Kabuchi ou kapuchi, du japonais カーブチー (kābuchī), est une variété de petite mandarine japonaise du groupe Yukunibu (C. yanbaruensis Tanaka 1957), indigène et endémique des iles de Kikaishima et Amami (préfecture de Kagoshima) au nord d'Okinawa. Parmi la forte biodiversité d'agrumes dont ces iles sont riches, Kabuchi est fréquent et exploité localement pour son jus et son huile essentielle[1],[2],[3].
Le fruit et l'arbre portent partout le même nom japonais qui signifierait dans le parler local : peau 皮 (ga) épaisse 分厚い (buatsui).
type 3 : Yukunibu avec C. oto (Oto, Keraji-Kakeromajima, Oto-Okinoerabujima) et C. rokugatsu[8].
On pensait (M. Yamamoto, 2010) que la mandarine keraji était un hybride de kunenbo (C. nobilis ) et de kikaimikan (C. keraji ) [9]. Sur la base des distances génétiques T. Shimizu et al. (2016) donnent kabuchi comme hybride de kunenbo et d'une variété non identifiée [10].
Wu et al. (2021) élucident l'identité de l'ascendant: Kunenbo est une hybridation d'un parent graine inconnu pollinisé par un mandarinier kishu (C. kinokuni hort. ex Tanaka) provenant de Chine. Il s'est hybridé avec C. ryukyuensis donnant naissance à nombreux agrumes modernes : Jabara, Kabosu, et au groupe Yukunibu (C. yanbaruensis Tanaka 1957) auquel appartiennent kabuchi, oto et tarogayo[11].
M. Yamamoto et al. avaient montré des différences phénotypiques (2003) entre les fruits de la mandarine satsuma Keraji et Kapuchi. Ses fruits sont plus petits, il est plus précoce, sa peau plus rugueuse, la couleur de sa pulpe plus claire [12].
Description
L'arbre est plus petit qu'un mandarinier, la feuille est celle d'un mandarinier satsuma. Le fruit est une petite mandarine, légèrement aplatie, d'un poids moyen de 56 g. (écart-type 13,4) autrement dit plus gros que l'acide Shikuwasa des mêmes iles et comparable aux komikan (Citrus kinokuni hort. ex Tanaka) de Sakurajima (préfecture de Kagoshima) plus tardifs et réputés la plus petite mandarine au monde [13],[14]. La peau est épaisse : 2,9 mm (écart-type 0,7), la pulpe contenue dans 8 à 9 segments [12].
Il est récolté en vert de fin septembre à début novembre, avant qu'il ne deviennent trop sucré et ne perde son acidité (selon les fruits le niveau de sucre échelle brix varie de 16.7 à 18.8 en octobre) [15].
Utilisation
La récolte a lieu début octobre, le fruit est vert, la pulpe orangée, le second samedi d'octobre est nommé le Jour du Kabuchi à Motobu, district de Kunigami[16],[17]. Cet évènement est parrainé par l'Association de production Izumi Mikan[18]. Le jus est le principal débouché du kabuchi, il est utilisé dans les boissons [19]. On en fait une limonade à texture gélatineuse à l'occasion du Jour du Kabuchi et jusqu'à fin novembre, son gout un peu amer est qualifié de «rafraîchissant et délicieux»[16],[20].
Huile essentielle
L'huile essentielle qui peut être extraite des résidus de pressage est spécialement agréable (tout comme celle des Hanaraji Mikan - autre cultivar de Citrus keraji), elle est généralement qualifiée de rafraichissante, « induisant une profonde tranquillité » [21],[22],[3]. Elle est utilisée localement en parfumerie [3]. Son principal composant actif, le γ-terpinène, a un effet sédatif qui a été comparé favorablement à celui de l'anxiolytiquediazépam. Il n'induit pas de problèmes de coordination motrice [23].
Les composés volatils de l'huile essentielle sont spécialement des hydrocarbures sesquiterpéniques[24]. En 2010 une étude détaillé des effets des méthodes d'extraction sur la composition de l'huile essentielle de kabuchi met en évidence l'importance du β-farnesène parmi les sesquiterpènes et du thymol. La même publication établi une comparaison des compositions entre kabuchi et shikuwasa[25].
Liens externes
Lien vers la page hoshisuzumi, illustrée, qui donne les informations sur la production d'huile essentielle de kabuchi [1].
↑(ja) Kiyotake Ishihata, Haruyasu Shiota and Michio Onjo, « 奄美諸島における熱帯・亜熱帯果樹の種類および在来カンキツ類の果実形質 - Types d'arbres fruitiers tropicaux et subtropicaux dans les îles Amami et caractéristiques des fruits des agrumes indigènes », Bull. Exp. Farm Fac. Agr. Kagoshima Univ. n° 22, , p. 1 à 13 (lire en ligne)
↑Masashi Yamamoto, « Citrus genetic resources grown on the Ryukyu Islands, Japan », 南太平洋海域調査研究報告 - Publications Occasionnelles N°.54, , p. 7 pages (lire en ligne)
↑ ab et c(en-US) bridge_admin, « top-en », sur HOSHISUZUMI - 星涼み -|沖縄産柑橘(カーブチー)由来の精油, (consulté le ).
↑(en) Guohong Albert Wu, Chikatoshi Sugimoto, Hideyasu Kinjo et Chika Azama, « Diversification of mandarin citrus by hybrid speciation and apomixis », Nature Communications, vol. 12, no 1, , p. 4377 (ISSN2041-1723, DOI10.1038/s41467-021-24653-0, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(ja) Masashi Yamamoto, Hirihisa Netsumi, Ryoji Matsumoto, Shigeto Tomigana, « confusion entre 2 mandarines keraji et kapuchi - 奄美諸島在来のマンダリン(Citrus spp.)であるケ
ラジとカブチーとの混同について », Faculty of Agriculture, Kagoshima University"
巻 53, , p. 15 à 19 (lire en ligne)
↑(en) Sayuri INAFUKU-TERAMOTO, Yoshinobu KAWAMITSU, « Effects of Different Extraction Methods on Aromatic Composition of Essential Oils of Citrus keraji hort. ex Tanaka ‘Kabuchii’ », Tropical Agriculture and Devel .../54, , p. 1 (lire en ligne)
↑(en) Sayuri Inafuku-Teramoto , Ryuichi Suwa , Yasunori Fukuzawa , Yoshinobu Kawamitsu, « Polyméthoxyflavones, synéphrine et constitution volatile des écorces d'agrumes cultivées à Okinawa », Journal de la société japonaise .../Volume 80 Numéro 2, , p. 1 (lire en ligne)
↑(en) S Inafuku-Teramoto, Y Kawamitsu, « Effects of Different Extraction Methods on Aromatic Composition of Essential Oils of Citrus keraji hort. ex Tanaka'Kabuchii' », Tropical agriculture and development, , p. 25 à 32 (lire en ligne [PDF])