Béchir SfarBéchir Sfar
Béchir Sfar (arabe : البشير صفر), né le à Tunis et mort le à Tunis[1], est un militant, administrateur et réformiste tunisien. BiographieJeunesseSon père est un haut gradé de l'armée beylicale tunisienne originaire de Mahdia, dont il a été le caïd-gouverneur ; il dirige plus tard une section du ministère de la Guerre dans la capitale. Né à Tunis, Sfar fait partie de la première promotion du Collège Sadiki. Envoyé à Paris, au sein d'un groupe d'étudiants, il poursuit des études au lycée Saint-Louis destiné à former des ingénieurs. Toutefois, il interrompt ses études en 1881, lors de l'instauration du protectorat en Tunisie. Regagnant Tunis, il entre dans l'administration en . C'est là qu'il peut, au fil du temps, acquérir de l'expérience et contribuer à l'institution d'organismes administratifs ou culturels. Il est en effet le fondateur de l'association de la Khaldounia. Par ailleurs, il est nommé responsable du service de comptabilité au sein du grand vizirat en 1882, poste qu'il occupe jusqu'en 1891. Engagement réformisteSfar commence sa carrière politique de militant réformiste et nationaliste avec la fondation, le , du journal El Hadhira (La Capitale) qui est dirigé par un membre de l'association de la Khaldounia : Ali Bouchoucha. Dans ses nombreux articles, il appelle ses compatriotes émerveillés par la France à « se garder de tomber dans un excès de nature à les mener au reniement de la culture arabo-musulmane et à la dépersonnalisation ». C'est la raison pour laquelle il estime, en tant que réformiste, que le renouveau national tunisien ne peut se réaliser que par la réforme de l'enseignement, c'est-à-dire en inculquant aux élèves, à côté de la culture islamique, les sciences exactes, les sciences économiques, l'histoire, la géographie et les langues vivantes. Confrontation avec les colonsDans son discours devant le résident général le , à l'occasion de l'inauguration de l'asile des vieillards, il déclare :
Ce discours suscite le mécontentement des colons français qui y répondent avec virulence dans de multiples articles à travers leur journal Le Colon français ou encore La Tunisie française. En revanche, en France, le groupe des Français libéraux, appuie Sfar dans le journal Le Temps et note qu'il est nécessaire de prendre en compte les revendications des Jeunes Tunisiens qui sont imbus des principes de la Révolution française. Malgré ces appuis, Béchir Sfar est nommé caïd à Sousse afin de l'éloigner de Tunis[3]. HéritageCet éminent homme de culture est, comme l'écrit Mohamed Fadhel Ben Achour, quelqu'un « qui s'érigeait avec force contre la situation déplorable dans laquelle était le pays à l'époque, était imbu dès sa tendre enfance des principes réformistes de Kheireddine et qui était d'un grand élan révolutionnaire, d'autant plus qu'il fut empêché de continuer les études qu'il avait entamées en France ». Il marque une période de l'histoire du mouvement national qui commence avec le mouvement des Jeunes Tunisiens auquel il emboîte le pas en posant un jalon supplémentaire dans la voie du militantisme national. Il milite jusqu'à sa mort des suites d'une opération chirurgicale. Références
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