De retour au Dahomey, il entame une carrière dans la fonction publique durant laquelle il est notamment instituteur à Kandi[4], puis inspecteur de l'Enseignement primaire[5].
Carrière politique
En parallèle de sa carrière d'enseignant, Michel Ahouanmènou se lance en politique. Sur la liste de l'Union progressiste dahoméenne, il se présente à la première élection territoriale du pays, dans la circonscription de Porto-Novo et est élu au Conseil général, au second collège, le . Candidat élu aux élections territoriales puis législatives suivantes, il est conseiller territorial puis député de Porto-Novo jusqu'en [6],[7]. En tant que membre du Parti républicain dahoméen (PRD), il est président du groupe parlementaire de son parti à l'Assemblée législative d' à [7].
Hubert Maga, premier ministre[n 4], l'intègre dans son gouvernement, le , en tant que secrétaire d'État à la Jeunesse et au Sport[12]. Il devient ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports le [13] et le demeure jusqu'au , lorsque le colonel Christophe Soglo s'empare du pouvoir après un coup d'État[14],[15]. Une fois le pouvoir rendu aux civils en , Sourou Migan Apithy devient président de la République et prend Michel Ahouanmènou comme directeur de cabinet[1]. Mais l'expérience tourne court car des conflits internes au gouvernement contraignent Sourou Migan Apithy à démissionner de son poste le .
Le , le général Soglo[n 5] réalise un nouveau coup d'État et se replace à la tête du gouvernement. Michel Ahouanmènou retrouve un poste et est nommé directeur de la Jeunesse et des Sports le [16]. Le , il remplace Émile Poisson en tant qu'ambassadeur en France[17],[18]. Il est aussi le représentant du Dahomey auprès de la Grande-Bretagne et de l'Italie[19]. Le Dahomey est politiquement instable et malgré les chefs d'État qui se succèdent au cours des années suivantes, Michel Ahouanmènou conserve sa fonction d'ambassadeur.
Hubert Maga est élu président du Conseil présidentiel en et lors d'un remaniement ministériel, il rappelle Michel Ahouanmènou au Dahomey et le nomme, le , ministre des Affaires étrangères en remplacement de Daouda Badarou[20]. Ce dernier, faisant le chemin inverse, est envoyé à Paris comme ambassadeur du Dahomey[21].
Le ministre contribue à l'arrivée de la télévision au Dahomey grâce à une convention signée avec la France en . Cet accord prévoit une aide financière d'un montant de 320 millions francs CFA pour la construction d'un bâtiment de production et d'une tour de transmission à Abomey-Calavi couvrant toute la partie sud du pays. Il inclut également la fourniture de l'équipement de transmission et de production télévisuelle ainsi que la formation du personnel local par des employés de l'Office de radiodiffusion-télévision française[22]. Ce partenariat amène à la création, , de l'Office de radiodiffusion et télévision du Dahomey[23].
Michel Ahouanmènou occupe le portefeuille des Affaires étrangères jusqu'au coup d'État du perpétré par le militaire Mathieu Kérékou. Ce dernier se lance alors dans une chasse aux sorcières ; l'ancien ministre, comme d'autres, est accusé de détournements de fonds publics, qu'il aurait réalisés au cours de son passage au sein du gouvernement[n 6]. Il est brièvement emprisonné avant d'être finalement blanchi[24],[25].
Carrière post-politique et décès
Michel Ahouanmènou devient, en 1973, président du conseil d'administration d'une société de coopération daho-espagnole, Omnium général d'expansion, au capital de 25 millions francs CFA et dont le siège est à Cotonou[26].
↑Un bon nombre d'instituteurs, de médecins et de cadres issus de l'École normale William-Ponty sont devenus par la suite des hommes politiques et des acteurs majeurs de l'indépendance de leur pays.
↑Cinq conseillers de l'Assemblée sont élus pour représenter le territoire et siéger au Grand Conseil de l'AOF.
↑Le Sénat de la Communauté cesse en fait d'exister le 31 décembre 1960 à la suite de l'indépendance des nouveaux États africains au cours de cette même année.
↑Hubert Maga devient président de la République le .
↑Christophe Soglo est promu général de brigade par Sourou Migan Apithy le .
↑Avec Michel Ahouanmènou, les autres anciens ministres soupçonnés de détournements de fonds et mis en prison sont Karl Ahouansou, Mama Arouna, Pascal Chabi Kao, Joseph Kèkè, Chabi Mama, Albert Ouassa, Théophile Paoletti et Michel Toko.
↑« Corps diplomatique et représentation politique auprès des organisations internationales », Europe, France outre-mer, Société nouvelle des Éditions France Outremer S.A., vol. 46, nos 465 à 476, , p. 116.
↑« Le président Maga remanie son gouvernement », Marchés tropicaux et méditerranéens, vol. 26 à 27, , p. 2392.
↑(en) Joint Publications Research Service, « TV installation, textbooks, covered in new French cooperation agreements », Translations on Africa, U.S. Government Printing Office, no 1171, , p. 7-9 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) « Complaint from gaol », West Africa, West Africa Publishing Company Limited, nos 2925 à 2950, , p. 1095.
↑(en) Joint Publications Research Service, « Former minister released from prison », Translations on Africa, U.S. Government Printing Office, no 1283, , p. 21 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Omnium général d'expansion », Marchés tropicaux et méditerranéens, vol. 29, , p. 2817.
Le livre d'or des anciens de Ballot : École primaire supérieure et collège Victor Ballot, Porto-Novo, Cotonou, Éditions du Bénin, coll. « Mémorial du Bénin », , 72 p. (OCLC36088785)
Pierre Goudjinou Métinhoué, Les ministres du Dahomey et du Bénin : mai 1957-avril 2006, Bénin, Centre national de production de manuels scolaires, , 371 p. (ISBN978-9991960388).
Antoine Robert Détchénou, Tranche d'histoire, tranche de vérité : Antoine Robert Détchénou répond à Pascal Chabi Kao, Cotonou, Imprimerie Notre-Dame, , 31 p.
(en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, , 4e éd., 488 p. (ISBN978-0810871717).