Divinités olympiennesLes divinités olympiennes sont un groupe réunissant les divinités principales du culte de la religion grecque antique. Elles tiennent leur nom de l'Olympe, lieu où elles sont censées résider ou du moins se réunir autour de leur roi, Zeus, elles appartiennent toutes à sa génération ou celle de ses enfants et l'assistent dans le gouvernement du monde en fonction des domaines dans lesquels se manifeste leurs puissances. Ces « Olympiens » sont souvent présentés à l'époque moderne comme étant douze. L'idée d'un groupe de douze divinités majeures apparait régulièrement dans les sources grecques à partir de la fin de l'époque archaïque et à l'époque classique, néanmoins la composition de ce groupe varie selon les cas et ils ne sont que rarement qualifiés comme des « Olympiens ». À l'époque contemporaine, depuis le XIXe siècle, s'est diffusée une liste « canonique » de « douze divinités olympiennes », mais il s'agit d'une reconstitution simplifiant la complexité des situations antiques. L'Olympe, demeure des dieuxDans la mythologie grecque, le concept d'Olympe en tant que résidence divine est reprise des épopées de Homère[1],[2]. C'est de là que Zeus exerce son rôle de roi des dieux : il y convoque les autres dieux, qui y tiennent des banquets luxueux et discutent des affaires du monde. Comme souvent dans ces récits, il n'y a pas de manière fixe et claire de la présenter :
Les dieux « olympiens »Chez Homère, il arrive que les principaux dieux grecs soient qualifiés d'« Olympiens » (Olympioi ; Iliade I, 399 et XX, 47), ce qui renvoie manifestement au fait qu'il est dit par ce même auteur qu'ils résident sur l'Olympe. Sinon, c'est une épithète divine (épiclèse) employé pour plusieurs divinités, avant tout Zeus et Héra, mais aussi à l'occasion à Aphrodite, Ilithyie, Artémis, Gaia, Déméter. Hésiode (Théogonie, 52) évoque de son côté les « Muses Olympiennes » et Hérodote (Enquête, II, 44) un Héraclès Olympien qui fait l'objet d'un culte de la part des Grecs. Isocrate évoque aussi les Olympiens, qui sont les dieux qui sont bénéfiques aux humains. Ces mêmes dieux peuvent aussi être qualifiés d'« Ouraniens » (Ouranioi), ce qui renvoie à l'assimilation de l'Olympe au Ciel, et également au dieu primordial Ouranos[3],[4]. Suivant l'acception moderne, les « Olympiens » sont un groupe de dieux peuplant l'Olympe et lié à Zeus et à la sphère céleste. Ils sont souvent opposés dans la recherche moderne à un autre groupe, celui des « Chthoniens », divinités associées au monde souterrain (les Enfers) et terrestre (notamment l'agriculture), ce qui inclut Hadès, Perséphone, Déméter, Hécate, Hermès, etc. Cette opposition n'a pas le caractère systématique et rituel qu'on a longtemps voulu lui donner : on a longtemps distingué entre un type de sacrifice « olympien » tourné vers le jour, la lumière et le ciel, et un autre « chthonien », tourné vers la nuit, l'obscurité et le sol, mais un examen plus fin de la documentation a fait voler en éclat cette opposition. Plusieurs divinités peuvent du reste rentrer dans les deux catégories : Hadès, pourtant incontestablement associé au monde infernal, est parfois inclus parmi les divinités olympiennes ; dans certains cas Hermès est rattaché à l'un ou à l'autre des deux groupes[5],[6],[7]. Les « Douze »Dans les présentations modernes courantes, les « Olympiens » sont souvent définis comme un groupe de douze divinités majeures appartenant à une même génération divine, celle de Zeus et de sa progéniture, qui sont généralement considérés comme les plus importants aux yeux des anciens Grecs : Zeus, Héra, Poséidon, Déméter, Apollon, Artémis, Arès, Aphrodite, Hermès, Athéna, Héphaïstos et Hestia[8]. Cette liste apparaîtrait plutôt dans des sources d'époque romaine, en revanche pour les époques grecques antérieures la situation est très variée[9]. Les textes grecs antiques évoquent « les Douze » (hoi dôdeka), qui font l'objet par endroits d'un culte de façon collective dans un type de sanctuaire appelé Dodekatheon. Ce chiffre a sans doute un aspect symbolique (Platon le met en rapport avec les mois de l'année), mais sa signification n'est pas claire. Pour autant que l'on puisse la repérer, cette notion d'un groupe de douze dieux se met progressivement en place à partir de la fin du VIIIe siècle av. J.-C., parmi les tentatives de mettre en ordre le monde divin (qui se retrouve aussi dans les théogonies et généalogies divines), dans la poésie et aussi dans le culte. Chez Homère déjà les grands dieux dirigés par Zeus forment par moments un groupe de douze (Iliade, XX, 33-40) ; ailleurs ils sont seulement dix (Iliade, XX, 67-74). L'idée qu'il y a un groupe de douze divinités majeures apparaît clairement dans la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C. et au suivant. Elle transparaît dans l’Hymne homérique à Apollon (l. 128) et chez Pindare (Olympiques, X, 49). Un culte aux Douze Dieux est instauré sur l'agora d'Athènes à l'époque de la tyrannie de Pisistrate (Autel des Douze Dieux d'Athènes, v. 522/1 ; d'après Thucydide), et la frise des Panathénées qui orne par la suite (v. 440-435) le Parthénon présente un groupe de douze dieux. L'autre lieu de culte où un groupe de douze dieux semble émerger vers la même époque est Olympie. Des sanctuaires aux Douze Dieux se retrouvent ailleurs aux périodes suivantes (Délos, Kos, etc.), peut-être à l'exemple d'Athènes et d'Olympie. Hérodote (Enquête, II, 4) dit que le fait de distinguer douze divinités majeures vient des Égyptiens. Avec Platon, puis au milieu du IIIe siècle av. J.-C., l'idée d'un groupe de douze dieux à vénérer prioritairement semble bien ancrée dans les mentalités. La composition du groupe (quand elle est donnée par des sources antiques) est mouvante, aucune liste « canonique » de ces Douze ne se dessinant, malgré la présence de figures incontournables (Zeus, Héra, Poséidon, Athéna, Hermès, Apollon, Artémis) : Homère inclut Xanthe et Létô dans son groupe de douze divinités, mais ils sont absents des listes suivantes ; Hestia est souvent incluse dans le groupe, mais sur la frise des Panathénées elle est remplacée par Dionysos ; à Olympie il est également présent, aux côtés des Charites, d'Alphée, de Kronos et de Rhéa ; à Kos on trouve Hécate et pas Hestia. Et il faut attendre Claude Élien, au IIe – IIIe siècle de notre ère, pour que les Douze Dieux soient qualifiés d'« Olympiens » comme on le fait à l'époque moderne[10],[11],[3],[12]. Les « Douze Olympiens » selon les critères modernesComme évoqué précédemment, la liste des douze divinités olympiennes a été établie à l'époque moderne à partir de sources antiques. Aucune liste canonique n'existant dans l'Antiquité, elle a donc un caractère artificiel et peut varier selon les auteurs, qui l'établissent à partir d'un ensemble de quatorze divinités. La liste traditionnelle comprend :
Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[16]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
GénéalogieEn gras et vert, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortelles. Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Références
Bibliographie
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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