Dora Melegari naît à Lausanne, en 1849, fille du diplomate italien Luigi Melegari et de la Suissesse Marie Caroline Mandrot[1],[2]. La famille vit dans une atmosphère favorable au mazzinisme, elle-même traduit en français la correspondance de Mazzini[3]. Son père est catholique progressiste, en faveur de la séparation de l'Église et de l'État, mais également ami du pasteurAlexandre Vinet et favorable au Réveil protestant[2]. Elle-même fréquente à Rome l'église vaudoise de la Via Quattro Novembre[4]. Elle passe une partie de sa vie à Rome, mais séjourne fréquemment en France et en Suisse[2].
Au début des années 1880, elle publie ses premiers romans. Une partie d’entre eux, dont ceux publiés sous le pseudonyme « Forsan », ont été écrits en sous-main par Octave Mirbeau, selon le spécialiste de cet auteur Pierre Michel[5],[6].
L’influence d’Émile Zola dans ces romans est considérable[7].
En 1887, elle commence à écrire pour la Revue Internationale sous le nom de plume de Thomas Emery[8] ou Forsan[9]. Elle écrit des critiques littéraires et assume progressivement un rôle de direction au sein du magazine[2]. En 1900, elle publie à Paris son ouvrage le plus connu. Il est traduit en italien sous l'intitulé Il sonno delle anime et publié à Milan en 1903[2]. Melegari y envisage la nature de l'amitié entre les femmes[10]. Melegari est proposée deux fois pour le prix Nobel de littérature, en 1914 puis en 1923[11].
Elle est lauréate de deux prix de l'Académie française, le prix Jules Favre pour Âmes dormantes en 1903 et le prix Auguste Furtado pour Mes filles (1911)[12].
↑Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, « compte-rendu sur Octave Mirbeau, Œuvre romanesque de Pierre Michel », Romantisme, no 117, , p. 107-108 (ISBN2-7181-9380-8, lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑Amanda Gagel, Selected Letters of Vernon Lee, 1856 - 1935: Volume I, 1865-1884, Taylor & Francis, (ISBN978-1-134-97673-7, lire en ligne), p. 548
↑Raphaël Müller, « L’écho des circulations italiennes du livre français, des registres douaniers jusqu’aux revues littéraires », dans Le livre français et ses lecteurs italiens, (lire en ligne), p. 79-114.
↑Carole C. Galluci et Ellen Victoria Nerenberg, Writing Beyond Fascism: Cultural Resistance in the Life and Works of Alba de Céspedes, Fairleigh Dickinson Univ Press, (ISBN978-0-8386-3829-3, lire en ligne), p. 17