expositions de groupe
Expositions permanentes
Collections permanentes• Bibliographie
Notes et références
Liens externes
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