Il s'installe en 1912 dans la cité d'artistes « Les Fusains », à Montmartre (quartier des Grandes-Carrières) où il participera, au sein d'un groupe de 19 signataires comptant notamment Maurice Asselin, Pierre Bonnard, Pere Créixams, André Dignimont et Jules Pascin, à la fondation de l'École de Montmartre, y étant l'initiateur du manifeste proclamant : « nous croyons pouvoir réaliser une œuvre non pas nourrie d'abstraction, mais plongeant aux racines même de la vie »[2]. De fait, observe Gérald Schurr, « pas de fioritures dans l'ordonnance de ses tableaux construits par contrastes, par oppositions de couleurs puissantes. Cette force, ces volumes sculpturaux, ces formes monumentales, font penser à l'art de François Desnoyer dans un dépouillement qui balaie tout ce qui n'est pas structuré, tout ce qui n'exprime pas durement la permanence de la nature »[4].
Georges Joubin meurt en 1983 : « jusqu'à sa mort à 95 ans », restitue encore Gérald Schurr, « il refusera de prêter l'oreille aux théories et aux systèmes et suivra, impavide et sans détours, la route qu'il sait être la sienne[4]. ». Il repose au cimetière parisien de Saint-Ouen[5].
Claude Robert, commissaire-priseur, ventes de l'atelier Georges Joubin, hôtel Drouot, Paris, [9] et [10].
Binoche et Godeau, commissaires-priseurs, vente de l'atelier Georges Joubin, hôtel Drouot, Paris, [11].
Réception critique
« C'est un peintre de Paris, de ligne la plus classique, dans la tradition française illustrée par Albert Marquet et André Dunoyer de Segonzac. Ses dessins et ses peintures font ressortir la réalité physique des êtres et des choses, vont directement à ce qui peut exprimer leur nature. Son œuvre, pleine de vie, est une force de persuasion exemplaire. En bon naturaliste, il transpose dans sa propre vision la simple réalité de tous les jours, réalité vivante et poétique. » - Claude Robert[10]
« Le style de Joubin : de longues plages de couleur unie, des volumes cernés d'un trait sombre, des fleurs, des natures mortes, des paysages, des portraits et des nus indiqués d'une main sûre, et surtout des vues de Paris — de Montmartre en particulier — solidement architecturées, où grouillent des silhouettes indiquées dans une sténographie à la Marquet. » - Gérald Schurr[7]
« S'il a peint des natures mortes, des fleurs, des portraits et des nus, c'est dans ses paysages de villes, de Paris, de son quartier avec ses camelots et ses animations, qu'il est le plus fidèle à sa personnalité. Réaliste vigoureux, dans la lignée de Marquet, il est resté attaché au style des années trente où les formes sont nettement cernées et les couleurs posées en aplats. » - Dictionnaire Bénézit[3]