Share to: share facebook share twitter share wa share telegram print page

 

Manoir de Coupesarte

Manoir de Coupesarte
Présentation
Type
Fondation
XVIe siècle-XVIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Adresse
Chemins de grande communication 47Voir et modifier les données sur Wikidata
Coupesarte, Calvados
 France
Coordonnées
Carte

Le manoir de Coupesarte est une demeure des XVIe au XVIIIe siècle, qui se dresse sur le territoire de l'ancienne commune française de Coupesarte, dans le département français du Calvados. L'édifice, « l'une des images les plus fortes des manoirs du Pays d'Auge » selon le spécialiste Yves Lescroart, est classé au titre des monuments historiques.

Localisation

Le manoir est situé à l'ouest de l'église Saint-Cyr de Coupesarte, commune déléguée de la commune nouvelle de Mézidon Vallée d'Auge, en pays d'Auge, dans le département français du Calvados, entre Saint-Julien-le-Faucon et Le Mesnil-Durand[C 1], et entre Saint-Pierre-sur-Dives et Lisieux[D 1].

Historique

Époque médiévale et moderne

Coupesarte est divisé en plusieurs fiefs au Moyen Âge, le manoir de Coupesarte étant situé sur le fief de Beaumanoir[A 1]. La famille d'Anisy tient le domaine au XVe siècle, qui passe à la famille Le Prévost avant la fin du siècle suivant[B 1].

Les fondations d'une tour d'angle sont retrouvées lors de travaux dans les douves à la fin des années 1970[1]. Cette tour est un donjon de pierre ou un colombier, le manoir devant en outre disposer d'une « simple palissade de bois »[B 1]. L'édifice actuel occupe donc l'emplacement d'une « bâtisse fortifiée »[E 1].

Le manoir est daté des XVIe au XVIIIe siècle. Les dépendances sont datées du XVIIe siècle[2]. Une autre source indique le XVe siècle (au plus tard la fin du XVe siècle[B 2]) pour le bâtiment principal et le siècle suivant pour l'aile de service en retour[A 1],[C 1]. Yves Lescroart évoque les premières décennies du XVIIe siècle[B 2]. Du manoir ancien n'est conservée que l'ossature, et le colombage a été remplacé. Le plancher a également été conservé en grande partie[B 2].

Il n'y a pas eu de modifications par la suite sauf dans les percements de fenêtres. Les aménagements intérieurs ont été réalisés dans le cours du XVIIe siècle[B 3].

Le fabuliste Jacques Charles Formage (1749-1808) est né au manoir de Coupesarte[A 1]. Le manoir passe à la famille Le Viconte en 1767[B 1].

XIXe et XXe siècles

L'édifice est cité par Arcisse de Caumont dans sa Statistique monumentale du Calvados[C 1], mais de façon sommaire : « beau manoir, composé de deux bâtiments formant équerre. Ces bâtiments, construits en bois, avec briques entre les colombages, sont entourés de fossés remplis d'eau »[B 1].

Carte postale ancienne du manoir
Carte postale ancienne du manoir.

Le manoir est endommagé le , lors de la bataille de Normandie, lorsqu'une bombe atteint un angle. L'escalier est projeté au grenier et les écuries détruites[E 1]. Les travaux de restauration entrepris ont permis que l'édifice reçoive au début des années 1960 le prix Chefs-d'œuvre en péril[1],[B 4].

L'état de l'édifice est inquiétant au début du XXIe siècle : le pignon de l'aile du XVIIe siècle est fissuré, et une échauguette du XVe siècle risque de s'effondrer[1]. En outre, des problèmes sont présents dans les fondations, des infiltrations de pluie ont dégradé des colombages et des cheminées[E 1]. Une convention est signée entre les propriétaires groupés dans une S.C.I. et la Fondation du patrimoine afin de faire un appel aux dons afin que les travaux soient réalisés dans un délai de cinq ans[D 1].

Description

Images externes
Vue intérieure d'une pièce avec décor peint.
Détail d'un décor peint.

Le manoir, de la fin du XVe ou du XVIe siècle[3],[4], n'a pas été remanié au fil du temps et a conservé son ossature bois, et possède « une unité architecturale exceptionnelle en pays d’Auge »[2].

Le petit manoir, transformé en ferme, qui se dresse sur un terre-plein entouré d'eau, se compose de deux bâtiments à pans de bois en équerre flanqués de trois poivrières[C 1] sur étais[4], du même matériau, en encorbellement dans les angles des façades extérieures[5]. Bien que propriété privée, les visites extérieures sont autorisées.

Le manoir original est situé dans l'aile sud[B 5]. La partie sud du rez-de-chaussée sert de cellier et conserve des traces du système de colombage original[B 6].

L'édifice comporte un rez-de-chaussée à pan de bois vertical et une allège comportant des croisillons[B 1]. Les fenêtres ne sont pas régulières[B 7]. Deux tourelles sont placées symétriquement aux angles nord-est et sud-est[B 7], avec une « extraordinaire économie de moyens »[B 2]. Ces tourelles servaient de latrines[B 8]. Un hourdis de tuileaux et briques donne une couleur rosée à la façade[B 7]. La façade donnant sur la cour du logis a conservé l'« ossature originelle »[B 9]. Une travée contenant l'escalier sépare la partie ancienne du manoir de l'aile en retour[B 2].

Une lucarne trilobée réutilisée sur l'édifice des communs est datable du XVe siècle[B 1],[B 6]. Le motif de la frise de croisillons, placée sur la partie de l'édifice consacrée au service, a été placé sur l'aile plus ancienne[C 1]. Quatre lucarnes avec baie en plein cintre sont présentes[B 10]. Le colombage a été « repris en quasi-totalité »[B 6].

Décor peint

Selon Yves Lescroart « l'intérêt exceptionnel du logis de Coupesarte réside dans l'authenticité de ses décors »[B 11].

L'édifice conserve de beaux décors peints[1], en particulier dans la chambre de l'étage le décor mythologique[B 12], chambre dite chambre de l'amour ou chambre de Cupidon[E 1]. Un Amour chevauchant un lion, entre Junon et un paon, et une Junon guerrière[B 13]. Il y a également une représentation d'un jardin en trompe l’œil[B 14]. Les lambris comportent des représentations de vases, couronnes, urnes et palmes sous des guirlandes[B 15].

Les plafonds conservent à l'étage des poutres et solives peintes, comportant des représentations florales[B 11].

Le sol comporte des pavés de terre cuite vernissée issus d'ateliers du Pré-d'Auge ou de Manerbe[B 13].

Interprétation

Philippe Déterville souligne « la grande harmonie de l'ensemble »[C 1]. Le système d'encorbellement est presque unique à Coupesarte[B 9].

La conception et la construction sont « typiquement augeronnes »[A 1],[C 1].

Le raffinement du décor de la chambre est « assez inhabituel [pour un] manoir de modeste importance »[B 12].

Protection

Le manoir et ses dépendances (granges, écuries) et ses douves sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du [6].

Notes et références

  1. a b c et d « Manoir de Coupesarte », sur fondation-patrimoine.org (consulté le ).
  2. a et b « Le manoir sur le site de Lisieux », sur lisieux-tourisme.com (consulté le ).
  3. Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 197.
  4. a et b Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 376 (cf. Coupesarte).
  5. Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 58 (Coupesarte).
  6. « Manoir de Coupesarte », notice no PA00111246, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  • Le patrimoine des communes du Calvados
  1. a b c et d Collectif 2001, p. 1149.
  • Manoirs du pays d'Auge
  • Grands et petits manoirs du pays d'Auge
  1. a b c d e f et g Déterville 1982, p. 179.
  • Le manoir de Coupesarte lance une campagne de dons pour écrire une nouvelle page de son histoire
  1. a et b Lemoine 2024, p. 8.
  • Un ambitieux et nécessaire chantier
  1. a b c et d Lemoine 2024b, p. 8.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Régis Faucon et Yves Lescroart, Manoirs du pays d'Auge, Paris, Mengès, (ISBN 2856203582), p. 147-157. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Philippe Déterville, Grands et petits manoirs du pays d'Auge, Condé-sur-Noireau, Corlet, , p. 179-180. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Christophe Lemoine, « Le manoir de Coupesarte lance une campagne de dons pour écrire une nouvelle page de son histoire », Le Pays d'Auge,‎ , p. 8. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Christophe Lemoine, « Un ambitieux et nécessaire chantier », Le Pays d'Auge,‎ . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Collectif, Le patrimoine des communes du Calvados, Paris, Flohic, (ISBN 2842341112), p. 1149. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Yves Lescroart, « Le manoir de Coupesarte », Congrès archéologique de France, 132 (1974), 1978, p. 180-187.

Articles connexes

Liens externes

Prefix: a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Portal di Ensiklopedia Dunia

Kembali kehalaman sebelumnya