Célestin Joseph Helman est un architecte et expert-géomètre originaire de la région de Verviers[5].
Il travaille au début en étroite collaboration avec la Manufacture de Céramiques Décoratives de Hasselt, dont il est actionnaire et membre du comité de direction[6],[7]. Pour la conception du stand de cette firme à l'exposition internationale de Bruxelles en 1897 il gagne une médaille d'or.
En 1902 il fonde sa propre société qui portera les noms successifs de « Maison Helman Céramique d'Art », « Helman Céramique » et « S.A. Helman Ceramic »[3],[6] et commence à décorer des carreaux céramiques dans un atelier à Schaerbeek dans la banlieue nord de Bruxelles, avant de déménager en 1906 vers Berchem-Sainte-Agathe[3],[6], le long du chemin de fer[8] à la chaussée de Gand[2].
Ses ateliers produisent de nombreuses céramiques de style Art nouveau : la maison Helman, l'atelier de Guillaume Janssens (Berchem-Sainte-Agathe) et la fabrique Vermeren-Coché (Ixelles) se partagent la grande majorité des créations en céramique de la capitale entre 1895 et 1914[2]. Préindustriels, ces ateliers proposent à leurs clients des catalogues de modèles conçus par des artistes-peintres[2]. Les carreaux Art nouveau produits par les ateliers Helman sont exportés jusqu'aux Etats-Unis[8].
Dans un autre style, la maison Helman produit également quelques grandes compositions réputées comme la « Scène de pêche en haute mer » qui orne la « Poissonnerie du Quartier Léopold » (rue du Trône à Ixelles) et la « Rôtisserie Vincent » (rue des Dominicains à Bruxelles)[2],[5],[9], sans oublier les céramiques du Pavillon chinois de Léopold II[8].
La Maison Helman, qui emploiera jusqu'à 160 ouvriers, décroche la médaille d'or aux expositions universelles de Saint-Louis (1904) et Liège (1905)[8]. Elle s'associe avec des dessinateurs de renom tels Jacques Madiol (1871-1950) et Joseph Roelants (1881-1962) pour créer des cartons : Jacques Madiol compose pour Helman la fée électricité et la mère force motrice[8].
La production de décors Art nouveau en céramique s'arrête avec la Première Guerre mondiale, mais l'usine Helman continue de produire des panneaux de céramique dans d'autres styles (Louis XV entre autres) et se réoriente en partie vers la production de grès flammé, de vases et de manteaux de cheminées[10].
Après le décès de Célestin Helman en 1929, la gestion de l'entreprise est reprise avec succès par sa veuve et ses deux fils[6] et produit principalement des revêtements de façade de style moderniste[3]. En 1955, l'usine est rachetée par le groupe allemand AGROB de Munich, avant de fermer en 1958 et d'être rasée en 1968[3],[6].
allège figurant une femme entourée de fleurs de tournesol
boulangerie De Kroon (Alph. Heylen-Rubbens) à Borgerhout[15]
Autres œuvres graphiques
1906[9] : « Scène de pêche en haute mer », Rôtisserie Vincent, rue des Dominicains 8-10 à Bruxelles[2],[5]
1916 : panorama de l'usine Victoria réalisée par Célestin Helman à l'occasion du vingtième anniversaire de la firme, dans les locaux directoriaux de la biscuiterie-chocolaterie Victoria[4]
1926 : « Scène de pêche en haute mer », Poissonnerie du Quartier Léopold, rue du Trône 65 à Ixelles[2],[5],[16]
Revêtements de façade de style moderniste
1935 : chaussée de Gand 1284 à Berchem-Sainte-Agathe
immeuble de style paquebot de l'architecte C. De Backere dont le rez-de-chaussée commercial est rehaussé de carreaux flammés d’un bleu profond[2]
1936-1937 : rue de l'église à Berchem-Sainte-Agathe, maisons modernistes de l'architecte Frans Verheyen dont plusieurs arborent au rez-de-chaussée des carreaux de céramique fournis par Helman ainsi que le sigle en forme de sceau de cire orange de la firme Helman, qui prend la forme d'un diablotin, inspiré du néerlandais Hel man[2],[17](homme de l'enfer) :
rue de l'Église 50 : rez-de-chaussée revêtu de carreaux de céramique beiges et orange, avec encadrement de porte et de fenêtre orange, et sigle Helman à droite de la porte
rue de l'Église 58 : rez-de-chaussée revêtu de carreaux de céramique beiges et orange, et sigle Helman à gauche de la porte
rue de l'Église 60 : rez-de-chaussée revêtu de carreaux de céramique bruns et verts, avec la signature de l'architecte Verheyen et le sigle Helman à droite de la porte ; pilastre de céramique des mêmes tons aux étages.
1951-1958 : chaussée de Gand 1236 à Berchem-Sainte-Agathe
devanture moderniste de l'architecte A. De Graeve parementée de carreaux de céramique noirs[2]
rue de Grand-Bigard 290 à Berchem-Sainte-Agathe[17]
Bibliographie
Chantal Declève, Guide des décors céramiques à Bruxelles de 1880 à 1940, Bruxelles, 1996.
Benoît Schoonbroodt, L'Art nouveau et les maîtres céramistes bruxellois, Hommage aux fabriques d'art Helman, Janssens et Vermeren-Coché, Centre culturel Escale du Nord, Anderlecht, 2002.
Mario Baeck, ‘Helman - Brussel & Sint-Agatha-Berchem. Helman – Bruxelles & Berchem-Sainte-Agathe’, dans: Mario Baeck, Marc Logghe, Anne Pluymaekers, Norbert Poulain (red.), Belgische art deco keramiek. Céramiques de l’Art Déco en Belgique, Torhout, Museum Torhouts Aardewerk/Andenne, Musée de la Céramique, 2011, p. 43-49.
Mario Baeck, ‘La Maison Helman Céramique. Un demi-sciècle d’histoire de l’entreprise’, dans: Bruxelles patrimoines, n° 015-016, dossier Ateliers, usines et bureaux, septembre 2015, p. 62-77.
Mario Baeck, Maison Helman. Producent van decoratief bouwaardewerk te Sint-Agatha-Berchem. Fabricant de céramique architecturale décorative à Berchem-Sainte-Agathe, Sint-Agathe-Berchem, Geschied- en Heemkundige Kring Sint-Achtenberg, 2017.
↑Mario Baeck, « La Maison Helman Céramique. Un demi-siècle d’histoire de l'entreprise », Bruxelles patrimoines, n° 015-016, dossier Ateliers, usines et bureaux, , p. 62-77 (lire en ligne)
↑ abcd et e(fr + nl) Mario Baeck, Maison Helman. Producent van decoratief bouwaardewerk te Sint-Agatha-Berchem. Fabricant de céramique architecturale décorative à Berchem-Sainte-Agathe, Berchem-Sainte-Agathe, Sint-Agatha-Berchem, Geschied- en Heemkundige Kring Sint-Achtenberg, , 96 p.
↑Benoît Schoonbroodt, L'Art nouveau et les maîtres céramistes bruxellois, Hommage aux fabriques d'art Helman, Janssens et Vermeren-Coché, Centre culturel Escale du Nord, 2002, p. 222.