Le territoire communal est structuré et modelé par la vallée de la Somme et par celle de la Nièvre. Ce territoire est également marqué, dans sa partie nord, par un promontoire qui borne l'espace vers le village de Bouchon et Long, et par un éperon grossièrement ovale, de 94 m de haut, appelé Camp César, à l'est.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Somme canalisée, la Nièvre et un autre petit cours d'eau[Carte 1].
La Nièvre, d'une longueur de 22 km, prend sa source dans la commune de Naours et se jette dans la Somme canalisée sur la commune, après avoir traversé 13 communes[7]. Les caractéristiques hydrologiques de la Nièvre sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,08 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 6,49 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 8,8 m3/s, atteint le [8].
La Somme à L'Étoile.
Réseau hydrographique de l'L'Étoile.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 738 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 15 km à vol d'oiseau[12], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 877,3 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Urbanisme
Typologie
Au , L'Étoile est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (78,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (56,4 %), forêts (22,2 %), zones urbanisées (7,7 %), prairies (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,8 %), eaux continentales[Note 3] (3,5 %)[16]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 581, alors qu'il était de 578 en 2013 et de 562 en 2008[I 5].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à L'Étoile en 2018 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,6 %) inférieure à celle du département (8,3 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 70,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (72 % en 2013), contre 60,3 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 7].
Voies de communication et transports
Desservi par la route départementale RD 112, le village est aisément accessible depuis l'ex-RN 1 (actuelle RD 1001) et l'autoroute A16.
En 2019, l'Étoile est desservie par les lignes de bus du réseau Trans'80 (lignes no 17, Abbeville - Flixecourt - Amiens, et no 28 Saint-Léger - Flixecourt - Amiens), chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés[17].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
2,6
8,3
9,7
Logements vacants (en %)
10,9
8,4
8,2
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sidera en 660 ; Sidrutis en 830 ; Sidrudis en 842 ; Sigetrudis en 8.. ; Sidrunis et Sidrutes en 1088 ; Stella en 1104 ; Sidus en 1186 ; Siderum en 1186 ; Lestoile en 1186 ; L'Estoile en 1301 ; Lestoille en 1492 ; Lestelle en 1514 ; L'Estoille en 1535 ; Lestoielle en 1579 ; L'Etoile en 1733 ; L'Etoille en 1761[18].
Certaines des formes les plus anciennes du Dictionnaire topographique de la Somme semblent se rapporter non pas à L'Étoile, mais à Sorrus (Pas-de-Calais, Sigetrudis vers 814 ; Sidrutis en 830[19] ; Sidrudis en 844) qui s'explique par la fixation du nom de personne germanique féminin Sigidrud[20] (latinisé en Sigetrudis dans les textes), pris absolument.
À ce titre, la plupart des toponymistes n'en tiennent pas compte et préfèrent s'appuyer sur les formes traduites en latin médiéval comme Stella de 1104, Sidus en 1186 ou directement sur les formes romanes[20]. Sidus (nominatif pluriel sidera, génitif pluriel siderum) relève du latin classique et signifie « groupe d'étoiles, constellation » cf. sidéral.
L'appellatif toponymique Estoile, signifiant littéralement « étoile », désigne anciennement un carrefour de routes[20]. De l'oïlestoile « rond point où aboutissent des allées »[21].
Histoire
Préhistoire
« Le camp César, qui formait donc un lieu de surveillance privilégié sur la Somme, a été investi et aménagé en oppidum dès l'âge du bronze. Plusieurs levées de terre attestent d'aménagements anciens de cet espace, qui forme un ovale de 525 m de long sur 300 m de large, et qui servait de poste de guet de la Cauchie. En 1854, les fouilles archéologiques ont mis au jour plusieurs casques bombés en bronze, datant d'environ 1800 av. J.-C. La présence d'un fanum romain ainsi qu'un mobilier plus tardif (poteries, pièces de monnaie) attestait également d'une occupation de l'oppidum au cours de l'époque romaine. Au Moyen Âge, le site était encore occupé et était même doté d'une motte castrale où un puits, datant du XIIe siècle, y était repéré. Cet ensemble dépendait alors du fief de l'Étoile, propriété des châtelains d'Amiens. Appelé « le Castelet » puis « Camp César » à partir de 1644, cet endroit constitue l'un des oppidums les plus importants du département de la Somme. Il est classé Monument historique depuis 1862[22] ».
Au début du XIIe siècle, il existe peut-être un village dit Arguvium, mais à un autre emplacement que celui de l'Étoile actuel[23].
Le prieuré de Moreaucourt de l'ordre de Fontevraud est fondé en 1165 par Aléaume d'Amiens, pour expier ses fautes. Cette communauté mixte de moniales et moines, souffrant régulièrement des maux de guerre, déménage à Amiens en 1635[24].
Époque moderne
Les seigneurs possédant le fief de l'Étoile appartiennent successivement aux familles des châtelains d'Amiens (XIIe et XVIe siècles XIIe-XVIe), Leblond (1516), De Briet (1675-1720), Gouffier (XVIIe), Langlois de Septenville, Calonne de Cocquerel, et Ambroise-Léopold Jourdain de l'Éloge (1765).
Époque contemporaine
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le village est évacué entre le et le , notamment par des bus de la compagnie Saint-Frères, par le Mans, puis train jusqu'à Montauban où il est prévu d'héberger les réfugiés. Certains vont travailler à l'usine Saint-Frères de Puyoô dans les Pyrénées-Atlantiques[25].
Toutefois, après son élection en 2020, le maire Ghislain Tirmarche a fait part de son insatisfaction vis-à-vis de l'intercommunalité, indiquant « Avec 1 200 habitants, nous sommes la huitième commune en termes d'habitants dans la communauté de communes, et nous n'avons ni médiathèque intercommunale, ni de microcrèches, énumère encore le maire de L'Étoile. Je n'ai rien contre le président, mais il faut que l'on se retrouve à une table de négociation, que les choses changent, pour que la solidarité ne se fasse pas que dans un sens[28] », avant de reconnaître qu'il ne pouvait pas quitter la CCNS[29].
La commune s'est dotée en 2021 d'un conseil municipal des jeunes (CMJ). Au terme d'un scrutin qui s'est déroulé dans l'enceinte de l'école et dans la mairie (pour permettre aux collégiennes et aux collégiens scolarisés à l'extérieur de voter), un nouveau maire des jeunes a été élu pour un an en mars 2022. Le mandat 2021-2022 a été marqué par la réalisation d'une piste de cyclo-cross sur le terrain des Moulins Bleus[38].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[40].
En 2022, la commune comptait 1 142 habitants[Note 4], en évolution de −6,62 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L'école maternelle et élémentaire publique Jules Ferry compte 110 élèves à la rentrée scolaire 2017[42].
Autres équipements
En 2020, l'Étoile dispose d'un bureau de poste.
Sports
L'Avenir de L'Étoile est le club sportif local, surtout réputé pour le football. La section du sport au ballon rond a évolué en Ligue de Picardie dans les années 1970 et 1980.
Économie
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La municipalité a créé en 2020 un marché de producteurs, qui a lieu le jeudi matin[43].
Chapelle Sainte-Anne : Ancienne école des garçons, bâtiment du XIXe siècle, mutilé et transformé en chapelle après l'incendie de l'église Saint-Jacques en 1991.
Le prieuré de Moreaucourt en 2016.
La chapelle Sainte-Anne.
Ruines de l'église Saint-Jacques.
Les étangs : la vallée de la Somme est un lieu de villégiature et de pêche de loisirs.
Robert Tyrakowski (1944-2008), footballeur et entraîneur français, entraîneur-joueur de l'équipe du village de 1974 à 1978 (montée en Promotion Honneur et vainqueur de la Coupe de la Somme)
D'azur aux trois molettes d'or dans les trois premiers cantons et au besant du même dans le quatrième canton.
Détails
Le blason, adopté en 1982, est celui « de la famille de L'Estoile, ou de L'Étoile, telles que les décrit Belleval (Nobiliaire de Ponthieu, 1862) qui précise qu'elles ont pour support deux lions et pour cimier une molette dans un vol banneret[50] » Le statut officiel du blason reste à déterminer.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 29/02/2024 à 03:02 TU à partir des 447 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/12/1980 au 01/02/2019.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Le maire de L'Étoile menace de quitter la Communauté de communes Nièvre et Somme : S'estimant « lésé » par la perte de terrains à bâtir, Ghislain Tirmarche a fait part de sa colère aux habitants. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Benoit Delespierre, « Le maire de L'Etoile rentre dans le rang : Ghislain Tirmarche ne veut plus quitter la communauté de communes. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Ghislain Lancel, « Liste des maires de L'Etoile », L'ETOILE (80830) et son histoire, par Ghislain LANCEL, sur g.lancel.free.fr, (consulté le ).
↑« Liste des maires de la Somme » [PDF], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
↑Olivier Bacquet, « A L'Etoile (80), le maire battu par son ancien adjoint : Le second tour des municipales a confirmé les résultats du premier tour à L'Étoile. Le maire Michel Delohen est battu par son ancien premier adjoint Ghislain Tirmarche. », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« La liste menée par Ghislain Tirmarche s'impose nettement au second tour des municipales à L'Etoile. Avec 274 voix, elle devance celle du maire sortant Michel Delohen, confirmant ainsi les résultats du 15 mars. La liste de l'actuelle première adjointe Astrid Dubos est loin derrière, avec 96 voix ».
↑Olivier Bacquet, « Loi des séries à L'Etoile : y a-t-il une "malédiction" des premiers adjoints ? : Trois listes sont en lice pour les municipales à L'Étoile. Toutes sont menées par d'anciens (ou actuelle) premiers adjoints en froid avec les maires avec qui ils ont été élus », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« Avant que ses deux premiers adjoints successifs ne se retournent contre lui, Michel Delohen s'est retrouvé dans la même position. Jusqu'en 2014, lui-même était premier adjoint lorsque, en froid avec le maire Alain Castello, il a décidé de monter sa propre liste, ravissant de justesse l'écharpe de maire à son prédécesseur ».
↑Arthur Lasseron, « À L'Étoile, nouveau maire et nouveaux projets : Ghislain Tirmarche est devenu en juin le maire de la commune. Il ne manque pas d'idées pour la redynamiser », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Engagé dans la municipalité depuis 2014, Ghislain Tirmarche a été élu pour les six prochaines années à la tête du village en juin dernier, succédant à Michel Delohen. Adjoint lors du dernier mandat municipal, il a démissionné de son poste en 2017 à la suite de différends avec l'ancien maire, avant de rejoindre l'opposition la même année ».
↑Olivier Bacquet, « Quentin Verdeghem devient le deuxième maire des jeunes de L'Etoile : Quentin Verdeghem devient le deuxième maire des jeunes de L'Étoile », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).
↑Thierry Griois, « Le marché de producteurs locaux de L'Étoile a pris toute sa place : Lancé le 24 septembre dernier, il ne cesse d'attirer de nouveaux commerçants et clients. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 145 (ASINB000WR15W8).