Doctrine MedvedevLa doctrine Medvedev est une doctrine énoncée par le président russe Dmitri Medvedev dans la foulée du conflit russo-géorgien d'août 2008. Cette doctrine stipule notamment que dorénavant, la Russie protégera tous ses citoyens, où qu'ils soient. Cela signifie qu'elle s’autorisera à violer la souveraineté territoriale et politique des États qui s'en prendraient à des citoyens russes présents sur leur territoire. Principes globauxCette doctrine peut être résumée en cinq points,[1]:
Contexte d’apparitionCette doctrine a été formalisée à la suite du conflit entre la Russie et la Géorgie. L'attaque contre l'Ossétie du Sud par le régime de Mikheil Saakachvili le 7 août 2008 a donné lieu dès le lendemain à une puissante action militaire russe contre les armées géorgiennes, et la Russie a légitimé son action militaire contre la Géorgie à l'effet que les citoyens d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, les deux républiques séparatistes de Géorgie au cœur du conflit, sont des citoyens russes. Ce faisant, elle déclare qu’elle ne pouvait rester les bras croisés contre ce qu'elle a qualifié de « génocide » et de « nettoyage ethnique » de la part de la Géorgie[2]. La doctrine Medvedev a l’ambition de réparer la société russe affaiblie et de restaurer à terme la place de la Russie dans le monde. Dans son sens le plus large, il s'agit de redéfinir l'infrastructure sécuritaire et financière du monde, autour des intérêts de la Russie. L'un des moyens d'y parvenir, selon M. Medvedev, est de remplacer autant que possible une partie de l'influence américaine en Europe par celle de la Russie, en utilisant deux moyens, d’une part les menaces militaires russes et d’autre part la capacité de pression associée aux énormes réserves de gaz de la Russie[3]. Cette doctrine se veut une réaffirmation de la puissance de la Russie à deux égards. D'un côté, elle fait valoir à l'Occident - comme l'atteste le cas du conflit géorgien - qu’elle sait pouvoir défier l'OTAN sans grande conséquence et qu'elle n'acceptera désormais plus que cet Occident, Washington en tête - lui impose ses propres intérêts et fasse fi de l’opinion et des intérêts russes, comme ce fut le cas avec les rondes répétées d'élargissement de l'OTAN (à la Pologne et à la République tchèque en 1998, puis à l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux pays baltes en 2004. La volonté de l’OTAN d'étendre l'alliance à l'Ukraine et à la Géorgie est inacceptable, et l’alliance ne peut prétendre être strictement défensif, au vu de l’implication active de l’alliance dans l'indépendance du Kosovo en 1999 puis en février 2008[4]. Cette doctrine se veut également un avertissement aux ex-républiques russes, du moins à celles ayant essayé de s'affranchir de la tutelle de Moscou, que rechercher activement le soutien de Washington plutôt que celui de Moscou n'est pas nécessairement un gage de sécurité pour elles. Guerre russo-ukrainienneAnnexion de la Crimée par la Russie en 2014Cette annexion repose en partie sur la doctrine Medvedev, compte tenu de l'importante population russe de Crimée. Irrédentisme dans le DonbassLa guerre du Donbass, qui éclata en 2014 dans la partie ukrainienne du Donbass est un nouvel exemple de l'application de la doctrine. Notes et références
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