La grande ordonnance de la marine du 31 juillet 1681, aussi appelée code de la marine ou simplement ordonnance royale de 1681, dite aussi Ordonnance de Colbert, est une grande ordonnanceroyale française rédigée le sous le règne de Louis XIV, qui codifie de façon complète les usages en matière de transports maritimes (marine marchande).
L'ordonnance est divisée en cinq livres[3], eux-mêmes subdivisés en plusieurs titres et chapitres :
Des officiers de l'amirauté
Des gens et des bâtiments de mer
Des contrats maritimes, chartes-parties, engagements et loyers des matelots ; prêts à la grosse, assurances, prises
De la police des ports, côtes, rades et rivages
De la pêche en mer
La définition du domaine public maritime
L'ordonnance de 1681 dispose que « sera réputé bord et rivage de la mer tout ce qu’elle couvre et découvre pendant les nouvelles et pleines lunes, et jusqu'où le plus grand flot de mars se peut étendre sur les grèves »[4]. C'était la base même de la notion du domaine public maritime, jusqu'à ce qu'elle soit précisée par l'arrêt Kreitmann du Conseil d'État du qui fixe les limites du domaine maritime « au point jusqu'où les plus hautes mers peuvent s'étendre en l'absence de perturbations météorologiques exceptionnelles[5],[6] ».
L'ordonnance de 1681 ordonne la destruction des pêcheries, des pièges à poissons et des bassins piscicoles qui empiètent illégalement sur le domaine public maritime, ce qui favorisa l'ensablement des estuaires et des marais qui ne furent plus entretenus, l'homme aidant même à leur comblement par des travaux d'assèchement, d'endiguement et de comblement, créant des polders, afin de gagner des terres à l'agriculture[8].
L'ordonnance de 1681 prévoit également la légalisation par les consuls français à l'étranger des actes établis par les autorités étrangères.
Avant 2006, l'ordonnance de la marine posait :
« Tous actes expédiés dans les pays étrangers où il y aura des consuls ne feront aucune foi, s’ils ne sont pas par eux légalisés »
L'abrogation de l'ordonnance, incluant les dispositions relatives aux légalisations de documents, aurait peut-être pu faire l'objet d'une erreur[Laquelle ?][9] qui serait partiellement réparée par les dispositions du décret no 2007-1205 du [10] qui fixe les attributions des ambassadeurs et chefs de poste consulaire en matière de légalisation d’actes.
↑Le texte intégral de l'«ordonnance de la marine, du mois d'aoust 1681» (C. Osmond, Paris, 1714) est consultable en ligne sur gallica.fr.
↑M. W. Duckett et al., Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous, p. 38, consultable en ligne.
↑article 1er, titre VII, livre IV, dernière consultation le samedi 7 mars 2015.
↑Laurent Bordereaux, Bruno Jouffroy, L'héritage de l'ordonnance de 1681 sur la Marine en matière de domanialité publique maritime dans Philippe Sturmel (dir.) et al., Navires et gens de mer du Moyen Âge à nos jours, Éditions L'Harmattan, 2010, (ISBN978-2-296-14007-3)
Olivier Chaline, La mer et la France : Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », , 560 p. (ISBN978-2-08-133327-7)
Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil et Robert Muchembled (dir.), L'Europe, la mer et les colonies : XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Hachette supérieur, coll. « Carré histoire », , 255 p. (ISBN2-01-145196-5)
Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire », , 451 p. (ISBN2-7181-9503-7)