Diane TrépanièreDiane Trépanière Diane Trépanière au lancement de son livre Viens t'asseoir, laisse la porte ouverte, au Centre communautaire LGBTQ de Montréal en octobre 2022.
Diane Trépanière, née Diane Trépanier à Sherbrooke, est une artiste interdisciplinaire canadienne, entre photographie et écriture. Féministe, elle donne la parole aux femmes et cherche à les rendre visibles. BiographieOriginaire de Sherbrooke, Diane Trépanière a eu un parcours diversifié[1]. Dans les années 1980, sa mère lui donne en héritage une série de négatifs. C'est en étudiant la photo et le développement pour parcourir cet héritage qu'elle s'initie à la photographie. Elle achète ensuite de l'équipement plus spécialisé avec l’héritage en argent reçu à la mort de son père. Entre 1983 et 1990, elle s'implique activement dans la communauté lesbienne de Montréal, elle participe d'ailleurs à de nombreuses éditions de la formule initiale des Journées de visibilité lesbienne montréalaise comme photographe et performeuse[2],[3] aux côtés de Suzanne Boisvert. C'est au début de cette période qu'elle adopte le patronyme féminisé de "Trépanière". Soucieuse de la visibilité lesbienne, elle collabore à la revue photocopiée L'Évidente Lesbienne et organise des spectacles et soirées. En 1993, elle participe en tant que photographe à la vidéo La nuit verte du parc Labyrinthe[4] réalisée par Anne Barth[5]. Durant cette même époque, elle poursuit ses expérimentations en photo en faisant notamment des émulsions sur pierre. En 2000 marque le début de son bénévolat à La rue des Femmes. Diane Trépanière y donne des ateliers de photos. Plusieurs publications s'ensuivent. En 2002, elle initie avec Nathalie St-Germain, une amie, l’événement « Coiffer pour changer le monde[6] ». Chaque année, durant une journée, avec l’aide de bénévoles, en collaboration avec La Rue des femmes, Diane Trépanière archive en photo la rencontre avec des femmes itinérantes que Nathalie St-Germain accueille dans son salon, coiffe et maquille. Un livre sur le projet a été publié en 2010 aux Éditions du remue-ménage. En 2006, en collaboration avec Les Filles électriques, elle présente le projet « Les mots appartiennent à tous… et à toutes ». Suivent deux livres en relation au projet, Écrire et sans pitié, en collaboration avec la maison d’hébergement L’Arrêt-source (2006) et l’ABCd’art de la rue des Femmes (2007)[1]. ŒuvreDiane Trépanière recherche la beauté et cherche à inviter la beauté[6] dans la vie de femmes en difficulté[7]. Les Filles électriques souhaitaient offrir aux femmes des occasions de créer comme un moyen de se reconstruire et de s'insérer dans la société. Diane Trépanière a été leur partenaire pour publier, avec des refuges de femmes, Écrire et sans pitié (Éditions du Passage, 2006) avec l’Arrêt-source, et ABCd’art de La rue des Femmes (Remue-ménage, 2007), with Herstreet/La rue des Femmes de Montréal[7]. Pour cela, elle anime des ateliers d'écriture et de photographie dans ces deux refuges[7]. « Je ne suis pas une écrivaine, je suis une femme qui aime donner la parole », dit-elle. Car c'est en donnant la parole aux femmes, qu’en la libérant, elles s’émancipent. Lors des ateliers, « les participantes avaient du plaisir à entendre les autres et à se faire entendre. Ça les faisait exister à leurs propres yeux. Elles s’étonnaient même souvent de leur talent »[8]. Elle tente de définir et de mettre en pratique une esthétique lesbienne[9]. Elle cherche à rendre visible les femmes, toutes les femmes[10]. Elle initie un projet collectif Nous, les femmes qu’on ne sait pas voir, avec Suzanne Boisvert, une artiste pluridisciplinaire (cinéma, théâtre, danse) qui œuvre en communauté à travers une pratique d’art relationnel. Le projet étudie la mystique de l’âge et du vieillissement chez les femmes dans la société occidentale. Elles s’indignent de ce qu’elles découvrent : une dictature de l’image et de l’apparence physique véhiculée par les médias ; la peur et le refus de vieillir sous peine d’être exclues ; la discrimination envers les aînées. Le projet s'inscrit dans l’éducation populaire, le féminisme, et l’art communautaire[11]. PerformanceViens t'asseoir et laisse la porte ouverte est un hommage à sa mère et aux femmes de sa génération, des femmes silencieuses dans leur vie et par rapport à l'histoire. Diane Trépanière dit avoir été silencieuse, mais elle souhaite maintenant s'exprimer en tant que femme et en tant que lesbienne[9]. PhotographieElle expose dans de nombreuses expositions collectives et fait quatre expositions personnelles[7]. Elle crée une installation photographique en mémoire des 14 victimes de la tragédie de Polytechnique[7]. Commémoration, exploration artistique, Un cri un chant des voix se veut « à la fois un cri de douleur, de dénonciation et un chant d'amour et d'espoir »[12]. « C’est mon féminisme qui m’a amenée à la photographie. Pour moi, travailler sur l’image et l’identité des femmes, c’était une façon d’être active dans la contestation. L’art contribue à déboulonner des stéréotypes, nous aide à définir nos propres territoires. C’est une reconquête de soi, une mise au monde. », dit-elle[13]. Vidéos et filmsElle co-réalise avec Anne Barth une vidéo Paroles d'écrivaines (45 minutes, 1996),dans laquelle "poésie et rencontres s'entremêlent harmonieusement avec une réflexion sur la traduction d’œuvres féministes[14]. Toujours avec Anne Barth, elle est responsable de l'image pour Pont de verre [15]. Et photographe pour La nuit verte du parc Labyrinthe[5]. Édition
Vie privéeDiane Trépanière (dont le patronyme de naissance est "Trépanier") a adopté son patronyme féminisé en 1983, alors à la mi-trentaine, pour des raisons féministes[24]. Ce choix coïncide avec un déménagement à Montréal et une implication dans la communauté lesbienne de la métropole. Sa mère, pour des raisons similaires, avait choisi de reprendre son prénom de femme à l'occasion de l'Année internationale de la femme, proclamée en 1975 par les Nations unies. Notes et références
Liens externes
Information related to Diane Trépanière |