Après une dispute violente, Jasmine, une touriste allemande en vacances aux États-Unis, est abandonnée par son mari en plein milieu du désert mojave. Elle trouve refuge au Bagdad Café, un motel délabré. Dès son arrivée, elle est mal accueillie par la patronne, Brenda, mais au fur et à mesure, la glace se brise entre les deux femmes. Jasmine va de plus faire la connaissance de Rudi Cox, un peintre romantique qui la fascine.
Synopsis
Jasmine Münchgstettner, touriste allemande venue de la ville de Rosenheim (à 50 km au sud-est de Munich), quitte son mari et échoue en plein désert avec, par erreur, pour tout bagage, la valise de son mari contenant la garde-robe très bavaroise de celui-ci et un jeu de magie. Elle atterrit au Bagdad Café, un motel poussiéreux situé loin de Las Vegas au bord de la célèbre route 66. Le Bagdad Café est géré par Brenda, une femme épuisée et excédée, qui élève ses enfants, dont un, musicien, est fan de Bach, une ado fantasque et un petit-fils, sans pouvoir compter sur son fainéant de mari qui l'a quittée. Le café est le refuge de gentils marginaux : un serveur amérindien lymphatique, Rudi Cox, un ancien peintre décorateur d'Hollywood, une tatoueuse misanthrope ainsi qu'Eric, un campeur lanceur de boomerang.
Jasmine bouleverse la vie de cette petite communauté et ramène la clientèle de routiers qui désertaient ce trou sinistre, grâce à un grand coup de ménage tout germanique et à ses talents de prestidigitatrice. Chacun, y compris Jasmine, voit sa vie transformée, notamment Brenda, qui trouve une amie et sourit à nouveau[1]. Une idylle se noue entre Jasmine et le peintre, qui fait d'elle des portraits de plus en plus dénudés. Mais Jasmine, dont le visa a expiré et qui n'a pas de permis de travail, doit bientôt repartir en Allemagne, au grand désespoir de tous. Après quelques mois, elle téléphone (d'où le titre de la chanson générique du film, Calling You) et elle revient. Brenda et elles s'étreignent, la vie reprend et le Bagdad Café est plus florissant et animé que jamais sous l'œil éberlué du mari de Brenda. Dans la dernière scène du film, le vieux peintre propose à Jasmine de l'épouser, pour régler définitivement son problème de permis de séjour. Elle se contente de répondre : « Il faut que j’en parle à Brenda. »
« Le public français fit un triomphe à cette comédie venue d'Allemagne, dont la liberté de ton échappe à toute étiquette. Mais le propos de Bagdad Café donne de vraies raisons à son succès : c'est l'histoire d'un monde où les frontières culturelles n'existent plus. Un sujet sérieux qui prend le parti de la fantaisie avec cette image inoubliable d'une Bavaroise massive, en loden et chapeau à plumes, larguée en plein désert de Mojave, dans l'Ouest américain. Ovni folklorique, elle devient la fée d'un motel minable que sa passion du ménage va refaire briller, le Bagdad Café. Y importer son art de vivre germain et sa curiosité pour les us et coutumes de la communauté, où elle trouve sa place. Les routiers et leur passion des tatouages, la patronne noire et son fils qui ne s'intéresse qu'à Bach, un peintre venu de Hollywood et un campeur fou de boomerang… chacun a son dada. L'idée généreuse, c'est que toutes les singularités peuvent dialoguer. C'est une fable, l'artifice des couleurs est là pour le rappeler. Mais dans cette utopie, le cinéaste a mis une irrésistible conviction. »