Dérivation lexicaleLa dérivation lexicale, ou encore dérivation, est un des procédés de formation des mots, au même titre que le néologisme ou l'emprunt. Elle s'inscrit au sein de la morphologie dérivationnelle (ou lexicale). Attention, bien que présentés dans cet article, les procédés de formation des mots suivants ne sont pas des dérivations[1] : la composition, la troncation, les mots-valise, les acronymes. La conversion est une dérivation dite « impropre ».
Note. Les langues sémitiques, fonctionnant par gabarits, ne peuvent être expliquées par ces procédés, bien que certaines théories aient essayé de nommer les gabarits[4] tri-consonantiques C-C-C (schèmes) des bases et les gabarits pluri-vocaliques (V-V, V-V-V, V-V-V-V, etc.) des transfixes. ConversionLa conversion est souvent considérée comme une suffixation nulle, également appelée dérivation impropre en français. Des exemples de conversion peuvent se trouver assez facilement :
On peut également considérer les catachrèses (type de métonymie) comme des conversions. Ce procédé est très utilisé dans les argots et certains cryptolectes (technolectes et sociolectes). Prenons l'usage du terme « souris » :
CompositionLa composition[6] permet de jumeler deux items lexicaux pour en former un nouveau. Le sens de ce nouvel item peut porter sur l'un des items de sa fabrication (il est dit endogène[7]), ou sur l'ensemble des deux ou sur aucun (il est dit exogène)[8]. Exemples : porterv + manteaun > portemanteaun : le sens est endogène porterv + plumen > porte-plumen : le sens est exogène tirerv + bouchonn > tire-bouchonn : le sens est endogène tournerv + visn > tournevis : le sens est exogène. La composition permet également de créer des termes en mélangeant deux langues différentes, on dénombre ainsi en français, des composés :
TroncationLa troncation permet de raccourcir un item lexical. Les éléments tronqués peuvent être laissés de la sorte, être suffixés ou dupliqués (cas des hypocoristiques). Ce procédé est très utilisé dans les argots. Le terme dérivation régressive est utilisé en linguistique traditionnelle française pour exprimer les cas, souvent utilisés en ancien français et moyen français, de suppression d'un suffixe par analogie (démocrate et aristocrate à partir de démocratie et aristocratie). Exemples : Bibliographie > biblio Bibliothèque > bibli Florence > Flo > Floflo Forum > fo > fofo Directeur > dir > dirlo Allumette > al > alouf Frangin > frang- > frangibus Nicolas Sarkozy > Sarkozy > Sarko Dans l'ensemble, le français tend à apprécier les finales de mots tronqués en [o], l'anglais américain semble apprécier les finales en [a] (argots américains). Mot-valiseProcédé qui consiste à coller le début d'un mot à la fin d'un autre pour créer un nouveau mot, souvent à but humoristique ou satirique[9]. franglais : français + anglais ; transistor : transfer + resistor ; alicament : aliment + médicament ; adulescent : adulte + adolescent ; AcronymeUn acronyme est un sigle passé dans le langage courant : ovni, radar, sida, ... DérivationLa dérivation est l'ajout d'un affixe à un radical. On dénombre plusieurs types d'affixes, cependant, les découvertes et appellations de la linguistique moderne entrent parfois en conflits terminologiques avec ceux de la linguistique traditionnelle. Le terme "affixe" regroupe un ensemble de cinq éléments :
PréfixationEn français, la préfixation permet de changer le sens d'un élément lexical sans pour autant le changer de catégorie (nom, verbe, adjectif, adverbe). L'origine de ces préfixes est très souvent latine, mais il arrive parfois qu'elle soit germanique ou gauloise. Préfixe re- + base donner → redonner InfixationL’infixation, procédé qui consiste à insérer un affixe à l’intérieur d’un mot, n'existe pas en français, mais est courante dans les langues austronésiennes : Infixation en bontoc (Philippines): fikas ‘fort’ f-um-ikas ‘être fort’ kilad ‘rouge’ k-um-ilad ‘être rouge’ Selon certains[réf. nécessaire], un mot comme ‘fuckin’ peut fonctionner comme un infixe en anglais (it’s un-fuckin-believable!). SuffixationExemples : Base sauter + ill → sautiller : ici, on remarque la formation de sautiller sur sauter. La forme -er à la fin d'un verbe n'est pas à considérer comme un suffixe, puisqu’il s'agit d'une forme de son paradigme flexionnel, et par conséquent, le verbe "sauter" est représenté par sautv. Sautiller est donc une suffixation, puisque le -ill /ij/ se fixe après la base simple sautv. Base fin + suffixe -al → final ParasynthèsePréfixe et suffixe sont ajoutés simultanément. Exemples :
Articles connexesRéférences
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