Histoire philatélique et postale de l'AlgérieCet article présente l'histoire postale et philatélique de l'Algérie. Elle présente trois aspects assez différents : un ensemble de départements français, au statut un peu particulier mais presque totalement intégré au système postal français (avant 1900 et peu avant l'indépendance) ; un statut proche mais qui a donné lieu à des émissions philatéliques locales ; et enfin, un état indépendant avec sa propre politique postale. HistoireLes premières lettres envoyées par des Européens en Algérie datent de 1690. Oran a été un préside Espagne au XVIIIe siècle et des marques postales sont connues depuis 1749. Colonisation françaiseLes premiers vrais services postaux ont été ouverts à partir de 1830 dans le cadre de l'administration française. Au départ, il s'agissait simplement d'un bureau militaire à Alger qui a été ouvert au public en 1835. Les cachets militaires ont été utilisés jusqu'en 1839, ensuite les cachets à date avec nom de ville ont été généralisés. Le réseau se ramifia également vers l'intérieur et 295 bureaux de postes étaient opérationnels en 1880. Intégration dans le système postal françaisDe 1848 à 1924 l'administration a considéré les départements français d'Algérie[1] à parité avec les départements métropolitains. Le système postal français a donc été intégralement en vigueur, avec toutefois quelques nuances comme le montrent les mécanismes d'affectation des cachets d'oblitération. Oblitérations petits chiffresLes bureaux de poste algériens ont donc utilisé les oblitérations petits chiffres. La plupart des bureaux importants d'Algérie sont classés à la suite des cachets de la métropole (entre le numéro 3710 pour Alger et 3739 pour Tlemcen). Les suivants sont ensuite dispersés au milieu des cachets français, au fur et à mesure des ouvertures de bureau de poste. Oblitérations gros chiffresÀ partir de 1862 l'Algérie a utilisé le système d'oblitérations à gros chiffres préconisé par l'administration française. Dans ce nouveau système, les départements d'Algérie sont nettement séparés de la métropole (au-delà du numéro 5000), et regroupés avec les bureaux d'outremer (par exemple Constantinople). Les premières émissionsÀ partir de 1924, les timbres français d'usage courant furent surchargés par le libellé "ALGÉRIE". Une série de 32 timbres fut ainsi émise sur une durée de deux ans :
Il y eut également un 30c préoblitéré au type Semeuse. La première émission originale portant la mention « Algérie » date de 1926. Il s'agissait de quatre motifs représentant des vues locales (rue de la Casbah, mosquée Sidi Abderahmane, mosquée de la pêcherie et une vue depuis la mosquée des pêcheurs). 35 timbres ont été émis avec des valeurs qui s'échelonnaient entre 1/2 centime (surcharge) et 20 francs. Les premiers timbres commémoratifs datent de 1930 avec une série émise à l'occasion du centenaire de l'Algérie française. La première série de timbres d'usage courant sur des sites et monuments a été émise en 1936. La guerre de 39-45L'État françaisEn 1940, après l'armistice, l'Algérie fut administrée par l'État français. Comme pour la France, les nouvelles émissions ne contenaient plus la mention « République Française ». Quelques timbres furent émis à l'effigie du Maréchal Pétain, en contradiction avec la tradition de ne pas représenter des personnages de leur vivant. Le Comité Français de Libération NationaleLe marque la date du débarquement américain en Afrique du Nord. Le l'Algérie est administrée sous la nouvelle autorité du Comité français de la Libération nationale. Ce fut l'occasion pour de nouvelles émissions sur le thème « un seul but : la victoire ». En 1944, une nouvelle série de timbres courants de type « sites et monuments » marque un début de retour à la normale. Toujours en 1944, une nouvelle série de timbres courants connue sous le nom de « Coq et Marianne d'Alger » fut émise avec la mention « Postes Algérie ». Ces motifs furent ensuite repris en métropole. La libération françaiseEn 1945 et 1946, l'administration postale française procéda à de nouvelles émissions (par exemple, chaines brisées, Cérès de Mazelin, Marianne de Gandon). Ces timbres furent simplement surchargés avec la mention ALGERIE pour leur usage en Algérie. À partir de 1947, de nouvelles émissions propres à l'Algérie firent leur apparition. La guerre d'AlgérieLa guerre d'Algérie se déroule de 1954 à 1962. Du côté de la philatélie officielle on peut remarquer quelques tentatives de rapprochement des émissions françaises et algériennes :
Des courriers, et plus généralement les cachets, portent des témoignages de cette période troublée, et par exemple[2] :
Le , trois mois après les accords d'Évian, le Président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance de la République algérienne. En attendant la mise en place de nouvelles émissions, la nouvelle administration algérienne procéda à la surcharge des timbres courants avec la mention EA pour « Etat Algérien ». Dans le même contexte de transition, un ensemble de timbres français fut adapté avec une double légende « république algérienne » en français et en arabe[3] Histoire postale par départementPendant sa période française, l'Algérie était organisée en départements dont la trace est omniprésente dans les marques postales. AlgerNomenclatures petits et gros chiffresEntre 1850 et 1876, les services postaux du département d'Alger ont utilisé les oblitérations par losanges petits chiffres puis gros chiffres. La table ci-dessous recense la liste de telles oblitérations. Elle donne des indications sur la création des bureaux de poste. Les affectations de numéros témoignent des changements de noms. Ils s'interprètent en sachant que les petits chiffres sont antérieurs aux gros chiffres et qu'ils ont été attribués par vagues successives. Par exemple, Aïn Benian est le nom original d'une commune qui a été renommée Guyotville avant de retrouver son appellation d'origine.
ConstantineNomenclatures petits et gros chiffresEntre 1850 et 1876, les services postaux du département de Constantine ont utilisé les oblitérations par losanges petits chiffres puis gros chiffres. La table ci-dessous recense la liste de telles oblitérations. Elle donne des indications sur la création des bureaux de poste. Par exemple ceux qui ne disposent pas de numéro à petits chiffres ont été créés après 1862.
OranNomenclatures petits et gros chiffresEntre 1850 et 1876, les services postaux du département d'Oran ont utilisé les oblitérations par losanges petits chiffres puis gros chiffres. La table ci-dessous recense la liste de telles oblitérations. Elle donne des indications sur la création des bureaux de poste. Par exemple ceux qui ne disposent pas de numéro à petits chiffres ont été créés après 1862.
L'Algérie indépendanteLes premiers timbres conçus par la nouvelle république algérienne datent de 1962 sur le thème du retour à la paix avec comme emblème le drapeau algérien. De petit format, 8 valeurs ont été émises (5c, 10c, 25c, 95c, 1f, 2f, 5f, 10f). Au même moment des timbres commémoratifs font leur apparition, et les premiers sujets sont les suivants :
À partir de 1965, le Dinar commence à apparaitre comme unité de valeur. À partir de 2018, l'anglais remplace le français sur les timbres algériens. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
Information related to Histoire philatélique et postale de l'Algérie |