En génétique humaine, l'haplogroupe CT est un haplogroupe du chromosome Y, définissant une des lignées ancestrales majeures communes à l'humanité le long des lignées mâles de père en fils.
Les hommes dans cet haplogroupe ont un chromosome Y avec la mutation SNP M168, accompagnée des mutations P9.1 et M294. Ces mutations sont présentes dans toutes les lignées mâles humaines excepté les A et B, qui sont tous deux presque exclusivement africains.
Généralités
Le plus récent ancêtre patrilinéaire commun (en anglais MRCA ou Most Recent Common Ancestor) de tous les hommes CT d'aujourd'hui est probablement plus ancien que la première migration de Homo sapiens hors d'Afrique (Out of Africa), migration à laquelle quelques-uns de ses descendants participèrent. Il aurait vécu en Afrique avant cette migration fortement supposée[3],[2],[4].
En conservant le concept de l'Adam Y-chromosomal (plus récent ancêtre patrilinéaire commun de tous les hommes vivants), CT-M168 est popularisé dans des articles comme le lignage de l'Adam Eurasien (plus récent ancêtre patrilinéaire commun à tous les non-Africains).
Aucun individu masculin n'a encore été découvert dans le paragroupe CT*, ce qui signifie que tous les hommes dans cet haplogroupe sont aussi définis comme étant dans une de ses branches majeures, les sous-clades. Tous les lignages connus survivants qui descendent de CT sont dans un des deux sous-clades majeurs, l'haplogroupe CF et l'haplogroupe DE. Tous les deux semblent être apparus seulement quelques milliers d'années après le premier ancêtre commun de CT.
À son tour, DE est divisé en un haplogroupe D très majoritairement asiatique (et marginalement africain[5]) et un haplogroupe E distribué surtout en Afrique, tandis que CF est divisé en un haplogroupe C est-asiatique, nord-américain (marginalement sud-américain[6]) et océanien et un haplogroupe F, qui est dominant dans la plupart des populations non-africaines[3].
L'haplogroupe CT est donc le lignage ancêtre commun à beaucoup d'hommes vivants aujourd'hui, incluant la plupart des Africains parmi lesquels l'haplogroupe E prédomine, et beaucoup de non-Africains, parmi lesquels l'haplogroupe F prédomine.
↑Kamin M, Saag L, Vincente M, et al., « A recent bottleneck of Y chromosome diversity coincides with a global change in culture », Genome Research, vol. 25, no 4, , p. 459–466 (PMID25770088, PMCID4381518, DOI10.1101/gr.186684.114)
↑ a et b(en) Linda Stone, Genes, Culture, and Human Evolution, Malden, Blackwell, , 314 p., relié (ISBN978-1-4051-5089-7, lire en ligne), « Voyages, Prehistoric Human Expansions », p. 187
↑ a et bT.M. Karafet, F.L. Mendez, M.B. Meilerman, P.A. Underhill, S.L. Zegura et M.F. Hammer, « New binary polymorphisms reshape and increase resolution of the human Y chromosomal haplogroup tree », Genome Research, vol. 18, no 5, , p. 830–8 (PMID18385274, PMCID2336805, DOI10.1101/gr.7172008, lire en ligne)
↑Underhill and Kivisild et T Kivisild, « Use of Y Chromosome and Mitochondrial DNA Population Structure in Tracing Human Migrations », Annu. Rev. Genet., vol. 41, no 1, , p. 539–64 (PMID18076332, DOI10.1146/annurev.genet.41.110306.130407)
↑(en) M. Haber, A.L. Jones, B.A. Connel, Asan, E. Arciero, Y. Huanming, M.G. Thomas, Y. Xue et C. Tyler-Smith, « « A Rare Deep-Rooting D0 African Y-chromosomal Haplogroup and its Implications for the Expansion of Modern Humans Out of Africa » », Genetics, (lire en ligne)
↑(en) Massimo Mezzavilla, Maria Geppert, Chris Tyler-Smith, Lutz Roewer, Yali Xue, « Insights into the origin of rare haplogroup C3* Y chromosomes in South America from high-density autosomal SNP genotyping », Forensic Science International: Genetics,