Le climat de Haïdra est semi-aride, comme dans une grande partie du Centre-Ouest de la Tunisie[3].
Histoire
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Ammaedara ou Ad Medera, fondée au Ier siècle av. J.-C., est l'une des plus anciennes cités romaines d'Afrique ; elle est le siège de la Legio III Augusta à partir du règne d'Auguste[4], jusqu'à son déplacement pour raisons stratégiques vers Théveste (actuelle Tébessa en Algérie), à quarante kilomètres au sud-ouest, sous le règne de Vespasien. Des vétérans sont alors installés à Ammaedera qui reçoit le statut de colonie (Colonia Flauia Augusta Emerita Ammaedara) en 75[4]. La création d'une colonie dans cette partie de l'Afrique proconsulaire permet de contrôler les routes passant sur les terrains de parcours des Musulames.
Devenant un nœud routier, traversé notamment par l'axe pénétrant reliant Carthage à Théveste, la cité se développe rapidement et se dote d'un grand nombre de monuments dont un arc de triomphe dédié à Septime Sévère. Alors que le christianisme se développe, elle devient un évêché en 258[5]. En 411, la cité est le théâtre d'affrontements entre catholiques et donatistes, la population se scindant en deux derrière deux évêques différents.
Haïdra et ses ruines étaient sous le contrôle des Ouled Ali (Fraichiches) et faisaient partie de leur caïdat[6],[7]. Victor Guérin confirme cette appartenance en décrivant son séjour parmi les Ouled Ali et leur caïd, Hadj Gaïd. Ce dernier lui remet un teskéré (laisser-passer) pour circuler à Haïdra et Thala, qui relèvent de son autorité[8].
Charles Monchicourt parle spécifiquement des Haouafedh, une sous-division des Ouled Ali[9],[10], qui, selon lui, auraient pris possession de la région aux Ouled Boughanem[11]. Il évoque également le fait que les Fraichiches, ainsi que les Ouled Rhida (nom rappelant une autre fraction des Ouled Ali), auraient chassé les Ouled Boughanem de Haïdra et Foussana[12].
Haïdra sert de refuge aux insurgés de 1864 (Fraichiches et Madjer sous le commandement rebelle du « bey du peuple », Ali Ben Ghedhahem et d'autres tribus), qui ébranlent le pouvoir beylical[13].
Un caïd fraichiche, du nom d'Ali Sghir, avait une maison à Haïdra qui a été photographiée[14].
La ville aurait également accueilli un chantier militaire visant à rénover ses anciennes fortifications byzantines de l'époque de Justinien qui vise à l'époque à protéger la région des Maures (Berbères) comme les Frexes d'Antalas, les ancêtres des Fraichiches et Musulames de Tacfarinas[15]. Ahmad Sayyadi, en se basant sur les archives nationales de Tunisie, rapporte que les caïds et cheikhs des Fraichiches ont entretenu une correspondance régulière avec les autorités beylicales à propos de divers sujets. Il mentionne également les conflits impliquant les habitants de Haïdra et la collecte des impôts, en particulier entre 1863 et 1867[16].
Ces événements se sont inscrits dans le cadre d'une initiative de rénovation menée par certaines personnalités des Fraichiches, initiative également évoquée par Charles Monchicourt[17].
En 1869, à la suite de maraudages commis par des membres de la tribu des Ouled Sidi Yahia dans la région de Haïdra, les Haouafedh des Fraichiches, probablement responsables de cette région, et leur cheikh réagissent en attaquant les Bétaïchias des Ouled Sidi Yahia ben Taïeb, du cercle de Tébessa, au nord de la ville. Selon le ministère français des Affaires étrangères, ils les dépouillent. Par la suite, le caïd des Ouled Ali, Hadj Gaïd, envoie une armée de 1 300 fantassins pour razzier deux douars des Merazgas (Ouled Sidi Yahia) résultant en un dommage de 37 230 francs et 23 morts (17 hommes et six femmes) dont les noms sont répertoriés[18].
Entre les et , les Fraichiches, dirigés par le caïd Hadj Harrat, affrontent les troupes françaises du général Forgemol dans la région de Haïdra, malgré leur extrême affaiblissement consécutif à la famine de 1867 et au choléra qui les ont décimé[19].
↑Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842, vol. XVI, Paris, Imprimerie impériale, , 455 p. (lire en ligne), p. 180.
↑Victor Guérin, Voyage archéologique dans la Régence de Tunis, Paris, Henri Plon, , 438 p. (lire en ligne), p. 327.
↑Collectif, L'expédition militaire en Tunisie, 1881-1882, Paris, Henri Charles-Lavauzelle, , 421 p. (lire en ligne), p. 221.
↑Secrétariat général du gouvernement tunisien, Nomenclature et répartition des tribus de Tunisie, Chalon-sur-Saône, Imprimerie de E. Bertrand, , 403 p. (lire en ligne), p. 249.
↑Charles Monchicourt, La région du Haut-Tell, en Tunisie (Le Kef, Téboursouk, Mactar, Thala) : essai de monographie géographique, Paris, Armand Colin, , 486 p. (lire en ligne), p. 324.
↑(es) Fabiola Salcedo Garcés, Jorge García Sánchez et Raquel Rubio González, Dinámicas históricas, religiosas e iconográficas en el norte de África, Oxford, Archaeopress, , 274 p. (ISBN978-1-80327-746-2, lire en ligne), p. 94.
↑Documents diplomatiques : affaires de Tunisie, avec une carte de la Régence, 1870-1881, Francfort-sur-le-Main, Outlook Verlag, (réimpr. 2023), 408 p. (ISBN978-3-385-02112-9, lire en ligne), p. 4-6.