Boris Bondarev (en russe : Борис Бондарев), né en 1980 en Russie[1],[2], est un diplomate russe qui a travaillé pour la mission permanente russe auprès de l'Office des Nations unies à Genève de 2019 jusqu'à sa démission en mai 2022, pour protester contre l'invasion russe de l'Ukraine.
Carrière
En 2002, Boris Bondarev commence à travailler pour le ministère russe des Affaires étrangères (MAE) à Moscou[3] en tant que conseiller sur la non-prolifération nucléaire[4]. À partir de 2019, il est l'un des conseillers de la mission de la fédération de Russie auprès de l'Office des Nations unies et d'autres organisations internationales à Genève, en Suisse[5],[6].
Le , il annonce qu'il a démissionné de son poste pour protester contre l'invasion russe de l'Ukraine, qualifiant l'invasion de « guerre d'agression »[7], affirmant qu'il ne s'agit pas seulement d'un crime contre le peuple ukrainien, mais aussi de « crime le plus grave contre le peuple russe, avec une lettre Z en gras barrant tous les espoirs et perspectives d'une société libre et prospère dans notre pays »[8],[9],[10].
Selon Reuters, il déclare qu'il a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes au sujet de l'invasion avec des cadres supérieurs de l'ambassade, mais qu'on lui avait dit de garder sa « bouche fermée afin d'éviter les ramifications »[11]. Il déclare également qu'il ne s'attend pas à ce que d'autres diplomates suivent[11], et que le but des organisateurs de la guerre est « de rester au pouvoir pour toujours »[10],
Le lendemain, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, déclare aux journalistes lorsqu'il est interrogé sur ces déclarations : « Nous, au Kremlin, ne connaissons pas cette lettre. S'il était un employé du ministère des affaires étrangères, c'est probablement une question pour le MAE ». Il affirme également que « ce monsieur s'opposait à l'opinion générale consolidée de notre pays »[12].
En septembre 2022, pour Boris Bondarev, la Russie « a déjà perdu la guerre » ; il qualifie son pays de « repoussoir »[13].
Publications
Boris Bondarev, « The Sources of Russian Misconduct: A Diplomat Defects From the Kremlin », Foreign Affairs, vol. 101, no 6, (lire en ligne)
↑(en) Anton Troianovski, « ""They basically got everything wrong" - A Russian diplomat speaks out of the war" », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Andrew Roth, « "Warmongering, lies and hatred" : Russian diplomat in Geneva resigns over Ukraine invasion », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).