Dominique Simonnet, né le à Lille, est un journaliste, écrivain et essayiste français, également éditeur, parolier, auteur animateur d’émissions de radio et de télévision. Il est l’auteur de plus d’une vingtaine de romans et d’essais dans le domaine des arts, des sciences, de la société et de la politique américaine. Rédacteur en chef à l’hebdomadaire L'Express jusqu’en 2007, il intervient depuis régulièrement à la télévision, notamment sur les chaines d’information, et publie tribunes et chroniques dans la presse écrite. Il est également l’un des fondateurs de l’écologie en France.
En 1978, Dominique Simonnet rejoint Jean-François Revel et Olivier Todd à l’hebdomadaire L’Express[5] où il exercera diverses fonctions, reporter, journaliste scientifique, chef du service société, directeur de la rédaction du magazine L’Express Aujourd’hui, rédacteur en chef. Il anime pendant plusieurs années la rubrique des « Grands entretiens » dans laquelle il dialogue avec des personnalités du monde entier. Il enseigne également le journalisme à l’université Paris V. En 2007, il quitte l’hebdomadaire L’Express pour se consacrer à ses activités d’auteur, d’éditeur et de chroniqueur.
En tant qu'éditeur, il publie des livres de combat comme Lettres à Maman de Mélanie et Lorenzo Betancourt (Le Seuil, 2008) avec le concours d'Elie Wiesel, pour alerter sur la détention d'Íngrid Betancourt, ou encore, en 2009, Au nom des enfants du monde écrit avec Caroline de Monaco sur l'aide d'urgence à l'enfance.
Radio et télévision
Dominique Simonnet est notamment l'auteur et l'animateur du magazine hebdomadaire Drôle de planète[6] sur France 2 (prix Roberval télévision), destiné aux adolescents, ainsi que Tranches de science[7] sur France 3. À partir de 1995, il est également l’un des chroniqueurs de l'émission Le Cercle de minuit[8] sur France 2, animée par Laure Adler, puis, en 2000, Des mots de minuit de Philippe Lefait sur la même chaine. Il est l’auteur avec Nicole Bacharan du film documentaire « Clinton-Obama, les secrets d’une rivalité », diffusé sur France 5 en 2016.
En radio, il a également produit la série Aventures sans gravité diffusée sur France Culture (prix des radios francophones Paul-Gilson) avec le journaliste Jacques Girardon[9].
Promotion de la culture scientifique
Dominique Simonnet fut également l'un des acteurs de la culture scientifique, participant à plusieurs initiatives destinées à rapprocher les mondes littéraire, artistique et scientifique. Président de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI) dans les années 1980[10], il siège au conseil d’orientation de la Cité des sciences de la Villette, au Conseil interministériel de la culture scientifique, au Conseil scientifique de la grotte Chauvet, et contribue, en tant qu’expert, à la mise en place de la chaîne de télévision, la Cinquième[11],[12].
Il intervient régulièrement dans la presse écrite, à la radio et à la télévision sur les sujets concernant les États-Unis, notamment sur les chaines d’information (CNews, LCI, BFM TV, France Info TV, TV5 Monde, France 24, LCP, M6)[17],[18],[19]. En 2016, sur le plateau de Sonia Mabrouk, il incite les journalistes à plus d’audace face au président Donald Trump, affirmant qu’il est de leur responsabilité de rétablir la vérité des faits[20]. En 2020, il déclare que, pour lui, le mandat de Donald Trump, marqué par les abus de pouvoir, le mépris des institutions et les conflits d’intérêts, révèle un affaiblissement des valeurs américaines et une crise grave de la démocratie[21],[22].
Écologisme
Dominique Simonnet est l’un des premiers animateurs de l'écologie politique en France, auteur de L’Écologisme (PUF). Selon les auteurs du livre « Génération Verte »[23], il s'engage à 23 ans en organisant une manifestation pour protester contre la censure d’un film télévisé sur l’énergie nucléaire : reçu en urgence à l’Élysée avec le leader Brice Lalonde, il obtient l’engagement du président Valéry Giscard d'Estaing pour la diffusion de l’émission. Il écrit ensuite plusieurs ouvrages sur l’écologie politique et préside l’association Les Amis de la Terre en 1977 et 1978[24],[25],[26].
Dans L’Écologisme, ouvrage qui tente de synthétiser la pensée écologiste, Dominique Simonnet défend une écologie réformiste et humaniste : pour lui, la culture prime sur la nature. L’individu doit continuer à s’arracher à ses racines archaïques, développer des valeurs universelles plutôt que de promouvoir le culte du terroir, « ré-inventer la nature » en en gérant la diversité avec intelligence.
Il quitte ensuite le mouvement écologiste, convaincu que « l’écologie politique doit agir au niveau national en tant qu’acteur de la société civile et non institué en un parti »[31].
En 1992, il fonde néanmoins le mouvement Génération écologie avec Brice Lalonde, ministre de l’Environnement[32], dont il est l'un des porte-parole[33]. Élu aux élections régionales sur la liste parisienne[34], il préside alors le groupe de 23 élus au conseil régional d'Île-de-France, engageant un partenariat critique avec la majorité de droite[35] pour créer une agence de l’environnement et donner la priorité au développement des transports en commun[36],[37],[38]. Il démissionne publiquement de sa fonction en 1995 « pour se consacrer à nouveau à ses activités journalistiques » [39],[40],[41]
Dans les années 2000, Dominique Simonnet se montre toujours critique envers les Verts, qu’il accuse d’avoir discrédité l’écologie en l’ancrant à l’extrême gauche. « L'écologie est culturelle, sociale, philosophique peut-être, voire poétique, déclare-t-il dans une tribune au journal Le Monde. C'est une pratique, un regard porté sur le monde. Ce n'est pas une politique. Un parti écologiste n'a pas plus de sens qu'un parti humanitaire ou féministe »[42]. Plus tard, lors du départ de Nicolas Hulot du gouvernement, dans une autre tribune du Monde, il interroge sur la pertinence d’un ministère de l’Environnement, avançant qu’une « vraie politique écologique doit imprégner toute l’action gouvernementale et irriguer tous les domaines »[43].
Féminisme
Dans son ouvrage pamphlet « La Défaite des femmes », plaidoyer pour la liberté des femmes[44], Dominique Simonnet dénonce une « contre-révolution sexuelle » et renvoie dos à dos les « pornographes et les dévots » qui, écrit-il, unis dans même puritanisme, poursuivent une « obsession millénaire » : le contrôle du corps des femmes. En 2013, dans le journal Le Monde, il condamne la pétition de 343 intellectuels masculins qui réclament le recours libre à la prostitution vue comme « libre et heureuse : « pauvres petits hommes, écrit-il, qui revendiquent le droit de se vider à volonté dans le corps des femmes »[45]. En 2016, dans le même journal, il affirme que « le féminisme n’a pas triomphé » et en appelle à un sursaut des féministes non pas contre mais avec les hommes, en mobilisant l’éducation et la culture[46].
Collaboration avec Nicole Bacharan
Dominique Simonnet poursuit, avec l'historienne et politologue Nicole Bacharan, une démarche de vulgarisation sur un mode « ludique », qui s'est traduite par l'écriture de quatre romans (la série des Némo, de 1998 à 2004, destinée aux adolescents), dont Némo en Amérique, initiative d'apprentissage de l'anglais par la littérature[47],[48]. Ils ont également écrit ensemble L'Amour expliqué à nos enfants, petit livre d'initiation à l'amour et à la sexualité, paru en 2000. Les deux auteurs partagent un site Web, « Drôle de planète ».
Dominique Simonnet est aussi critique de danse pour l’hebdomadaire L'Express, puis pour le mensuel Classica[53],[54]. Il a réalisé plusieurs entretiens avec les personnalités du monde chorégraphique dont Maurice Béjart, Angelin Prejlocaj, Sylvie Guillem, Jiri Kylian, Aurélie Dupont, Nicolas le Riche, Bill T Jones, etc. En 2007, dans une tribune du journal Le Monde, il s’insurge contre « les précieux ridicules d’une certaine danse contemporaine qui se proclame d’avant-garde » et il dénonce les chorégraphes subventionnés qui « cultivent un conformisme élitiste, raillent l’émotion et refusent l’esthétique »[55]. Il est également l’auteur de La Femme qui danse, livre co-écrit avec la danseuse-chorégraphe Marie-Claude Piétragalla.
Quand vous voudrez par Brice Lalonde et Dominique Simonnet, éditions Jean-Jacques Pauvert, coll. « Les Amis de la Terre », Paris, 1978, 234 p., (ISBN2-7202-0106-5), (BNF34595698).
Qu’est-ce que l’écologie ?, éditions Hatier, coll. « Profil actualité » no 411, Paris, 1979, 79 p., (ISBN2-218-04668-7), (BNF34636552).
L'Écologisme, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » no 1784, Paris, 1979, 127 p., (ISBN2-13-036083-1), (BNF34625453).
Bébé, mode d’emploi : ce que savent nos petits d'homme, éditions du Seuil, Paris, 2000, 249 p., (ISBN2-02-039962-8), (BNF37094534).
Good Morning America : ceux qui ont inventé l'Amérique, éditions du Seuil, Paris, 2001, 315 p., (ISBN2-02-050920-2), (BNF37707184), Nicole Bacharan, « avec la complicité de Dominique Simonnet »[59].
↑Capucine Coquand, « Dominique Simonnet, essayiste et politologue: "le comportement de Donald Trump pose un problème démocratique" », Décideurs, (lire en ligne)
↑Dominique Simonnet et Nicole Bacharan, « Face à Donald Trump, défendons nos valeurs », Le Monde,
↑Vincent Jacques le Seigneur et Raymond Pronier, Génération Verte, les écologistes en politique, Paris, Presses de la Renaissance, , 334 p (ISBN2-85616-623-7), p 148-149
↑« L'écologisme et l'Europe », Le Monde, (lire en ligne)
↑Fabienne Faire, « Le prix du document littéraire remis samedi », La Montagne, (lire en ligne)
↑Dominique Simonnet est crédité comme collaborateur dans la notice de l'ouvrage sur le catalogue BN-Opale Plus de la Bibliothèque nationale de France, avec le libellé indiqué.