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Daisugi

Des arbres taillés à la daisugi à Ryōan-ji.

Le daisugi (台杉?) est une technique japonaise de sylviculture de production de bois de construction des cèdres du Japon, le Cryptomeria japonica (, sugi?). Elle est similaire au taillis ou à la trogne.

Histoire

A l'époque Muromachi, la construction de maisons de thé dans le style sukiya-zukuri devient à la mode auprès de l'aristocratie japonaise, notamment sous l'impulsion de Sen no Rikyū. Ce type de construction exigeait d'utiliser un grand nombre de grumes extrêmement droites et uniformes[1]. La technique du daisugi aurait alors été développée par les forestiers de Kitayama, au nord de Kyoto[1], même si les techniques classiques de propagation demeuraient majoritaires dans le pays[2].

Exemple de daisugi utilisé pour un tokonoma du Kannon-in à Tottori

Cependant, dès le XIVe siècle, la demande en matériaux de construction diminue. Par conséquent et en raison de son aspect esthétique, le daisugi commence à servir pour les cèdres d'ornement dans les jardins japonais[3].

Le pied de daisugi le plus ancien toujours en vie à 400 ans[4].

Technique

Le daisugi profite de la capacité des cryptomères à naturellement produire des troncs trés droits ainsi qu'à régénérer des racines à partir de troncs tombés. Cependant, c'est une mutation génétique qui a conduit à l'apparition de cèdres avec une couronne de laquelle part jusqu'à plusieurs douzaines de troncs[5]. Cette mutation, apparue près de Kitayama, est connue sous le nom de shirosugi[6].

Les troncs doivent être élagués tous les 2 à 4 ans pour conserver la droiture et le faible nombre de noeuds attendus dans le produit final. Les troncs situés au dessus de la plateforme sont prélevés au bout de 30 ans[7]. Le tronc principal reste donc en vie et peut continuer à produire.

Les troncs récoltés, une fois écorcés puis séchés, sont polis avec du sable, pour produire la surface lisse et ronde qui est caractéristique[8]. On parle alors de Kitayama maruta (北山丸太?). Pour générer des motifs spécifiques à la surface des troncs, les forestiers entourent le tronc de formes en plastique pendant 2 à 3 ans avant la coupe pour conformer le bois[9].

Postérité

Le daisugi a été désigné arbre officiel de la ville de Kyoto en 1965[10],[11].

Le Kitayama-sugi no sato (北山杉の里?, littéralement Village du cèdre de Kitayama) à Nakagawa oeuvre pour maintenir les techniques du daisugi mais aussi celles plus générales de la sylviculture du cèdre[12]. Les forêts environnantes comptent de nombreux daisugi, notamment vers Sugisaka.

Comparaison avec les trognes

Le daisugi est une technique utilisée pour produire du bois de construction et sa valeur esthétique, surtout à destination de l'aristocratie. Les trognes sont elles surtout utilisées pour produire du bois de chauffage et du fourrage pour les paysans. Au Japon, ce sont les forêts du satoyama (en) qui jouaient ce rôle[13].

Galerie

Notes et références

  1. a et b W. De Jong, A. Flores Urushima, B. Jacquet et T. Takahashi, « Cedars of the North Mountains: Historical forest culture and practices in modern day nature policies », International Forestry Review, vol. 24, no 3,‎ , p. 380–392 (DOI 10.1505/146554822835941896, lire en ligne, consulté le )
  2. Conrad Totman, « Plantation Forestry in Early Modern Japan: Economic Aspects of Its Emergence », Agricultural History, vol. 60, no 3,‎ , p. 23–51 (ISSN 0002-1482, lire en ligne, consulté le )
  3. « Le Daisugi : une technique millénaire pour optimiser la production de bois », sur floornature, (consulté le ).
  4. (ja) « 🗺️世界に注目される『台杉』と北山林業🎬その3 », sur 北山杉の里中川 (consulté le )
  5. « 北山杉story - 北山杉のはじまりと歴史 | 京都北山丸太生産協同組合 », sur www.kyotokitayamamaruta.com (consulté le )
  6. (en-US) Farah Hassan, « The 600-year-old guide to Japanese sustainable forestry: Daisugi method », sur Lampoon Magazine, (consulté le )
  7. « 北山丸太ができるまで - 作業の流れ | 京都北山丸太生産協同組合 », sur www.kyotokitayamamaruta.com (consulté le )
  8. (en) Gerard Taaffe, « Trees that tower over the past and present », sur The Japan Times, (consulté le )
  9. (ja) « 北山杉の里 », sur mizuroom.sakura.ne.jp (consulté le )
  10. (ja) 京都府, « 京都府の木、花、鳥、草花はなんですか? », sur 京都府 (consulté le )
  11. (ja) 京都府, « 京都府の木「北山杉」 », sur 京都府 (consulté le )
  12. (ja) « 北山杉の里中川 », sur 北山杉の里中川 (consulté le )
  13. Mochamad Indrawan, Mitsuyasu Yabe, Hisako Nomura et Rhett Harrison, « Deconstructing satoyama – The socio-ecological landscape in Japan », Ecological Engineering, vol. 64,‎ , p. 77–84 (ISSN 0925-8574, DOI 10.1016/j.ecoleng.2013.12.038, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • (en) Takhellambam Henny Chanu, « Daisugi: The Ancient Japanese Art of Growing Trees on Top of Other Trees », Agriculture & Food,‎ , p. 376-377 (lire en ligne, consulté le ).

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