JettatoreLe jettatore (en italien aussi iettatore) est dans la tradition populaire italienne et surtout napolitaine un jeteur de sort. Figure majeure de la culture populaire que l'on retrouve souvent dans la littérature italienne et internationale, elle est liée à d'autres pratiques et croyances superstitieuses telles que le signe des cornes ou le mauvais œil. Étymologie du termeLe terme jettatore désigne un jeteur de sort et est aujourd'hui principalement utilisé en Italie du Sud et en Corse. Écrit iettatore ou jettatore en italien (le «j» et le «i» étant originellement deux formes de la même lettre), plusieurs autres traductions en français sont possibles notamment jétatore (proposé en 1971 par Nina Catach)[1]. Le terme menagramo est aussi parfois utilisé. OrigineLe termes «jettatura» et «jettatore» apparaissent pour la première fois en 1787 dans un ouvrage écrit par le juriste et écrivain Nicola Valletta, personnalité du siècle des Lumières napolitain, et intitulé Cicalata sul fascino volgarmente detto jettatura. De nombreux autres traités sur ce phénomène de croyance populaire paraissent ainsi dans les décennies qui suivent : Capricci sulla jettatura, écrit par Marugj en 1815 ; Antidoto al fascino detto volgarmente jettatura, de Schioppa en 1830 ; et La jettatura e il malocchio in Sicilia, de Giuseppe Pitrè en 1884. Comme l'ont relevé Valletta puis le philosophe Benedetto Croce plus récemment, la jettatura serait un terme moderne servant à désigner un phénomène bien plus ancien, auparavant nommé «fascino» (équivalent du mauvais-œil), et qui remonterait à l'histoire médiévale et antique[2]. De plus, la jettatura serait un phénomène qui, à ses débuts vers la fin du XVIIIe siècle, aurait surtout été populaire auprès des classes aisées, tandis que la croyance en la magie restait forte dans les zones rurales et les campagnes. CaractéristiquesTypes de JettatoriDeux types de jettatori sont souvent différenciés dans la croyance populaire :
StéréotypeÉtiquette et marginalisationProtectionsExemples historiques populairesAu cours des deux derniers siècles, de nombreuses personnalités ont été considérés comme des jettatori. Parmi les plus célèbres on compte notamment l'empereur allemand Guillaume II, un des monarques européens responsables de la Première Guerre mondiale puis forcé d'abdiquer en faveur de la république en 1918, qui acquit sa renommée de jettatore en Italie lorsque, lors d'une de ses visites officielles, il fut témoin de plusieurs évènements infortunés dont l'écroulement d'un lustre au centre de la salle des banquets du Palais du Quirinal (résidence du roi d'Italie)[3]. Présence dans les artsLittérature
Cinéma
Musique
Jaloux du succès du compositeur et violoncelliste franco-allemand Jacques Offenbach (1819-1880), le romancier et poète français Théophile Gautier aurait propagé une rumeur selon laquelle Offenbach aurait été un jettatore[6]. Références
Bibliographie
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