EubulideEubulide
Eubulide, Euboulide ou Euboulidès (en grec ancien Εὑϐουλίδης / Euboulídês) est un philosophe grec mégarique, né à Milet (floruit au milieu du IVe siècle av. J.-C.). BiographieDisciple et le successeur d’Euclide de Mégare et adversaire d’Aristote. Il est connu pour être le découvreur de paradoxes philosophiques célèbres : le paradoxe du menteur et le paradoxe sorite. Sa naissance est fixée vers la fin du Ve siècle av. J.-C., probablement vers -405[1]. Plusieurs sources en font un maître de Démosthène[2], né en -384, ce qui le ferait naître avant 390[3]. D’autres sources plus discutables prétendraient qu’il aurait assisté au procès de Socrate, ce qui repousserait de facto sa naissance au Ve siècle. Selon Diogène Laërce, Eubulide est né dans la colonie grecque de Milet, qui correspond à la Turquie actuelle. Jeune homme, Eubulide émigre ensuite en Grèce. Diogène mentionne ainsi qu’Eubulide fut l’un des philosophes qui succédèrent à Euclide, à la tête de l’École de Mégare, située à proximité d’Athènes. Après Euclide, il aurait ainsi succédé à Ichthyas, Pasiclès, Thrasymaque et Clinomaque à la direction de l’École de Mégare. Eubulide aurait également eu comme disciple l’orateur Démosthène[2] et lui aurait enseigné l’art de la rhétorique et de la dialectique, selon les témoignages concordants de Suidas, Diogène Laërce et Apulée[4]. Selon Diogène Laërce, Eubulide aurait également appris à Démosthène à corriger sa prononciation défectueuse de la lettre « R ». Une inimitié notoire a existé entre Eubulide et Aristote ; Diogène Laërce en fait mention. De même, le péripatéticien Aristoclès rapporte[5] qu’Eubulide aurait écrit un livre contre Aristote dans lequel il lui aurait reproché d'avoir altéré l'enseignement de Platon et d'avoir été absent au moment de son décès. Eubulide fut connu dès l'Antiquité comme un dialecticien habile[6]. ParadoxesGrand dialecticien, connu pour son esprit querelleur, il passe pour être l'inventeur de paradoxes logiques célèbres. Ses arguments paradoxaux prenaient la forme interrogative. Selon Diogène Laërce, Eubulide est l'inventeur des sept paradoxes suivants[7] : le Menteur, le Caché, l'Électre, le Voilé, le Sorite, le Cornu et le Chauve. Les descriptions de ces paradoxes, faites par Diogène Laërce, sont les suivantes :
Certains paradoxes comme le Voilé ou le Menteur ont été contestés par Aristote dans ses Réfutations sophistiques, qui explique en partie l'animosité d'Eubulide à son égard. L'argument du chauve et celui du tas apparaissent dans les argumentations du Démodocos du Pseudo-Platon. L’argument du chauve, selon l'analyse moderne, serait une autre instance du paradoxe sorite ; le Voilé et l'Électre sont des instances d'un même problème philosophique. ŒuvreLes écrits d'Eubulide ne nous sont pas parvenus directement, mais ils sont connus à travers les citations d'autres auteurs. Écrits polémiquesGrand adversaire d'Aristote, il l'a souvent attaqué dans ses écrits selon le témoignage de Diogène Laërce[8]. Le philosophe Aristoclès résume ainsi les griefs - plus personnels que philosophiques - publiés par Eubulide dans son livre contre Aristote[6] :
Écrits dramatiquesOn cite de lui une pièce de comédie intitulée Les Fêtards[9]. Notes et références
Sources
Bibliographie
Articles connexesLiens externes
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