Bantu bonso badi baledibue badikadile ne badi ne makokeshi amue. Badi ne lungenyi lua bumuntu ne kondo ka muoyo, badi ne bua kuenzela'ngana malu mu buwetu.
La langue est couramment appelée par son autonyme, écrit « cilubà » (selon l'orthographe standardisée[4],[5]) ou « tshiluba » (par exemple dans la constitution de la république démocratique du Congo). Il est aussi appelé luba-lulua[1], notamment dans la norme ISO 639[6], ou encore luba-kasaï ou luba occidental. Il est parfois aussi appelé « luba » mais ce nom peut aussi désigner d’autres langues luba. Ethnologue indique aussi le nom « bena-lulua »[1] ; Beena Luluwà (littéralement « membres de Luluwà ») désignant au sens strict les Luluwa et leur parler étant le cyeena luluwà[7] ou le nom « luva » mais celui-ci désigne plutôt le kiluba (transcrit « kiluʋa » ou « kiluva » chez certains auteurs du XXe siècle comme van Bulck[8],[9]), c’est-à-dire le luba-katanga, dans lequel la bilabiale devient une fricative entre deux voyelles.
Le tshiluba est parlé par environ 7 060 000 personnes, dont[1] :
7 000 000 en république démocratique du Congo en 1991, principalement dans les provinces du Kasaï (tiers sud-est), du Kasaï-Central, du Kasaï-Oriental et de Sankuru, dans ces provinces, elle est enseignée dans la plupart des écoles primaires et secondaires, et parfois comme matière dans les classes plus élevées ;
Selon la standardisation de l’orthographe, le tshiluba utilise l'alphabet latin, avec les digrammes ‹ ng ›, ‹ ny › et ‹ sh ›. Le trigramme ‹ tsh › couramment utilisé y est remplacé par la lettre ‹ c ›[5].
Les lettres ‹ q ›, ‹ r › et ‹ x › ne sont quant à elles utilisés que dans les mots empruntés à d'autres langues et les noms étrangers[11].
Ethnologue note des différences significatives entre les régions historiques du Kasaï-Occidental (provinces actuelles du Kasaï et du Kasaï-Central, peuplées par l'ethnie Luluwa[1]) et les Bakwa-Luntu.
Lungenyi Lumwe Maalu-Bungi (1991) donne les deux dialectes principaux, ayant chacun plusieurs variétés[12] :
le Cena-luluà (premier dialecte principal et parfois écrit Cilubà-lulua) ou Cena-kananga, parlé par les Bena-Luluà dans l’ancienne province du Kasaï-Occidental (les provinces actuelles du Kasaï et du Kasaï-Central);
le bulubà ou Cena-Mbujimayi parlé par les Bena-Lubilanji dans l’ancienne province du Kasaï-Oriental (les provinces actuelles du Kasaï-Oriental, de Lomami et de Sankuru).
Gilles-Maurice de Schryver (1999) inclut le parler des Bakwà-Luntu (L31c), dans la province du Kasaï-Central, comme troisième dialecte principal du tshiluba[13],[14].
Le cilubà standard, aussi appelé « tshiluba classique », est basé sur le Cikwà-diishì et le Cena-mpukà principalement parce que, historiquement, leurs locuteurs ont servi de premiers informateurs aux missionnaires[12].
Maalu Bungi et Kapudi Kalonga (1992) indiquent additionnellement que le cilubà standard des missionnaires catholiques « intègre des éléments substantiels des dialectes luntu et luluà », en faisant un parler « pan-dialectal, supra-local », contrairement au cilubà des missionnaires protestants basé essentiellement sur le Cena-luluà[15].
André Coupez, Études sur la langue luba, Tervuren, Musée royal du Congo belge, coll. « Annales du Musée royal du Congo belge, Série in 8o, Sciences de l’Homme, Linguistique » (no 9), , 90 p. (lire en ligne)
Albert Jozef De Rop, « L'orthographe du ciluba », Aequatoria, vol. 22, no 2, , p. 1–6 (JSTOR25838798)
Musampa Emmanuel Kambaja, « Textes de lecture et efficacité pédagogique dans une classe bilingue cilubà-français. Enquête menée à Mbuji-Mayi, RDC », dans Bruno Maurer, Les approches bi-plurilingues d’enseignement-apprentissage: autour du programme Écoles et langues nationales en Afrique (ELAN-Afrique): Actes du colloque du 26-27 mars 2015, Université Paul-Valéry, Montpellier, Éditions des archives contemporaines (EAC), coll. « Plid », (ISBN9782813001955, DOI10.17184/eac.9782813001955, lire en ligne)
(en) Nkonko M. Kamwangamalu, « Processes of nominalization in Ciluba, », South African Journal of African Languages, vol. 20, no 2, , p. 165-176 (DOI10.1080/02572117.2000.10587423)
Diambila Luboya, « La sage-femme et le couple mère-enfant chez les Beena Luluwà », Journal des Africanistes, vol. 60, no 2, , p. 161–171 (DOI10.3406/jafr.1990.2458, lire en ligne, consulté le )
Lungenyi Lumwe Maalu-Bungi, « Langue zaïroise et standardization: le cas du ciluba », dans Norbert Cyffer, Klaus Schubert, Hans-Ingolf Weier, Ekkehard Wolff, Language standardization in Africa/Sprachstandardisierung in Afrika/Standardisation en langues en Afrique, Hamburg, Helmut Buske Verlag, (présentation en ligne), p. 183-188
Maalu Bungi et Kapudi Kalonga, « Toponymes et anthroponymes dans les versions Luba des Écritures Saintes », dans Ernst Wilhelm Müller, Forschungen in Zaïre: in memoriam Erika Sulzmann, 1/7/11-6/17/89, Lit Verlag, (présentation en ligne), p. 259-268
Crispin Maalu-Bungi, « Quand la pratique lexicographique se modernise en RD Congo. Note sur Nkòngamyakù Cilubà–Mfwàlànsa, dictionnaire bilingue de NgoSemzara Kabuta », Lexikos, no 21, , p. 320-336 (lire en ligne)
(en) Jouni Filip Maho, NUGL Online : The online version of the New Updated Guthrie List, a referential classification of the Bantu languages, , 124 p. (lire en ligne [PDF]), p. 69
(en) Gilles-Maurice de Schryver, Bantu lexicography and the concept of simultaneous feedback: some preliminary observations on the introduction of a new methodology for the compilation of dictionaries with special reference to a bilingual learner’s dictionary Cilubà-Dutch,
G. van Bulck, Manuel de linguistique bantoue, Institut royal du Congo belge, coll. « Mémoires de la Classe des Sciences Morales et Politiques » (no 17-3), (lire en ligne)
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