Joseph JoffoJoseph Joffo
Joseph Joffo, né le à Paris 18e (quartier de Clignancourt) et mort le [1],[2] à Saint-Laurent-du-Var, est un coiffeur, écrivain, scénariste et acteur français. Il est principalement connu pour avoir raconté son enfance juive durant l'occupation allemande dans son roman Un sac de billes, paru en 1973, lorsqu’il était âgé de 42 ans, texte qui marque le début de sa carrière littéraire. BiographieJeunesseFils de Roman Joffo, coiffeur né le 15 mai 1890[3] à Biechewkovici (Russie) et mort en déportation au camp d'Auschwitz, et de la violoniste Anna Markoff, Joseph Joffo passe son enfance dans le 18e arrondissement de Paris. Il est scolarisé avec son frère Maurice à l'école élémentaire de la rue Ferdinand-Flocon, enfance qu'il décrit dans son roman Agates et Calots paru en 1995. Quand surviennent la guerre et l'occupation allemande, la famille Joffo est persécutée en tant que juive. La fuite des deux frères Joseph et Maurice Joffo vers la zone libre est racontée dans le roman Un sac de billes où il relate notamment ses séjours à Nice et Rumilly. Il traverse la ligne de démarcation à Hagetmau (Landes) aidé par un jeune du village. À la fin de la guerre, Joseph Joffo retrouve à Paris sa mère et ses trois frères. Son père est déporté à Auschwitz[3] par le convoi n° 62 du 20 novembre 1943. Sa vie dans l'après-guerre et sa découverte des valeurs américaines sont racontées dans le roman Baby-foot paru en 1977. Le garçon arrête ses études à l'âge de 14 ans avec le certificat d'études en poche et reprend avec ses frères le salon de coiffure de sa famille. CoiffureL'entreprise familiale de la rue de Clignancourt se développe avec l'achat en avec ses frères du salon de la place Victor Hugo dans le 16e arrondissement de Paris qui sera son salon principal. Ce sont 12 salons et 450 employés à Paris qui sont gérés par la famille dans les meilleures années. D'après ses déclarations dans la presse, de nombreuses personnalités fréquentent son salon : Pierre-Christian Taittinger, François Mitterrand, Jacques Chirac et sa femme Bernadette, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo[4]. Succès d'Un sac de billesJoseph Joffo se met à l'écriture en 1973 en racontant ses souvenirs d'enfance dans son premier roman, Un sac de billes. Le roman est d'abord refusé par quatre éditeurs[5] avant d'être accepté par les Éditions Jean-Claude Lattès. Le manuscrit est toutefois remanié avant sa parution par Claude Klotz (l'écrivain Patrick Cauvin), dont le nom n'apparaît pas sur la couverture, bien qu'il soit remercié en début d'ouvrage. Dans un article du Monde, Klotz raconte que Joseph Joffo « écrivait tout lui-même sur de grands cahiers à spirale à petits carreaux sans laisser aucune marge, 150 pages bien serrées, bourrées de fautes », avant de les donner à remanier[6]. Joffo a décrit sa relation de travail avec Claude Klotz dans les termes suivants : « J'ai retravaillé le texte d'Un sac de billes avec Claude Klotz, alias Patrick Cauvin. J'avais tout raconté au passé. Il m'a appris le présent historique »[7]. L'auteur admet lui-même ses lacunes littéraires à ses débuts comme il l'explique dans une tribune au Figaro : « J'avais un style ampoulé, dans le style des actualités Paramount. Je manquais de recul »[7]. Klotz a servi de prête-plume pour (au moins) les deux livres suivants de Joffo, Anna et son orchestre et Baby-foot. D'autres sont chargés de réécrire ses œuvres ultérieures, parmi lesquels Jean-Paul Brighelli[8], mais les détails sur la pratique de l'auteur après les années 1970 sont rares. Un sac de billes est couronné par l'Académie française en 1974. L'année suivante, Joseph Joffo est fait citoyen d'honneur de la ville de Rumilly, en mémoire de son passage dans cette ville de Haute-Savoie pendant la guerre. Le roman connaît un grand succès et fait l'objet d'adaptations régulières (cinéma, théâtre amateur, bandes dessinées, enregistrements audio) et de multiples rééditions au format papier ou numérique. Il existe des traductions dans une vingtaine de langues dont une édition chinoise parue en 2012. À ce jour, le livre s'est vendu à plus de vingt millions d'exemplaires, toutes éditions confondues. Le roman, en outre, est fréquemment intégré au programme scolaire de certains élèves européens qui étudient l'histoire de la Shoah. Autres romansD'autres romans témoignages suivent comme Anna et son orchestre (1975) (pour lequel il reçoit le Prix RTL grand public), où il relate la jeunesse de sa mère et son voyage de la Russie tsariste à Paris, Baby-foot (1977), ainsi que La Jeune fille au pair (1984) qui retrace l'arrivée d'une jeune fille au pair allemande juste après la guerre dans une famille juive. Affaire Maurice JoffoEn 1985, son frère Maurice est arrêté : c'est l'un des plus grands receleurs de bijoux volés de Paris. L'instruction est confiée à Jean-Louis Debré. Pour disculper son frère, Joseph Joffo déclare : « C'est la faute à notre enfance juive et traquée durant l'Occupation. Mon frère avait besoin d'entasser, de garder. Cela le sécurisait, probablement »[9]. Maurice Joffo est condamné à 5 ans de prison et à 7 millions de francs de dommages et intérêts. Maurice Joffo est l'auteur d'un livre autobiographique intitulé Pour quelques billes de plus?, paru chez Jacques Grancher en 1990. Dernières annéesEn 2015, il reçoit la Plume d'or 2016 de la Société des auteurs savoyards[10]. Dans son dernier film en tant qu'acteur, Joseph Joffo interprète le rôle de Kolb, dans L'Origine de la violence d'Élie Chouraqui, diffusé en mai 2016. Les dernières années de sa vie, Joseph Joffo partage son temps entre Épeigné-sur-Dême en Indre-et-Loire[11], Paris et Cannes[12]. Il meurt à l'âge de 87 ans le à Saint-Laurent-du-Var, et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 62). PublicationsLes dates de parution sont celles des premières éditions en français. Contes pour enfants
Romans
Autres
Présentations et préfaces
Scénarios
Filmographie
DistinctionsPrix
Hommage
Notes et références
Voir aussiSources
Bibliographie
Études
Adaptations en bande dessinée
Adaptations au cinéma
Liens externes
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