Capercaillie est un groupe de musique folkécossais, de renommée internationale, fondé en 1983 par Dòmhnall Seathach (anglais : Donald Shaw), Marc Duff, Joan MacLachlan, Shaun Craig et Martin MacLeod, qui trouve son inspiration dans le répertoire traditionnel celtique.
Les membres fondateurs se sont rencontrés en 1983, alors qu'ils étaient encore au lycée d'Oban.
En 1983, les charts écossais sont dominés par des tubes tels que Red red wine, Every breath you take, All night long, ou encore Let's dance. En pleine désindustrialisation tatchérienne, les étoiles filantes du punk (The Clash, The Skids) s'éteignent déjà et les adolescents découvrent le métal (Kill 'em all), mais la musique traditionnelle gaélique, pour sa part, reste enfermée dans la tradition.
Au cours d'une seisean au Mishnish Inn, un pub de Tobar Mhoire, pendant le Festival de musique de l'île de Muile, l'animateur d'un programme radiophonique local repère un groupe de jeunes musiciens traditionnels à qui il propose de venir se produire lors de son émission, à la condition qu'ils se choisissent un nom : ils choisissent le nom d'un animal écossais en voie d'extinction, en référence au fait qu'ils souhaitent faire vivre une culture en danger, en l'occurrence la leur. Capercaillie est né[2].
L'année suivante, en 1984, Karen NicMhàthain rejoint Capercaillie. Ayant gagné la médaille d'or du Mòd, elle jouit déjà d'une certaine réputation. Le groupe sort son premier album, Cascade. De la relation entre la voix de la chanteuse et les claviers de Dòmhnall Seathach, qui initie la musique gaélique aux effets atmosphériques des années 1980, va naître un genre nouveau de musique celtique, mais ce n'est qu'avec l'arrivée du violoniste Charlie McKerron, en 1985, que la signature musicale du groupe va s'affirmer.
À partir de 1988, la musique de Capercaillie va s'exporter hors de ses Highlands bien-aimés, d'abord grâce à la bande-son de The blood is strong, une série télévisée de Channel 4 portant sur les Highlands. Surtout, le groupe effectue sa première tournée aux États-Unis. C'est cette année-là aussi que le guitariste irlandais Manus Lunny rejoint le groupe. Son frère, Dònal Lunny, produira les trois albums suivants du groupe[2].
Avec l'arrivée de Manus Lunny, le style musical de Capercaillie va s'affiner. En 1989 sort Sidewaulk. Le titre est un jeu de mots entre l'anglais sidewalk (« trottoir ») et le scots waulk (« fouler »). En effet, Capercaillie reprend souvent des chants traditionnels gaéliques comme les òrain-luaidh, dont l'équivalent scots est « waulking songs ». Mais si jusque-là tous les chants étaient en gaélique écossais, Sidewaulk est le premier album de Capercaillie comportant des chansons anglophones non issues du folklore écossais: Fisherman's dream, une reprise de John Martyn, et Both Sides The Tweed, de Dick Gaughan.
Toutefois, ce n'est qu'à partir de l'album suivant, Delirium (1991) que Capercaillie va écrire ses propres chansons anglophones. C'est aussi avec cet album que vient la consécration. Parfois classé dans le new age, parfois dans le folk rock, Delirium reste avant tout un album de musique gaélique : le titre emblématique Coisich a rùin ("Allez, mon amour"), un òran-luaidh vieux d'au moins 400 ans, est entré dans les charts britanniques, prenant la 39e place du top 40 pendant l'été 1992, la première chanson en gaélique écossais à réaliser un tel exploit[3]. On pourrait trouver étrange ce soudain engouement du public anglais pour la culture des Gaels, mais la raison est simple: le titre a été utilisé comme générique de la série télévisée A Prince among Islands, qui portait sur les pérégrinations du prince Charles dans les Hébrides.
Pendant les années 1990, Capercaillie va explorer d'autres genres musicaux, fusionnant sans complexe la musique gaélique traditionnelle avec d'autres influences, notamment irlandaises, bretonnes et galiciennes (dues aux échanges interceltiques), mais aussi venues du jazz, du funk ou de la pop: avec les effets 3D, la rythmique rock et le refrain espagnol de Why don't you touch me (signé John Saich) par exemple, les Highlands semblent loin. Cette approche est guidée par la curiosité des musiciens et va les emmener vers un genre qu'on nomme aujourd'hui les Musiques du monde. Pour autant, Capercaillie ne cherche pas à se donner une nouvelle image et continue d'enregistrer des reels, jigs et autres òrain-luaidh ancestraux.
Capercaillie en concert pendant le festival "Bardentreffen" 2005 à Nuremberg (Allemagne)
En 1995, le groupe participe à la bande originale du film américano-britannique Rob Roy. Karen NicMhàthain y tient son « propre » rôle : c'est elle-même qui interprète le rôle de la chanteuse pendant la scène de la veillée autour du feu. La chanson en question, Ailein Duinn, est aussi présente sur l'album To the moon, qui sort la même année.
To the Moon et Secret people (1993) entrent tous deux dans les charts britanniques des albums, confirmant la relative popularité de Capercaillie au Royaume-Uni.
À partir des années 2000, Capercaillie récolte les fruits de son exploration et revient vers un style plus traditionnel qui contraste pourtant fortement avec celui de ses tout premiers albums : les influences restent présentes et l'expérience permet au groupe de mieux les doser dans sa musique. En 2003, Karen NicMhàthain reçoit le titre de « Best Gaelic singer » lors du Scottish folk, et en 2009, le premier titre de l'album Nàdurra (2000), Skye Waulking Song, devient un exemple de la musique folklorique traditionnelle britannique pour les GCSE.
À l'occasion des 20 ans du groupe un double CD compilation est sorti en 2004.
En 2013, Capercaillie célèbre ses 30 ans de carrière avec une tournée prévue pour durer toute l'année[4] et un nouvel album studio intitulé At The Heart Of It All paru le 12 août 2013[5].
Membres
Depuis 1997, Capercaillie comprend les huit musiciens suivants[6],[7] :
le 06 (Belfast - Feile an Earraigh), le 10 (Kendal - Brewery Arts Centre), le 11 (Perth - Perth Concert Hall), le 12 (Coventry - Warwick Arts Cantre, University of Warwick), le 13 (Chichester - Chichester Festival Theatre)
Juin 2011
le 11 (Gijón - Gran Noche Celta, Teatro de la Labora)
le 19 (Stornoway - HebCelt Festival 2013, du 17 au 20 juillet 2013, Lews Castle)[cap 22], le 20 (Île de Tiree[cap 23]), le 28 (Cambridge - Cambridge Folk Festival, du 25 au 28 juillet 2013)[cap 24], le 28 (Malmesbury - Womad, the world's festival du 25 au 28 juillet 2013, Charlton Park)[cap 25]
le 14 (Inverness - Blas Festival, Eden Court) le 22 (Busto Arsizio - Busto Folk Festival)
Octobre 2013
le 10 (Édimbourg - Usher Hall), le 11 (Paisley - The Spree Festival, Paisley Abbey)[cap 38], le 12 (Aberdeen - Music Hall), le 13 (Perth - Concert Hall), le 14 (Gateshead - The Sage), le 15 (York - Barbican), le 16 (New Brighton - The Floral Pavilion), le 26 (Kendal - Brewery Arts Centre), le 29 (Londres - Queen Elizabeth Hall), le 30 (Birmingham - Town Hall)
le 09 (Holmfirth - Festival of Folk, The Picturedrome)[cap 41]
Août 2014
le 07 (Cropredy - Fairport's Cropredy Convention Festival)[cap 42],[11], le 09 (Beauly - Belladrum Festival), le 12 (Guingamp - Festival de la Saint-Loup), le 14 (Glasgow - Festival "Magners' Summer Nights" - Kelvingrove Bandstand and Amphitheatre)
↑ ab et c(en) Sue Wilson, « Capercaillie - Sue Wilson assesses the impact of Scotland's original Gaelic revivalists », Songlines - Beginner's guide, , p. 48-49
↑(en) Brendon Griffin, An Introduction to Capercaillie (pochette de l'album),