Hugues de Montaigu
Hugues de Montaigu, né à la fin du XIe siècle et mort le , est le 52e[n 1] évêque d'Auxerre de 1115 à 1136. BiographieHugues est le fils de Dalmace, seigneur de Montaigu et lui-même fils de Dalmace Ier, seigneur de Semur, connu aussi sous le nom de Dalmace de Semur, dit le Jeune. La mère de Hugues appartient aussi à la famille des seigneurs de Semur[1]. Abbé de Saint-Germain d'AuxerreEn pleine époque de la réforme grégorienne, l'évêque d'Auxerre Humbaud ayant demandé à son oncle Hugues, abbé de Cluny, de lui procurer un réformateur pour l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre[2], Hugues de Montaigu est envoyé pour y prendre la charge d'abbé afin d'y rétablir la discipline et l'usage de la règle de l'Ordre[1]. En 1104, il approuve une charte signée par le duc Hugues II de Bourgogne au bénéfice du prieuré Saint-Marcel de Fleurey-sur-Ouche[3],[n 2]. Élection à l'épiscopatHumbaud décède en 1114 alors que Hugues est abbé de Saint-Germain. Ulger, prévôt de la cathédrale et neveu de Humbaud[4], s'oppose à l'élection de Hugues. Il est suivi par quelques chanoines, mais surtout par le roi Louis le Gros qui refuse de donner les revenus de la régale dus à l'évêché. Hugues doit aller à Rome demander un arbitrage au pape, en compagnie de ses détracteurs ; Pascal II l'y confirme dans sa nouvelle fonction en 1115, le 5 mars[1],[n 3]. Peu après son retour à Auxerre, Hugues voyage de nouveau pour rencontrer le roi, qui accepte sa nomination avec grâce[5]. ÉpiscopatEn 1023, un incendie a dévasté une grande partie d'Auxerre[6], y compris la maison épiscopale bâtie sur ordre de Gaudry (év. 918-933)[7]. Depuis, les évêques successifs (Hugues de Chalon, Héribert II, Geoffroy de Champallement, Robert de Nevers et Humbaud) ont utilisé une maison dont l'emplacement exact est inconnu mais que l'on peut situer à la suite de l'incident subi par Hugues de Montaigu : la flèche en bois édifiée par son prédécesseur sur la chapelle Saint-Alexandre, derrière la cathédrale, s'abat sur sa demeure lors d'une nuit de grand vent[8]. Hugues décide de faire reconstruire la maison épiscopale en pierres (et non en moellons), plus grande qu'elle ne l'était auparavant[7]. Il fait rebâtir le palais des évêques sur l'emplacement du précédent ; cette construction dure de 1115 à 1136. C'est l'édifice actuel avec sa remarquable galerie romane s'ouvrant sur l'Yonne et la salle capitulaire tout aussi notable[7]. À la suite d'une longue dispute entre le prévôt de les chanoines, Hugues de Montaigu réunit la prévôté au chapitre ; ainsi c'est aux chanoines et non plus à l'évêque que revient le privilège de nommer le prévôt, et dès lors les revenus de la prévôté servent à nourrir les chanoines[8]. Pour éviter que cette modification des statuts soit annulée par la suite, il la fait entériner par le pape Innocent II[9]. En novembre 1119[10], il reçoit le pape Calixte II[11], qui arrive avant le 14 du mois puisque ce jour-là il consacre le grand autel de Saint-Étienne ; et qui reste à Auxerre jusqu'après le 1er décembre. Vers 1134, Hugues transforme le prieuré de Crisenon[n 4] en abbaye. Ce prieuré ayant été fondé sur des terres appartenant à l'abbaye de Molesme, Hugues donne à Molesme l'église Saint-Gervais d'Auxerre en compensation de leur cession de ces terres. À l'initiative de Grimaud prévôt de Bazernes, qui vient le trouver à Pontigny pour ceci, il accorde aux religieuses de Crisenon un tiers des dîmes de Fontenet (Fontenay)[13]. En 1135 il leur vend à bas prix les moulins de Crain. Lorsque les religieux de Fontenoy acquièrent de l'évêché les terres sur lesquelles ils vont implanter l'abbaye de Reigny[n 5], il leur en remet les droits féodaux[14]. En 1136, il donne aux chanoines de la cathédrale les dîmes d'Oisy et les églises de Bazernes, Saint-Bry, Montigny et Venouze ; il leur donne aussi l'église d'Oisy mais séparément des autres dons car il attache une condition à celle-ci : que les chanoines mangent tous ensemble dans le réfectoire chaque année pendant tout le Carême[9]. MortÀ l'été 1136, Hugues est saisi de « chaleur anormalement élevée d'entrailles ». Son dernier jour venu, vers l'heure de none, il avertit les chanoines qui lui tenaient compagnie qu'il mourra après l'office de cette heure ; et ainsi meurt-il, juste après l'office de none, le 10 août[10]. Voir aussiArticle connexeBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Liens externes
Notes et référencesNotes
Références
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