La plus ancienne production cinématographique entièrement produite à Madagascar par un Malgache est un film en noir et blanc de 22 minutes intitulé Rasalama Martiora (Rasalama, le martyr). Dirigé en 1937 par le diacre Philippe Raberojo, il a marqué le centenaire de la mort de la martyre protestante Rafaravavy Rasalama. Philippe Raberojo était président d'une association de citoyens français d'origine malgache, où il avait la possibilité d'utiliser une caméra de 9,5 mm avec laquelle il a pu réaliser son film. Le film est considéré comme perdu[3].
1945
Au cours des années suivantes (Guerre d'indépendance (1946-1960)), Madagascar fut secoué par plusieurs crises politiques. En 1960, Madagascar a recouvré son indépendance, mais souffre encore d'instabilité politique. Cette période post-coloniale compliquée n'a pas seulement conduit à la fermeture ou à la transformation des cinémas du pays en lieux de culte, mais aussi, quasiment toute l'industrie cinématographique a disparu. Il n'y a pas encore de cinéma public à Madagascar.
2000
Il n'existe à Madagascar aucune institution dédiée à l'apprentissage des métiers du cinéma, ce qui fait que, depuis le début des années 2000, la majorité des films réalisés dans le pays s'apparente à du cinéma amateur, d'autant plus que la grande majorité des réalisateurs malgaches ne respectent pas le processus de réalisation d'un film.
L'industrie du film a néanmoins commencé à se redresser lentement vers 2006 en raison de la fondation des Rencontres du Film Court (RFC). Jusqu'à présent, le RFC est le seul festival du film à Madagascar.
La plupart des productions malgaches ne reçoivent aucun financement public. Néanmoins, environ 60 courts métrages et un ou deux longs métrages sont réalisés chaque année[3].
En malgache, le mot cinéma est traduit par Sarimihetsika qui signifie littéralement "image en mouvement"[3].
Retrace l'histoire de Mahaleo, le groupe le plus populaire de Madagascar, prix du meilleur documentaire (Regards sur le cinéma du Sud, Rouen, 2006), prix du public et la deuxième place (Festival du film insulaire de Groix, 2005)
2006
The sun rises...then sets
Jiva Eric Razafindralambo
Court, animation
Meilleur film aux Rencontres du Film Court Madagascar, 2006
Prix de la diaspora remportée (Hollywood Black Film Festival 2013, États-Unis), Prix du public (Festival Cine Africano Cordoba 2013, Espagne), Prix du jury jeunesse (Cinémas d'Afrique 2013, France), Prix Africa Connexion (Vues d'Afrique film Festival 2014, Canada), prix du meilleur long métrage et de la meilleure actrice (Festival du film Iarivo 2014, Madagascar), mention spéciale du Jury (Kouribga 2013, Maroc)
2012
La Photographie
David Randriamanana
Court
Seconde place (Fespaco, Ouagadougou 2013)
2013
Madame Esther
Luck Razanajaona
Court
Won second prize (Carthage, Tunisia 2014), won second place (Fespaco, Ouagadougou 2015)
2015
Les panthères de l'île rouge
Marie Camille
Road-movie
Official Selection at the Festival International du Film Panafricain de Cannes in 2015
Prix Fétnèt Ocean Indien (Fifai, La Réunion), Grand prix Eden documentaire (Lumières d'Afrique, Besançon), Mention spéciale du Jury documentaire (Festival Quintessence, Bénin)
2014
Odyaina
Laza
Documentaire
Montre la relation entre musique et maladie mentale, à travers le travail de musicothérapeutes malgaches.
Met en avant la culture malgache, la critique de la société, ainsi que la réalité sociale malgache et les jeunes dans le monde professionnel[6].
Premier film malgache orienté vers le Thriller fantastique[6].
2024
Disco Afrika : une histoire malgache
Luck Razanajaona
Drame
Film sélectionné à la Berlinale 2024 dans la compétition Generation[7].
Institutions
"Consortium Cinématographique" (1936, CCM), important jusqu'à 350 films (surtout français et américains) par an au début des années 1970, devenu en 1975 "Consortium Cinématographique Madagascar"
Centre malgache de production de films educatifs (CMPFE, 1969)
Après la révolution de 1975, l'Office malgache du cinéma (OMC, 1978), devenu en 1986 "Cinémédia", exerce un monopole de diffusion, laissant au CCM l'importation de films d'Union soviétique, de Corée, de Cuba. La diffusion de tels films en version originale ou sous-titrés en français, intéresse moins le public en pleine malgachisation. De 1978 à 1992, seuls 1 094 sont importés. De 1981 à 1996, le nombre de spectateurs baisse de 3 559 744 à 199 499. Le public déserte les salles, et les salles ferment, les vidéo-clubs clandestins les remplacent. La production baisse, la censure augmente, des réalisateurs s'exilent.
Depuis 2000, plus encore avec la numérisation, une reprise de la production et la création de films s'amorcent, surtout dans le court-métrage et l'animation. L'essai documentaire Ady Gasy (À la malgache, 2015) de Lova Nantenaina exprime bien cette urgence de la débrouille.
Karine Blanchon, Les cinémas de Madagascar 1937-2007, Images Plurielles, L’Harmattan, 2009, 224 p. (ISBN9782296222922)
Colin Dupré, « Cinéma malgache : la renaissance passe par l’animation », in La Revue des Médias, , [lire en ligne]
Claude Randriamihaingo, « Le film documentaire à Madagascar », in Cinémas africains, une oasis dans le désert ?, Corlet Télérama, CinémAction, no 106, 1er trimestre 2003, p. 232-236
Claude Alain Randriamihaingo, « Le film documentaire, une base pour la relance du cinéma malgache : de quelques véhémentes pérégrinations (1980-2000) », in Études Océan indien, no 44, 2010, p. 215-226