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Louis Napoléon Lannes

Napoléon Lannes de Montebello
Illustration.
Fonctions
Membre de la Chambre des pairsnote
Monarque Charles X
Louis-Philippe Ier
Ambassadeur de France à Copenhague

(1 an)
Prédécesseur Baron Hector Mortier[réf. nécessaire]
Successeur Charles de Talleyrand-Périgord
Ministre plénipotentiaire en Allemagne
Ambassadeur de France en Suisse

(2 ans)
Prédécesseur Marie-Hippolyte de Rumigny
Ambassadeur de France aux Deux-Siciles

(1 an)
Ministre des Affaires étrangères

(1 mois et 11 jours)
Gouvernement Gouvernement de transition
Prédécesseur Louis-Mathieu Molé
Successeur Nicolas Jean-de-Dieu Soult
Ambassadeur de France aux Deux-Siciles

(7 ans)
Ministre de la Marine et des Colonies
Gouvernement Gouvernement Soult III,
Gouvernement Guizot
Prédécesseur Ange René Armand de Mackau
Successeur François Arago
Député de la Marne à l'Assemblée législative

(2 ans, 6 mois et 19 jours)
Ambassadeur de France en Russie

(6 ans)
Monarque Napoléon III
Prédécesseur Alphonse de Rayneval
Successeur Charles de Talleyrand-Périgord
Sénateur du Second Empire

(5 ans, 10 mois et 30 jours)
Conseiller général du canton d'Ay
Biographie
Nom de naissance Louis Napoléon Auguste Lannes
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 1er arrondissement de Paris
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Château de Mareuil-sur-Ay (Marne)
Parti politique Légitimiste
Doctrinaire
Père Jean Lannes (1769-1809)
Mère Louise de Guéhéneuc (1782-1856)
Conjoint Eleonor Jenkinson (1810-1863)
Enfants Jeanne (1832-1905)
Napoléon (1835-1876)
Charles (1836-1922)
Gustave (1838-1907)
Fernand (1843-1917)
Mathilde (1846-1925)
Adrien (1851-1935)
Liste des ministres français des Affaires étrangères
Liste des ministres français de la Marine et des Colonies
Liste des députés de la Marne
Liste des conseillers généraux de la Marne
Liste des sénateurs du Second Empire

Louis Napoléon Auguste Lannes, né à Paris le [1] et mort au château de Mareuil-sur-Ay (Marne) le , 2e duc de Montebello, est un diplomate et homme politique français du XIXe siècle.

Biographie

Fils aîné de Jean Lannes, 1er duc de Montebello (mortellement blessé à la bataille d'Essling), et de sa seconde épouse, Louise de Guéhéneuc, Napoléon Lannes fut fait pair de France à la seconde Restauration « en considération des services rendus par son père », mais il ne prit séance au Palais du Luxembourg qu'après la Révolution de 1830.

Chambre des pairs et diplomatie

Il a pour précepteur Victor Cousin. Sous son influence, il participe aux complots contre les Bourbons de 1820 et assure le commandement d'une Compagnie franche des écoles[2].

Polytechnicien démissionnaire (X1821[3],[4]), il voyage beaucoup, notamment aux États-Unis, puis avait été attaché à l'ambassade de France à Rome auprès du vicomte de Chateaubriand (1828-1829). En avril 1829, il se rendit à Bogota (Grande-Colombie) avec Charles Bresson dans une mission secrète: proposer une couronne à Simon Bolivar et faire de la Colombie une monarchie constitutionnelle qui, après la mort de Bolivar, serait régie par un prince français[5].

Il parut d'abord, par ses votes, se rattacher au parti légitimiste, mais il ne tarda pas à se rallier pleinement à la monarchie de Juillet et vota dès lors avec les doctrinaires. Il siège régulièrement à la Chambre des pairs (1830-1833), prit la parole dans un grand nombre de discussions concernant la liberté de la presse, l'hérédité de la pairie (1831), la contrainte par corps, le budget, l'avancement dans l'armée (1832).

Rentré dans la diplomatie, il fut envoyé en mission au Danemark près la cour de Copenhague (1833), puis nommé ministre plénipotentiaire à Berlin[réf. à confirmer][6].

À la Chambre des pairs, il appuya l'amendement Cousin à la loi abrogeant la journée de deuil en l'honneur de Louis XVI du 21 janvier. Partisan des lois de septembre 1835, il les soutint à la tribune et proposa à ses collègues de traduire devant eux le gérant du journal La Tribune.

En 1836, il fut nommé ambassadeur de France près la Confédération suisse en remplacement du marquis de Rumigny, jugé trop favorable aux démocrates helvétiques. Le duc de Montebello ayant des sympathies opposées, sa nomination était destinée à plaire à l'Autriche, dont la France cherchait alors à se rapprocher tant pour rompre son isolement en Europe que pour assurer l'établissement matrimonial du duc d'Orléans. Il obtint des autorités confédérales l'internement des réfugiés politiques pouvant troubler la sécurité des États voisins ainsi que l'expulsion du prince Louis-Napoléon Bonaparte, qui résidait en territoire helvétique, au château d'Arenenberg, mais la manière dont cette demande fut présentée faillit amener la guerre entre les deux pays.

Il fut ensuite chargé de représenter la France à Naples, auprès du roi des Deux-Siciles, Ferdinand II (1838).

Il fut appelé, le , à remplacer Louis-Mathieu Molé comme ministre des Affaires étrangères dans le ministère provisoire qui fut dissous le 12 mai suivant. Il remit alors son portefeuille au maréchal Soult et rentra dans la Chambre des pairs où il parla sur la propriété littéraire, sur la Légion d'honneur, sur l'emprunt grec, sur le travail des enfants dans les manufactures.

Il repartit pour Naples comme ambassadeur en 1840, où il négocia le mariage du duc d'Aumale avec Marie-Caroline de Bourbon, princesse de Salerne (1844).

Le , le duc de Montebello remplaça l'amiral-baron de Mackau comme ministre de la Marine et des Colonies dans le gouvernement Guizot. Il présenta, en cette qualité, un rapport au roi dans lequel il se prononçait contre l'émancipation des esclaves, et quelques projets de loi relatifs à la juridiction des cours d'assises aux colonies, aux corps de l'administration du contrôle et de la comptabilité de la marine et participa aux débats sur le budget, sur les défrichements, sur l'enseignement et l'exercice de la médecine et de la pharmacie, etc. L'ayant entendu parler, Victor Hugo, alors son collègue à la Chambre, eut ce mot cruel : « Son père s'appelait Lannes. Je crains qu'il ne faille maintenir la prononciation et changer l'orthographe[7]. »

Deuxième République et Second Empire

Il quitta le pouvoir après la Révolution de 1848. Ses opinions conservatrices et monarchistes le firent élire, le , le 7e sur 8[8], dans la coalition des « anciens partis », député de la Marne, département dans lequel il possédait des vignobles considérables, à l'Assemblée législative. Il fit partie de la commission dite « de prorogation »[9] et se borna à voter constamment avec la majorité : pour l'expédition de Rome, pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement libre, pour la restriction du suffrage universel, etc. Il siège au sein de la Commission sur l'assistance et la prévoyance publiques présidée par Thiers.

Il n'adhéra pas d'emblée au coup d'État du 2 décembre 1851, éleva même des protestations et se tint quelque temps à l'écart. C'est vers cette époque qu'il participa[10], à la fondation[11] de la Compagnie générale des eaux (devenue Vivendi en 1998). Il avait été aussi actionnaire du Globe (1828-1830).

S'étant ravisé, il fut nommé, le , ambassadeur en Russie en remplacement du comte de Rayneval[12]. Dans ce poste, où il resta jusqu'en 1864, il eut à négocier, entre autres, la convention du pour la garantie réciproque des œuvres d’art et d’esprit.

Un décret du le nomma sénateur du Second Empire. Il fut admis à la retraite comme ambassadeur le .

Il a longtemps représenté le canton d'Ay au conseil général de la Marne, dont il fut l’un des vice-présidents.

Lui et sa femme Eleanor Jenkinson, épousée en 1830, ont 2 filles et 6 fils.

Titres

Décorations

Figure Blasonnement
Armes du duc de Montebello, pair de France

De sinople à l'épée haute en pal d'or.[17],[16],[15]

Ascendance et postérité

Eleonor Jenkinson (1810-1863), Claude Marie Dubufe.

Le duc de Montebello épousa, le à Londres, Eleonor ( - Londres † - Saint-Pétersbourg (Russie), fille de Sir Charles Jenkinson (en) (1779-1855), 10e baronet Jenkinson de Walcot et Hawkesbury (en), député de Douvres au parlement britannique (1806–1818).

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notes et références

  1. Il aurait eu pour parrain Jean VI (1767-1826), roi de Portugal.
    Source
    « Napoléon Lannes de Montebello », sur roglo.eu (consulté le ).
  2. Jean-Noël Tardy, L'âge des ombres : complots, conspirations et sociétés secrètes au XIXe siècle, Paris, Les Belles lettres, , 671 p. (ISBN 978-2-251-44539-7, présentation en ligne), p. 68-69.
  3. André F. Borel d'Hauterive et Albert Révérend, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, vol. 7, Champion (lire en ligne)
  4. « Louis Napoléon LANNES DE MONTEBELLO », sur gw1.geneanet.org (consulté le )
  5. Georges Lommé, "Bolívar, l’homme qui ne voulait pas être roi. L’échec de la mission Bresson (1829)", 129-149, L’échec en politique, objet d’histoire, textes réunis par Fabienne Bock, Genevieve Bührer-Thierry et Stéphanie Alexandre. Paris : L’Harmattan, 2008. https://www.researchgate.net/profile/Georges-Lomne/publication/278381430_Bolivar_l%27homme_qui_ne_voulait_pas_etre_roi/links/5935813caca272fc555cd9a2/Bolivar-lhomme-qui-ne-voulait-pas-etre-roi.pdf
  6. « Louis Napoléon Lannes », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  7. Victor Hugo, Choses vues, 1847-1848, Paris, Gallimard, , 505 p. (ISBN 2-07-036047-4), p. 93
  8. Avec 43 438 voix sur 78 836 votants et 105 296 inscrits
  9. Composée de dix-sept membres, cette commission était chargée de préparer le projet de loi du 31 mai 1850. Elle comprenant les chefs de la majorité, que l'on surnommait « les Burgraves » : Thiers, Molé, Montalembert et Berryer. Les treize autres membres de cette commission sont : Benoist d'Azy, Beugnot, Victor de Broglie, Louis Buffet, Prudent de Chasseloup-Laubat, Napoléon Daru, Léon Faucher, Jules de Lasteyrie, Louis Napoléon Lannes de Montebello, Théobald Piscatory, Aurélien de Sèze, Saint-Priest et Antoine Lefebvre de Vatimesnil
    Source
    Moniteur du ).
    Léon Faucher est le rapporteur du projet, présenté dès le 8 mai à l'Assemblée, qui en vote l'urgence par 453 voix contre 197.
  10. Fondateurs :
  11. Assemblée générale constitutive des 23 et 27 juillet 1853.
  12. « Rayneval (Alphonse Gérard, comte de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition] (lire en ligne)
  13. a et b « BB/29/1052 pages 2B-3. », Napoléon Lannes, successeur à la possession des biens affectés à la dotation du majorat attaché au titre de duc de Montebello accordé à son père, le maréchal Jean Lannes., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  14. Vicomte Albert Révérend (1844-1911), Armorial du Premier Empire : titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier, vol. 3, Paris, (4 vol. in 2) Au bureau de L'Annuaire de la noblesse, (lire en ligne)
  15. a et b Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, vol. 7, L'auteur, , des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France éd. (lire en ligne)
  16. a et b (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  17. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  18. État-major du corps d'occupation en Italie (1863).

    Napoléon Camille Charles Jean Lannes ( - Pau30 novembre 1876 - Pau), 3e duc de Montebello (1874), officier de marine, lieutenant de vaisseau (vers 1860), chevalier de la Légion d'honneur (« Cote LH/1472/45 », base Léonore, ministère français de la Culture).

    Neveu du comte de Montebello, général de division commandant le Corps d'Armée de Rome, ce dernier l'a pris comme officier attaché à son état major.

    Avec une ascendance aussi prestigieuse, il n'est pas étonnant qu'il quitte le service actif. En effet, il démissionnera de la marine en .

    À la mort de son père, il héritera du titre de duc de Montebello, mais pour peu de temps puisqu'il meurt le (à 41 ans), laissant à son fils posthume l'héritage du titre.

    Ci-contre, l'état major du Corps d'armée : le lieutenant de vaisseau de Montebello est le 4e en partant de la droite (visage à moitié caché).

    Source
    « Le corps d'occupation en Italie (1863) », Napoléon Camille Charles Jean Lannes de Montebello, sur www.military-photos.com (consulté le )
  19. « Cote LH/1472/45 », base Léonore, ministère français de la Culture
  20. a b et c « The title of prince of Sievers, used since the 5th duke, is derived from an estate in the land endowment of Jean Lannes »
    Source
    (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  21. « Cote LH/1472/37 », base Léonore, ministère français de la Culture
  22. « Cote LH/1472/43 », base Léonore, ministère français de la Culture
  23. « Cote 19800035/1366/57969 », base Léonore, ministère français de la Culture
  24. Témoins : Gustave Lannes 1804-1875, baron de Montebello, Charles Lannes (1836-1922), duc de Montebello, Alfred de Mieulle (1805-1900), Maurice de Mieulle (1842-1915).

Voir aussi

Articles connexes

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