Bonneval (Eure-et-Loir)
Bonneval est une commune française située dans le département d’Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. GéographieLocalisationAu cœur de la Beauce et au commencement de la haute vallée de la rivière le Loir, Bonneval est un village fortifié. Autour des fortifications de l’enceinte du centre historique, le Loir coule dans les fossés. L’abondance de l’eau au cœur de la ville lui a valu le surnom de « petite Venise de la Beauce », à l’instar de Montargis, la petite Venise du Gâtinais, dans le département voisin, le Loiret. La commune est la ville-centre l'aire d'attraction de Bonneval, de l'unité urbaine de Bonneval et de son bassin de vie. Elle se trouve dans la zone d'emploi de Châteaudun[I 1]. Communes limitrophesGéologie et reliefLa superficie de la commune est de 28,82 km2 ; son altitude varie de 112 à 175 mètres[1]. HydrographieLa commune accueille, au nord de la ville, le point de confluence de la rivière l'Ozanne et du Loir, ce dernier étant un sous-affluent de la Loire par la Sarthe et la Maine[2]. La commune bénéficie depuis 1850 d'une station hydrologique sur le Loir : la hauteur maximale instantanée, relevée à Bonneval le , est de 6,56 m[3]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 h/an) et un été peu pluvieux[5]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 633 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 7,4 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Pré-Saint-Évroult à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 592,2 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9]. UrbanismeTypologieAu , Bonneval est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bonneval, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[11],[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bonneval, dont elle est la commune-centre[Note 1],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 1 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (83 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (72,8 %), zones urbanisées (9,3 %), forêts (7,7 %), prairies (6,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. Lieux-dits, hameaux et écartsLes Gabeaudières, la Jouannière, Jupeau, la Maison-Blanche, Méroger, Migaudry, Montfaucon, Poireux, Saint-Gilles, Saint-Martin-du-Péan, Saint-Maurice, Villancien, Vouvray. Habitat et logementEn 2021, le nombre total de logements dans la commune était de 2 633, alors qu'il était de 2 575 en 2016 et de 2 374 en 2011[I 3]. Parmi ces logements, 82,9 % étaient des résidences principales, 4,4 % des résidences secondaires et 12,6 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 76,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 23,4 % des appartements[I 4]. Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bonneval en 2021 en comparaison avec celle d'Eure-et-Loir et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion des résidences secondaires et logements occasionnels (4,4 %) par rapport au département (5,8 %) et à la France entière (9,7 %).
Voies de communication et transportsLa principale voie de desserte de la commune est la Route nationale 10, qui la relie notamment à Chartres et à Châteaudun. La gare de Bonneval, située sur la ligne de Brétigny à La Membrolle-sur-Choisille, est desservie par des trains TER Centre-Val de Loire de la relation Paris-Austerlitz - Châteaudun - Vendôme. La commune est également traversée par la LGV Atlantique. Bonneval est desservie par les lignes 3 et 3A du réseau de mobilité interurbaine « Rémi », vers Chartres, Châteaudun et Blois. Risques naturels et technologiquesLe territoire de la commune de Bonneval est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[15]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[16]. Risques naturelsCertaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Loir et l'Ozanne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1995, 1999 et 2021[17],[15]. Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile, des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des effondrements généralisés[18]. L'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[19]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 58,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 983 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1532 sont en aléa moyen ou fort, soit 77 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[20],[Carte 2]. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et par des mouvements de terrain en 1999[15]. Risques technologiquesLe risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[21]. ÉnergieInstallé en 2006 par la société Zéphir, le parc éolien de Bonneval réunit six turbines Vestas V80 d'une puissance de 2 MW chacune, développant une puissance totale de 12 MW[22]. ToponymieLe nom de la localité est attesté sous la forme Bona Vallis en 861[23]. Lors de l'officialisation de la langue française, le nom latin Bonna-Valis signifiant ''Bon Val'' en français, a été remplacé par Bonneval. Du latin bonam et vallem « bonne vallée »[23]. HistoireMoyen-ÂgeC’est autour de l’abbaye Saint-Florentin dont la fondation est entamée en 857 à l'instigation du chevalier Foulques, seigneur de Bonneval[24], que le village de Bonna-Valis s'est développé. Foulques de Bonneval confie au moine bénédictin Gausmar la tâche de la construction du monastère ainsi que de l'établissement d'une communauté religieuse. Le chevalier Foulques donne, dans le même temps, des terres à Gausmar, afin que la communauté, une fois établie, puisse avoir les moyens de subvenir à ses besoins[24]. L'abbaye qui reçoit des reliques de Saint-Florentin, martyrisé en Bourgogne, prendra le nom d'abbaye Saint Florentin de Bonneval[24]. Époque moderneLa paroisse Notre-Dame de Bonneval dépend du diocèse de Chartres puis du diocèse de Blois, de l'archidiaconé de Dunois et du doyenné de Beauce. Bonneval est le siège d'une prévôté: en 1779, Pierre Philippe Lebrun est président, prévôt, juge royal civil, criminel et de police de Bonneval[Note 2]. Révolution française et EmpireL(abbaye est vendue à la Révolution française comme bien national pour faire une filature dxe tapis. Entre 1790 et 1794, la commune de Bonneval, instituée par la Révolution française, absorbe celle de Lolon, qui recouvre son autonomie entre 1795 et 1800[1] Époque contemporaineAu cours de la première moitié du XIXe siècle, Bonneval absorbe deux communes : Saint-Martin-du-Péan en 1827, et Saint-Maurice-sur-Loir en 1829[1]. L'ancienne abbaye est transformée en 1845, six ans après la fondation du Colonie pénitentiaire de Mettray, en colonie agricole pour la jeunesse désocialisée. Le système de redressement pour enfants se développant dans des zones agricoles plus reculées, en particulier au Luc, le centre de Bonneval est réaffecté en 1861 pour faire un asile d’aliénés. En 1933, la direction médicale de l'asile est confiée à Henri Ey, ancien interne à Sainte Anne de Paul Guiraud qui, reconnaissant sa dette à la psychanalyse sans se départir entièrement des thèses « organicistes » en vigueur, en fait, dans une optique humaniste, un centre pilote de soins où le patient est considéré comme un sujet[25]. Des religieuses, les sœurs de Saint Paul de Chartres, sont présentes jusqu'à la fin des années 1960 dans ce service pour assister les infirmières laïques dans les soins à apporter aux malades et vivre auprès de ces dernières dans la vie quotidienne[26]. Depuis 1979, celui-ci porte le nom d'un psychiatre français : le Centre Hospitalier Henri Ey, en hommage à l'ancien médecin chef du service des femmes (1934-1970) de Bonneval. En 1865 est mise en service par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans la gare de Bonneval sur la ligne de Brétigny à La Membrolle-sur-Choisille, puis, en 1899, le bourg est également desservi par la ligne à voie métrique qui le relie à Lèves, et, en1908, à Nogent-le-Rotrou. C'est une ligne de chemin de fer secondaire du réseau départemental des Tramways d'Eure-et-Loir, exploitée jusqu'en 1932. Ces infrastructures facilitent les déplacements des habitants et le développement économique des localités. Entre le et le , plus de 2 000 réfugiés espagnols, emportés dans la « retirada », fuyant l'effondrement de la république espagnole devant les troupes de Franco, arrivent en Eure-et-Loir. Devant l'insuffisance des structures d'accueil, le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion, 53 villages sont mis à contribution[27], dont Bonneval[28]. Les réfugiés sont, sauf exceptions, des femmes et des enfants, les hommes étant désarmés et retenus au camp du Vernet, au camp de Gurs, au camp de concentration d'Argelès-sur-Mer, au camp de Rivesaltes et quelques autres camps d'internement du sud de la France. Ces femmes et ces enfants sont soumis à une quarantaine stricte et vaccinés. Le courrier est limité. Le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[29]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre, 922 d'entre eux expriment leur refus de rentrer. Ils sont rassemblés à Dreux et à Lucé[30]. Politique et administrationRattachements administratifs et électorauxRattachements administratifsLa commune se trouve depuis 1926 dans l'arrondissement de Châteaudun du département de l'Eure-et-Loir[I 1]. Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Bonneval[1]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale. Rattachements électorauxPour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Châteaudun[I 1] Pour l'élection des députés, elle fait partie de la quatrième circonscription d'Eure-et-Loir. IntercommunalitéBonneval est le siège de la communauté de communes du Bonnevalais[I 1], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 2002 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales. Cette intercommunalité est membre du syndicat du Pays Dunois, un pays français qui est chargé essentiellement de l'aménagement équilibré des équipements et services sur le territoire en tenant compte de la charte de développement du pays. Tendances politiques et résultatsLors du premier tour des élections municipales de 2014 en Eure-et-Loir[31], la liste UMP-UDI menée par le maire sortant Joël Billard obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 1 425 voix (65,88 %, 23 conseillers municipaux élus dont 5 communautaires), devançant très largement celle DVG menée par Corinne Riverain, qui recueille 738 voix (34,11 %, 4 conseillers municipaux élus dont 1communautaire. Lors des élections municipales de 2020 en Eure-et-Loir, la liste LR menée par le maire sortant Joël Billard est la seule candidate et obtient donc la rotalité des 888 suffrages exprimes. Elle est élue en totalité et 16 de ses membres sont également conseillers communautaires. Liste des mairesJumelages
Équipements et services publicsEspaces publicsDans son palmarès 2016, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France a attribué deux fleurs à la commune au Concours des villes et villages fleuris[40]. Enseignement
Population et sociétéDémographieÉvolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[42]. En 2022, la commune comptait 4 890 habitants[Note 3], en évolution de −5,12 % par rapport à 2016 (Eure-et-Loir : −0,23 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Pyramide des âgesLa population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,0 %, soit un taux inférieur à la moyenne départementale (34,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (34,6 %) est supérieur au taux départemental (26,5 %). En 2018, la commune comptait 2 396 hommes pour 2 554 femmes, soit un taux de 51,60 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,12 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit : Sports et loisirsPrincipaux Clubs
Événements sportifsLa GodilloseLa Godillose[45] est une randonnée pédestre française qui a lieu chaque troisième week-end de juin à Bonneval depuis 1992, organisée par l'association regroupant les 20 communes du canton. Elle fut créée en même temps que l’association de marcheurs de la ville, les Godillots, les deux étant indépendants. Son but est de suivre le principe des randonnées de 100 kilomètres, avec aussi l’esprit d’amateurisme, le classement n’étant fait que par nombre de kilomètres parcourus : les personnes terminant au même endroit mais à des heures différentes sont classées ex æquo ; il n’y a pas de primes à gagner mais simplement des lots pour promouvoir la région. Chaque édition attire environ 500 personnes. Son tracé varie d’une année à l’autre, mais passe toujours par Bonneval et les vingt communes de son ancien canton. Le trajet complet est de 125 kilomètres, divisés en 20 étapes correspondant à chacun des villages ; les étapes mesurent chacune de 3,5 à 8,5 km[46]. Le départ a toujours lieu le samedi à 13 heures, et tout le monde est arrêté le dimanche à 13 heures, quelle que soit la distance parcourue (si une étape est encore en cours, elle peut être terminée). De plus il est interdit de courir sous peine de disqualification : il ne s’agit que de marche. Comme pour beaucoup d’autres longues randonnées effectuées en durée limitée, il s’agit principalement de routes, accompagnées de quelques chemins permettant de passer entre les champs. D’un point de vue de l’altitude, les faux-plats sont fréquents car une majeure partie du circuit se fait en Beauce dans des zones cultivées, mais le Loir et la Conie fournissent quelques dénivelés plus ou moins importants. Différents points importants sont observables au fur et à mesure du trajet, aussi bien anciens (certaines églises[47]…) que récents (parcs d’éoliennes, ligne de TGV…).
CyclismeBonneval est liée à la classique Paris-Tours : la ville a accueilli le départ en 2014, est le lieu de départ chaque année de la course espoirs et voit passer très régulièrement la course. La ville a également organisé le départ de 3 étapes du Tour de France : la 5e étape en 1999 remportée à Amiens par Mario Cipollini, la 6e étape en 2004, remportée à Angers par Tom Boonen, et le contre-la-montre l'avant-dernier jour en 2012, gagné à Chartres par Bradley Wiggins. Wiggins s'est également imposé lors du prologue du Tour de l'Avenir 2003, organisé à Bonneval. Enfin, Bonneval est la ville de l'ancien professionnel Laurent Bezault[49]. ÉconomieCulture locale et patrimoineLieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Héraldique
Pour approfondirBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes et cartesNotes
Cartes
RéférencesSite de l'Insee
Autres sites
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