Les travaux de Kath Browne s'inscrivent dans les branches de la géographie sociale et de la géographie culturelle. Elle travaille sur les expériences spatiales individuelles des sexualités et des genres[1] et est à ce titre l'une des chercheuses principales du champ de la géographie des sexualités[3]. Par ses travaux, elle invite à reconsidérer la façon dont les géographes conceptualisent l'identité, la sexualité et le genre[3]. Elle participe à la structuration du champ par l'organisation de nombreuses sessions à des conférences scientifiques ainsi que par son rôle la création du « Space, Sexualities and Queer Working Group » de la Royal Geographical Society[3].
Ses recherches portent notamment sur le « Brighton gay »[6]. Elles s'inscrivent pour partie dans le champ des géographies lesbiennes[7].
Ses travaux sont mobilisés et pris en compte par les pouvoirs publics et notamment le Office for National Statistics britannique[3].
Pour Kath Browne, le terme queer n'est pas synonyme d'« homosexuel » ni de « LGBT » mais permet de déconstruire l'opposition hétérosexuel/homosexuel[8],[7]. Il s'oppose autant à l'homonormativité qu'à l'hétéronormativité[8],[7].
D'après Cha Prieur, le livre Queer Methods and Methodologies de Kath Browne et Catherine Nash(en) paru en 2010, s'inscrit dans un enjeu de « production des savoirs et méthodologies queers »[8]. L'ouvrage est centré sur des méthodologies qualitatives, mobilise notamment les théories des savoirs situés et insiste sur l'importance de la prise en compte des émotions et des désirs dans la recherche[8],[7].
Travaux sur l'« hétéroactivisme »
Les travaux les plus récents de Kath Browne, menés avec Catherine Jean Nash(en) depuis 2012, portent sur l'extrême droite, les résistances face à l'accès aux droits des personnes LGBT et l'« hétéroactivisme »[9],[10]. Elles définissent l'« hétéroactivisme » comme « both an ideology and a set of practices » (« à la fois une idéologie et un ensemble de pratiques ») utilisés par des groupes s'opposant aux droits des minorités de genre et sexuelles en « asserting the supremacy of heterosexual marriage and normative gender roles as the foundations for the best society and the best place for raising children » (« affirmant la suprématie du mariage hétérosexuel et des rôles normatifs de genre comme fondements pour la meilleure société et le meilleur espace pour élever des enfants »)[10].
Distinctions et financements
2007 : Gill Memorial Award de la Royal Geographical Society pour le potentiel de sa recherche dans le champ des géographies des sexualités[3],[11].
2010 : Pride in Canterbury Award reconnaissant le soutien des communautés LGBT[réf. souhaitée].
(en) Kath Browne et Catherine J. Nash, Queer Methods and Methodologies : Intersecting Queer Theories and Social Science Research, Taylor & Francis, (lire en ligne)
(en) Kath Browne, « Negotiations and Fieldworkings: Friendship and Feminist Research », ACME: An International Journal for Critical Geographies, vol. 2, no 2, , p. 132–146 (ISSN1492-9732, lire en ligne, consulté le )
(en) Kath Browne, « Genderism and the Bathroom Problem: (re)materialising sexed sites, (re)creating sexed bodies », Gender, Place & Culture, vol. 11, no 3, , p. 331–346 (ISSN0966-369X, DOI10.1080/0966369042000258668, lire en ligne, consulté le )
(en) Kath Browne, « Snowball sampling: using social networks to research non‐heterosexual women », International Journal of Social Research Methodology, vol. 8, no 1, , p. 47–60 (ISSN1364-5579, DOI10.1080/1364557032000081663, lire en ligne, consulté le )
(en) Kath Browne, « A party with politics? (Re)making LGBTQ Pride spaces in Dublin and Brighton », Social & Cultural Geography, vol. 8, no 1, , p. 63–87 (ISSN1464-9365, DOI10.1080/14649360701251817, lire en ligne, consulté le )
↑ abcde et f« Annual General Meeting 4 June 2007 », The Geographical Journal, vol. 173, no 3, , p. 276–285 (ISSN0016-7398, lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et eKarine Duplan, « Les géographies des sexualités et la géographie française peuvent-elles faire bon ménage ? », Géographie et cultures, no 83, , p. 117–138 (ISSN1165-0354, DOI10.4000/gc.2087, lire en ligne, consulté le )
↑ abc et dCha Prieur, « Des géographies queers au-delà des genres et des sexualités ? », EspacesTemps.net Revue électronique des sciences humaines et sociales., (ISSN1777-5477, lire en ligne, consulté le )