AngiotensineL'angiotensinogène, l'angiotensine I et l'angiotensine II sont des peptides impliqués dans la maintenance du volume et de la tension artérielle.
NomenclatureMis à part l'angiotensinogène, les différentes angiotensines sont soit numérotées (angiotensine I, II...) soit appelées selon les acides aminés laissés en place. Par l'exemple, l'angiotensine I correspond à l'angiotensine (1-10) qui peut perdre un acide aminé, donnant l'angiotensine (1-9) ou l'angiotensine (2-10), selon l'enzyme en jeu. Chaque angiotensine a un rôle biologique différent, certains étant protecteurs, d'autres plus délétères. Enzymes en jeuPlusieurs enzymes permettent la transformation d'un type d'angiotensine en un autre[1]. Ce sont :
AngiotensinogèneC'est le peptide précurseur de l'angiotensine.
L'angiotensinogène humain est un peptide de 485 acides aminés constituant un peptide signal de 33 résidus de long, suivi de 10 résidus finissant par une leucine (Leu) qui formeront l'angiotensine I et finissant par une chaîne de 442 résidus dont le premier acide aminé est une valine (Val) : 33 aa (signal)-Asp-Arg-Val-Tyr-Ile-His-Pro-Phe-His-Leu-Val-441 aa Le peptide signal est clivé lors de la sécrétion de la protéine. Angiotensine ISi la pression artérielle décroît au niveau des reins, ils produisent de la rénine. Celle-ci va cliver la liaison peptidique de l'angiotensinogène entre la leucine (Leu) et la valine (Val), pour libérer le décapeptide angiotensine I : Asp-Arg-Val-Tyr-Ile-His-Pro-Phe-His-Leu | Val-441 aa L'angiotensine I a peu d'effet biologique connu. Son rôle principal semble être de se transformer en plusieurs angiotensines, dont l'angiotensine II. Angiotensine II (ou angiotensine 2)C'est un octapeptide issu du clivage de l'angiotensine I par l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ou plus simplement enzyme de conversion) : Asp-Arg-Val-Tyr-Ile-His-Pro-Phe | His-Leu Elle joue un rôle déterminant dans le maintien de la pression artérielle via la volémie plasmatique. Elle entraîne :
L'angiotensine II comporte plusieurs récepteurs, l'AT1R dont l'activation provoque une vasoconstriction et est la cible des médicaments de type sartan, et l'AT2R, sans effet sur la pression artérielle[2] et jouant un rôle dans l'analgésie[3]. L'angiotensine II est la cible de plusieurs antihypertenseurs (médicaments luttant contre l'hypertension artérielle). Il s'agit principalement :
La molécule elle-même est en cours de test comme traitement dans certains chocs dont le mécanisme de vasodilatation est prédominant[4]. L'angiotensine II peut donner naissance à d'autres angiotensines (III, 4) dont les effets sont proches de l'angiotensine II. La protéine spike du SARS-CoV-2 responsable du Covid-19 se fixe sur les récepteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine II pour infecter les cellules humaines. Or, certains organes abritent ces récepteurs en grand nombre, si bien que cela peut avoir des effets délétères[5] :
Angiotensine IIIC'est une hormone heptapeptique à faible action vasoconstrictrice mais qui stimule la sécrétion d'aldostérone. Elle dérive de l'angiotensine 2 par l'action d'une aminopeptidase A qui libère l'acide aspartique N-terminal. Angiotensine et maladie d'AlzheimerUne étude américaine publiée en , basée sur le suivi durant 4 ans de 820 000 dossiers d'anciens combattants de l’US army, a récemment montré que les anciens militaires traités pour hypertension par des médicaments antagonistes des récepteurs de l'angiotensine (dits « ARA ») avaient 24 % de moins de risque de développer une maladie d'Alzheimer[6].
Notes et références
Voir aussiArticles connexes |