Budget du gouvernement du Québec de juin 2003Budget de juin 2003 du Québec
Lire en ligne Le budget du gouvernement du Québec de juin 2003 s'appliquant à l'année fiscale 2003-04 est présenté par Yves Séguin le à l'Assemblée nationale. C'est le premier exposé budgétaire de la 37e législature du Québec et le premier présenté par Yves Séguin. ContexteLe budget est présenté deux mois après les élections du 14 avril 2003 qui ont porté le Parti libéral du Québec, dirigé par Jean Charest, à un gouvernement majoritaire après 9 années de gouvernements menés par le Parti québécois. Le , Pauline Marois, alors vice-première ministre et ministre des Finances, de l'Économie et de la Recherche, avait présenté un budget pré-électoral axé sur la propérité des régions et la conciliation famille-travail en prévision de la campagne électorale à venir. Le budget prévoyait notamment des mesures pour attirer les jeunes diplômés en régions éloignées, des budgets additionnels pour le développement régional, la création de 200 000 places supplémentaires dans le réseau des CPE et des ré-investissements en santé notamment pour créer un réseau de Groupe de médecine de famille (GMF). Le même jour Joseph Facal, ministre d’État à l’Administration et à la Fonction publique et président du Conseil du trésor dépose les crédits budgétaires pour l'année 2003-2004. Les crédits prévoient une augmentation de 2,5 milliards des dépenses publiques, principalement en santé (55 % des crédits supplémentaires), éducation (26 %) et la famille et l'enfance (8 %)[1]. La 36e législature du Québec est dissoute le lendemain et le budget Marois n'est jamais adopté du fait de la défaite du Parti québécois aux élections suivantes. Principales mesuresYves Séguin annonce l'existence d'une « impasse budgétaire de 4,3 milliards de dollars » dans le budget présenté par Pauline Marois en mars 2003. Il annonce pour y remédier un ensemble de mesures d'augmentation des revenus (notamment par le resserrement des déductions et crédits d'impôts) et de réduction des dépenses pour atteindre la cible du déficit zéro[2]. Les resserrements de crédits d'impôts et déductions devait rapporter 139 millions de dollars en 2003-04 seulement et 759 millions par an en rythme annualisé[3]. RevenusImpôt sur le revenuLe budget prévoit un moratoire sur trois déductions[4]:
Toute émission d'action présentée après le à la Commission des valeurs mobilières du Québec n'est plus éligible pour déduction dans le calcul du revenu imposable du souscripteur[5]. D'autres déductions, profitant principalement aux contribuables à hauts revenus, sont révisés[6]:
Impôt sur les sociétésL'aide fiscale aux entreprises, par le biais des crédits d'impôts, déductions et subventions est réduite de 27 % par le budget Séguin[8]. Le budget annonce ainsi :
Taxe de vente du QuébecTaxe sur le capitalUne des rares mesures d'allègement fiscal du budget Séguin concerne la taxe sur le capital. Le budget annonce ainsi que, dès le , 70 % des entreprises seront exonérés de taxe sur le capital avec le relèvement de l'exemption de 250 000 $ à 600 000 $. La baisse des taux de la taxe prévue dans le budget Marois est par contre reportée indéfiniment[13]. Dépenses publiquesMonique Jérôme-Forget, nouvellement nommée présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de l'Administration gouvernementale, dépose un nouveau budget de dépenses le . Par rapport aux crédits déposés par Joseph Facal trois mois plus tôt, le nouveau budget ramène la croissance des dépenses de 5,6 à 3,8 % soit des compressions de 800 millions de dollars. Les budgets de la santé et de l'éducation sont relativement épargnés mais les autres programmes sont gelés à leur niveau de dépense de 2002-03[14]. Administration gouvernementaleRentabilité des sociétés d'ÉtatLe budget annonce un relèvement des exigences de rentabilité des principales entreprises publiques. L'effort demandé se concentre sur 3 entités[15]:
RéactionsMonde politiqueFrançois Legault, critique du Parti québécois pour les finances publiques, critique nettement le budget, qualifié de : « budget des promesses électorales non tenues et de la soumission du gouvernement libéral face au désengagement d'Ottawa dans le financement des programmes » dans un contexte de débat sur le déséquilibre fiscal entre le gouvernement fédéral et les provinces. Il critique également l'utilisation par Yves Séguin du rapport Breton (qui avait identifié 4 milliards de dollars d'impasse budgétaire pour l'année 2003-2004) pour effectuer de larges restrictions budgétaires qui auraient un effet amplifiant sur le ralentissement économique que connait alors le Québec[16]. MédiasLes chroniqueurs de La Presse accueillent plutôt positivement la volonté réformatrice du budget Séguin et le ménage fait dans les avantages fiscaux aux entreprises. Claude Picher souligne la clarté et la pédagogie des documents budgétaires[17] tandis que Sophie Cousineau souligne l'effort de simplification des mesures aux entreprises (les crédits d'impôts leur étant destinés étant passé du nombre de 2 en 1990 à 65 au début des années 2000) mais pointe le maintien de la taxe sur le capital[18]. Autres groupesGérald Tremblay, maire de Montréal, pointe qu'« il n'y a rien dans ce budget pour Montréal, le governement semble avoir oublié la métropole », alors que Yves Séguin avait annoncé dans son budget une renégociation à la baisse des transferts financiers entre le gouvernement du Québec et la métropole[19]. Parcours législatifLe projet de loi 45 est présenté par Lawrence Bergman, ministre du Revenu, le . Le principe du projet de loi est adopté le et la Commission des finances examine le projet en détail à l'automne 2004. Le rapport de la Commission est déposé le et adopté à l'Assemblée nationale le [20]. Le projet de loi 45 est adopté à main levée le et est sanctionné le lendemain par le lieutenant-gouverneur. ExécutionPar rapport au budget Marois déposé en mars, le budget Séguin anticipe des revenus totaux en baisse de 1,7 milliard à la suite de rentrées fiscales et de transferts fédéraux plus faibles que prévu. Pour maintenir le déficit zéro le budget coupe 1,5 milliard dans les dépenses et profite d'une baisse anticipée des taux d'intérêts pour réduire les coûts liés à la dette publique. Finalement les recettes sont légèrement supérieures au prévisions, en particulier à la suite de transferts fédéraux plus élevés qu'initialement prévu (mais moins que prévu en mars 2003). Les dépenses de programmes sont plus élevées que prévu (762 millions de surplus), ce qui est partiellement compensé par un coût de la dette encore plus faible que prévu en juin 2003. Finalement le Québec manque la cible du déficit zéro et enregistre un déficit de 358 millions de dollars. La Loi sur l'équilibre budgétaire prévoit que le gouvernement puise dans ses excédents passés cumulés en cas de déficit. La réserve d'excédent cumulé, de 1,17 milliard en 2003, atteint 819 millions au [21].
Contrôle des dépensesLors du dépôt du livre des crédits du 11 mars, le gouvernement Landry dépose 54,38 milliards de crédits budgétaires pour l'année 2003-2004. À la suite des élections générales de 2003, le gouvernement Charest dépose un nouveau livre des crédits totalisant 53,39 milliards de crédits pour l'année 2003-2004[24]. Ces crédits seront accompagnés d'une série de crédits supplémentaires déposés en décembre 2003 totalisant 571 millions de dollars[25]. Les fonds sont alloués comme suit[26]:
Notes et référencesNotes
Références
Textes officiels
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