Kamikaze (avion)
Le Kamikaze (神風 , « Vent-de-Dieu ») est un avion japonais, prototype du Mitsubishi Ki-15 Karigane, immatriculé J-BAAI, sponsorisé par le journal Asahi Shinbun. Piloté par Masaaki Iinuma (en) (1912-1941) assisté du navigateur Kenji Tsukagoshi (en) (1900-1943), il est devenu célèbre le pour avoir volé de Tokyo à Londres en moins de 100 heures. L'avionLe Kamikaze est le deuxième des trois prototypes du Mitsubishi Ki-15, de type 97 Karigane (雁金 , oie sauvage)[1]. Suggestion du commandant Yuzo Fujita et de l'ingénieur Naruo Ando, il est réalisé pour Mitsubishi à Nagoya par l'ingénieur Fumihiko Kono, chef designer, assisté de Shokichi Mizuno et Tomio Kubo[2]. Initialement conçu pour un usage militaire, en tant qu'avion de reconnaissance, il est acheté par le journal Asahi Shinbun dans un but promotionnel : les courses aériennes et autres tentatives de records sur longues distances étaient très populaires du fait des progrès constants de l'aéronautique à cette époque. Le baptême de l'avion a lieu le en présence du Prince Impérial Naruhiko Higashikuni, oncle par alliance de l'Empereur Hirohito[3]. Il effectue un record du Tokyo-Hanoï-Paris, du 6 au . Après son retour au Japon, le Kamikaze continue à effectuer différentes missions pour le Asahi Shinbun. Lors d'un vol retour de Chine, l'avion s'écrase au sud de Taïwan et est récupéré pour être exposé au siège du journal. Il est détruit lors du bombardement du siège d’Asahi Shinbun, à Tokyo, où il était exposé, en [4]. Spécifications techniquesSource : Travaux nord-africains, [5]
Le vol du recordContexteCourses aériennesDans les années 1930, alors que les performances des avions progressaient régulièrement, les courses aériennes et autres tentatives de records sur longues distances sont très populaires en Europe et en Amérique du Nord. Au début des années 1930, le raid Berlin-Tokyo est très populaire. Seiji Yoshihara parvient à les relier en dix jours le sur un avion allemand, le Junkers A50 Junior[6],[7]. Marga von Etzdorf devient la première femme à effectuer ce même vol en solitaire en 11 jours un an plus tard, le [8],[9]. Le Tokyo-Paris est aussi pratiqué depuis les années 1920, avec notamment les vols Paris-Tokyo de Georges Pelletier-Doisy (120 h de vol entre le et le [10]) et Tokyo-Paris des japonais Abe et Kawachi en 1925[11]. Les Français Marcel Doret et Joseph Le Brix échouent par deux fois à relier Paris et Tokyo dans le but d'établir le record en 1931. À la suite de la fermeture totale de l'espace aérien de l'URSS, le trajet s'allonge de 5 000 km, puisqu'il faut désormais la contourner. Le dernier exemple avant la tentative de Masaaki Iinuma (en) et Kenji Tsukagoshi (en) est celle d'André Japy dont l'avion s'écrase sur les montagnes de Kyūshū le et qui manque ainsi de peu de relier Paris à Tokyo[12]. Politique et militaireLa politique expansionniste de l'empire du Japon inquiète une partie de l'Europe. La création de l'état du Mandchoukouo, après l'invasion de la Mandchourie, n'est pas reconnue par la Société des Nations, et le Japon la quitte le . Le Japon se rapproche alors de l'Espagne et de l'Italie qui seront parmi les premiers états à reconnaître le Mandchouckouo. Ainsi, l'aéronautique, et surtout la distance franchissable, est devenue prioritaire au Japon, afin de relier l'archipel japonais aux colonies de l'Empire[13],[14]. Par ailleurs, il s'agit de rassurer les pays européens dont la France et le Royaume-Uni[15], et le couronnement du roi George VI le offre une bonne occasion de sceller cette amitié[3]. DéroulementUne première tentative est partie de Tokyo le à 16 h 44 GMT mais les conditions atmosphériques au dessus de Kyūshū ont fait faire demi-tour à l'appareil[16]. Leur seconde tentative qui partit de l'aéroport Tachikawa de Tokyo le fut la bonne.
De l'arrivée à Londres au voyage retourLa dernière journée du voyage est marquée par des accueils triomphaux à Rome (aéroport de Littoria), Paris (aéroport du Bourget) et finalement Londres[18], où l'avion a atterri à l'aéroport de Croydon devant une foule de spectateurs à 15 h 25 le . Ce vol est souvent dit comme ayant établi un ou plusieurs records (record du Tokyo-Hanoï-Londres, Tokyo-Paris), voire le premier record d'un appareil japonais homologué par la Fédération aéronautique internationale mais aucune mention n'en est faite sur le site actuel de la FAI[19]. Il en est fait mention en revanche dans des tables de records officiels de la FAI d'époque, dont celles de la Revue internationale aéronautique en 1937[20]. Il y est comptabilisé à 95 heures 17 minutes et 56 secondes, soit une vitesse commerciale moyenne de 162,854 km/h. Ce vol a fait de Masaaki Iinuma (en) (26 ans à l'époque) et Kenji Tsukagoshi (en) des héros nationaux au Japon et dans l'attente du couronnement, ils ont effectué une tournée à travers l'Europe :
Ils rentrent en Angleterre le [25]. Le l'avion est utilisé pour faire des photos du couronnement du roi George VI, pour le compte du journal qui le possède. Le vol retour est effectué en 6 jours, 23 heures et 34 minutes. Partis de Londres le , ils arrivent à Tokyo le , accueillis par une foule de 60 000 supporters[26]. PostéritéEn 1937, de nombreuses cartes postales sont éditées au Japon. Elles sont visibles au Musée des beaux-arts de Boston[27]. Le vol du Kamikaze est immortalisé par Hisato Ōzawa dans son Concerto no 3 pour piano Kamikaze en [28]. La marque Arii en fait une maquette[29]. Notes et références
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