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Né d’un père charcutier (Clément Eusèbe Laplace 1851- ?) et d’une mère femme de chambre (Anne Alexandrine Baudouin 1858- ?)[2], Gaston Laplace se forme très jeune à la gravure. Durant sa formation, il se rend dans différents musées afin de réaliser des copies de grands artistes tels qu’Harmensz van Rijn Rembrandt[3] ou Jean-François Millet[4]. Très vite, il se spécialise dans la représentation d’ouvrages architecturés.
Il est appelé pour faire son service militaire durant l’année 1905[5]. Il est recruté au 3e bureau de la Seine (75) et porte comme matricule le numéro 2157[6]. Il intègre le 8 octobre 1906, le 101e régiment d'infanterie[6]. Le 9 novembre 1906, il est affecté à la 4e section de secrétaires d’état-major et du recrutement en raison de ses palpitations cardiaques et de son hypertrophie[6]. Il rejoint ensuite la 20e section de secrétaires d’état-major et du recrutement[6].Il passe dans la réserve active de l’armée le 1er octobre 1908[6]. Le 8 janvier 1912, il est affecté comme graveur au Pyrénée géographique de l’armée[6]. En effet, à la fin du XIXe siècle, l’armée française entreprend la révision de l’ensemble de sa cartographie pyrénéenne[7]. Gaston Laplace est donc chargé de réaliser de nouvelles cartes représentant les topographies des chaînes montagneuses, les différentes fortifications françaises et les lignes de défenses. Il y est affecté jusqu’au 20 septembre 1914[8].
Le 17 février 1912, il épouse à Paris (75) Marguerite Suzanne David (1893-1988) une jeune pianiste[9].
En 1913, il collabore avec l’écrivain Pierre Guerquin (1880-1967) sur un livre intitulé Le hameau de Marie-Antoinette. L’ouvrage est composé de 15 pages et comporte 11 eaux-fortes de Gaston Laplace représentant divers pavillons du Hameau de la ReineMarie-Antoinette à Versailles[10]. Le tirage a été limité à 76 exemplaires[6]. Les différentes fabriques sont représentées avec une très grande précision et un très grand sens du détail.
Couverture du livre Le Hameau de Marie-Antoinette, écrit par Pierre Guerquin (1880-1967) et illustré par Gaston Laplace (1885-1917) en 1913.
Le Moulin du Hameau de Marie Antoinette. Illustration extraite de l'ouvrage Le Hameau de Marie Antoinette.
Le Colombier du Hameau de la Reine Marie Antoinette à Versailles. Illustration extraite de l'ouvrage Le Hameau de Marie Antoinette.
Probablement la porte menant à la Ferme du Hameau de Marie Antoinette. Illustration extraite de l'ouvrage Le Hameau de Marie Antoinette.
Engagement dans la Première Guerre mondiale (1914-1917)
Il est rappelé dans l’armée active par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914[11]. Il rejoint la 20e section de secrétaires d’état-major et du recrutement le 4 novembre 1914[12]. Son affection dans ce service auxiliaire est maintenue par la décision de la Commission de réforme de Montmirail le 20 octobre 1915 en raison de ses troubles cardiaques fonctionnels[12].
Il existe très peu d’informations sur la 20e section de secrétaires d’état-major et du recrutement. Nous savons juste qu’elle était hors région militaire, qu’elle dépendait du Gouvernement militaire de Paris et qu’elle se situait dans la caserne Babylone, au n° 49 rue de Babylone dans le 7e arrondissement de Paris[13]. Le parcours détaillé de Gaston Laplace en tant que soldat n’est donc pas connu. Toutefois, il est possible de s’en faire une idée à travers ses dessins[14]. Il est très probable que Gaston Laplace ait été missionné par l’état-major afin de rendre compte par ses dessins des différents dégâts infligés aux villes touchées par le conflit[15]. Cette théorie permettrait d’expliquer pourquoi, le graveur a représenté les villes qui ont été principalement détruites par les combats entre 1914 et 1917. Ainsi, en novembre 1914, Gaston Laplace se rend à Reims afin de dessiner la ville mais surtout la cathédrale de Reims surnommée « cathédrale martyre » qui ont été martyrisées par l’occupation et les bombardements allemands dès les premiers jours de la guerre[16]. Durant l’année 1915, il se rend dans divers villages très meurtries par la Bataille de la Marne (1914) ( Bétheny, Saint Thierry et Cauroy)[17] et par la Bataille d’Arras ( Arras, Ablain-Saint-Nazaire, Mont-Saint-Eloi et Souchez)[18]. En 1916, il dessine les villes martyres de Verdun et de Combles[18]. En 1917, il est envoyé sur le Front italien.
Il est très probable que les dessins de Gaston Laplace aient été utilisés à des fins de propagande antigermanique dans la presse et dans des expositions fondées sur l’exaltation du patrimoine architectural et artistique meurtri[19]. En effet, les dessins de ruines s’inscrivent dès le début du conflit dans la guerre des images[20]. Les dessins de ruines ont un double objectifs. Le premier est de documenter les traces matérielles d’un conflit armée particulièrement violent aussi bien sur des habitations de quartiers que sur des monuments historiques. Le second, dénoncer les « crimes »[21] de l’armée allemande perpétué envers les monuments historiques qui sont détruits et ravagés malgré les prescriptions normatives édictées par la Première (1899) et la Seconde conférence de La Haye (1907)[18]. Durant la Première Guerre mondiale, le patrimoine dévasté est donc devenu un puissant argument de propagande dirigé contre l’ennemi dans le but de rallier l’ensemble de la population française dans la lutte contre l’armée allemande. En juillet 1917, certains de ses dessins de villes meurtries en ruines sont exposés au musée Leblanc à Paris[22].
Dernières années et postérité
En décembre 1917, il obtient une permission pour retourner voir sa famille à Paris. Il prend le train soit le 11 ou le 12 décembre 1917 (nous ne savons pas de quelle gare italienne Gaston Laplace a pris le train). Le 12 décembre 1917 vers 22h30, il prend place à bord du train PLM ML 3874[23] en gare de Modane. Le train quitte la gare à 22 h 47. Lors de la descente dans la vallée, le train s’emballe et déraille au lieu-dit La Saussaz à Saint-Michel-de-Maurienne (73). Gaston Laplace meurt soit sur le coup dû à la violence du choc soit brûlé vif dans l’incendie qui se déclare environ 30 à 45 minutes après le déraillement. Son corps n’a pas pu être identifié. Ses restes ainsi que ceux des 276 autres soldats qui n'ont pas pu être identifiés sont transférés à la Nécropole nationale de la Doua et inhumés dans la tombe collective 37, Carré E, rang 4.
Même si l’artiste est déclaré présumé décédé le 13 décembre 1917 dans l’Accident ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne et rayé des contrôles le 14 décembre 1917[11], ce n’est pas pour autant qu’il est déclaré mort. En effet, un avis de disparition C.H.F est émis le 12 avril 1918[6]. Il ne sera définitivement déclaré mort pour la France qu’en 1919. Le 5 juillet 1919, une aide de secours de 150 francs est accordée à sa veuve[6].
Afin de faire connaître les œuvres de son défunt mari, sa veuve fait acquérir plusieurs de ses œuvres par diverses institutions comme le Fonds national d'art contemporain (déposé par la suite en dépôt au musée du Louvre) ou encore La Contemporaine.
Son nom est mentionné sur plusieurs plaques commémoratives et dans plusieurs livres d’or[24] :
Tête de vieille femme d'après REMBRANDT Harmensz van Rijn, entre 1900 et 1914, 60 x 46 cm, eau-forte et burin, Chalcographie 6671 C/ Recto.
Portrait de vieillard d'après REMBRANDT Harmensz van Rijn, entre 1900 et 1914, 53,3 x 38,1 cm, eau-forte, aquatinte et burin, Chalcographie 6672 C/ Recto.
Vieille maison à Quimperlé, entre 1900 et 1914, 26 x 40 cm, eau-forte, Chalcographie 6750 C/ Recto.
Vieille maison à Quimperlé, entre 1900 et 1914, 25,9 x 40 cm, eau-forte ?, Chalcographie 6750 G/ Recto.
Le vieil hôtel de Ville d'Amiens, début XXème siècle, 34,3 X 23,6 cm, eau-forte ?, Chalcographie 6776 G/ Recto.
Petit Palais : musée des Beaux-arts de la ville de Paris
Extérieur de la cathédrale de Reims, 1915, 49,7 x 32,3 cm, encre noire et carton, PPD3528.
Le moulin de la Mue, 1er quart du 20e siècle, 40 x 48,8 cm, eau-forte, aquatinte et papier vélin, PPG3186.
Le moulin de la Mue, 1er quart du 20e siècle, 40 x 48,8 cm, eau-forte, aquatinte et papier vélin, PPG3187.
Le moulin de la Mue, 1er quart du 20e siècle, 40,5 x 49 cm, Cuivre aciéré, PPG3638.
Le pont romain, 1er quart du 20e siècle, 52,5 x 40 cm, eau-forte et aquatinte, PPG3189.
Le moulin de la Mue, 1er quart du 20e siècle, 40 x 48,8 cm, eau-forte, aquatinte et papier vélin, PPG3183.
Porche en ruine, 1er quart du 20e siècle, 39 x 48 cm, eau-forte, aquatinte et papier vélin, PPG3188.
Le moulin de la Mue, 1er quart du 20e siècle, 40 x 48,8 cm, eau-forte, aquatinte et papier vélin, PPG3185.
Le moulin de la Mue, 1er quart du 20e siècle, 40 x 48,8 cm, eau-forte, aquatinte et papier vélin, PPG3184.
↑Ensemble de neuf eaux-fortes de Gaston Laplace d’après Jean-François Millet vendu par Christie’s Londres le 8 février 1996. URL : https://www.christies.com/en/lot/lot-493214 (Consulté le 25/01/2024).
↑Pour plus d’informations sur le sujet, consulter les articles suivants : BOULANGER, Philippe. « Les théâtres d'opérations pyrénéens dans la géographie militaire française (1871-1914) ». Sud-Ouest européen, n°23 Géographie historique, pour un autre regard (Coordonné par Jean-Yves Puyo), 2007, pp. 45-53. URL : https://www.persee.fr/doc/rgpso_1276-4930_2007_num_23_1_2937 (Consulté le 29/01/2024) ; NADAL, Francesc. « La cartographie militaire des Pyrénées françaises et la guerre civile espagnole ». Sud-Ouest européen, n°31 Recompositions récentes dans le périurbain toulousain (Coordonnés par Fabrice Escaffre et Sandrine Bacconnier ), 2011, pp. 169-182. URL : http://journals.openedition.org/soe/966 (Consulté le 30 janvier 2024) et PUYO, Jean-Yves. « La géographie militaire française et les Pyrénées : «des cartes aux hommes» (XVIIe – XIXe siècles) ». Sud-Ouest européen, n°23 Géographie historique, pour un autre regard (Coordonné par Jean-Yves Puyo), 2007, pp. 29-44. URL : https://www.persee.fr/doc/rgpso_1276-4930_2007_num_23_1_2936 (Consulté le 30 janvier 2024).
↑Fiche de recrutement militaire de Laplace Gaston Ernest Désiré, op. cit., .
↑Description du lot n°132 intitulé [Marie-Antoinette]. LAPLACE. GUERQUIN (P.). Versailles. Le hameau de Marie-Antoinette. Avant-propos de Pierre de Nolhac. Paris, s.n., 1913. In-folio en feuille sous couv. de l'édition (couv. très lég. défraîchie). Vendu par la maison de vente aux enchères Daguerre le 4 avril 2022 lors de la vente Livres anciens et modernes pour la somme de 282 euros. URL : https://www.daguerre.fr/lot/123219/17675418-marie-antoinette-laplace-guerquin-p-versailles-le-hameau-de
↑ a et bFiche de recrutement militaire de Laplace Gaston Ernest Désiré, op. cit.,.
↑Durant la Première Guerre mondiale, l'état-major envoyé des artistes sur le front afin de rendre compte des différentes destructions. Voir le catalogue de l'exposition « 1914-1918 Le patrimoine s’en va-t’en guerre », organisée par la Cité de l’architecture et du patrimoine, 11 mars au 4 juillet 2016. Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, 2016.
↑HOFMAN, Jean-Marc. « Exposer la guerre-Le supplice de la beauté dévastée ». Article du catalogue de l'exposition « 1914-1918 Le patrimoine s’en va-t’en guerre », organisée par la Cité de l’architecture et du patrimoine, 11 mars au 4 juillet 2016. Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, 2016, p. 22.
↑Voir l’ouvrage de GILLES, Benjamin et WEINRICH, Arndt.Une guerre des images, 1914-1918. France-Allemagne. Paris, La Martinière, 2014.
↑Voir LEON, Paul. « La reconstruction monumentale de la France ». La Renaissance des ruines. Maisons et monuments, Paris, Laurens, 1918.
BOULANGER, Philippe. « Les théâtres d'opérations pyrénéens dans la géographie militaire française (1871-1914) ». Sud-Ouest européen, n°23 Géographie historique, pour un autre regard (Coordonné par Jean-Yves Puyo), 2007, pp. 45-53. URL : https://www.persee.fr/doc/rgpso_1276-4930_2007_num_23_1_2937
DAYOT, Armand « La Cathédrale de Reims , 1211-1914». L’art et les Artistes, Paris, 1915.
FALCERI, Marco. « Ruines de la Grande Guerre: images et mémoires des temps modernes ». Presses universitaires de l’ITC. Les ruines ont de l’avenir. Pour une déconstruction et reconstruction épistémologiques, 2023 , p. 51-78.
Fiche recrutement militaire de Laplace Gaston Ernest Désiré (avec mention de la date et lieu de naissance et de mort).Numéro de matricule : 2157.
GILLES, Benjamin et WEINRICH, Arndt. Une guerre des images, 1914-1918. France-Allemagne. Paris, La Martinière, 2014.
HOFMAN, Jean-Marc. « Exposer la guerre-Le supplice de la beauté dévastée ». Article du catalogue de l'exposition « 1914-1918 Le patrimoine s’en va-t’en guerre », organisée par la Cité de l’architecture et du patrimoine, 11 mars au 4 juillet 2016. Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, 2016.
L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne, numéros de 1915 à 1918.
LEON, Paul. « La reconstruction monumentale de la France ». La Renaissance des ruines. Maisons et monuments, Paris, Laurens, 1918.
NADAL, Francesc. « La cartographie militaire des Pyrénées françaises et la guerre civile espagnole ». Sud-Ouest européen, n°31 Recompositions récentes dans le périurbain toulousain (Coordonnés par Fabrice Escaffre et Sandrine Bacconnier ), 2011, pp. 169-182. URL : http://journals.openedition.org/soe/966
PALLATIER, André. Le tragique destin d'un train de permissionnaires : Maurienne 12 décembre 1917. Éditions L'Harmattan, 2013.
PUYO, Jean-Yves. « La géographie militaire française et les Pyrénées : «des cartes aux hommes» (XVIIe – XIXe siècles) ». Sud-Ouest européen, n°23 Géographie historique, pour un autre regard(Coordonné par Jean-Yves Puyo), 2007, pp. 29-44. URL : https://www.persee.fr/doc/rgpso_1276-4930_2007_num_23_1_2936