Bien que désignée par le Canada sous le nom Mingan, la réserve porte en réalité, pour les Innus, le nom Ekuanitshu ou Ekuanitshit, selon les sources. On y accède par la mer ou la route 138[1],[2],[3],[4].
Ekuanitshit était autrefois un lieu de rassemblement estival pour les Innus, où de nombreuses familles se retrouvaient après avoir passé l'hiver dans leurs territoires de chasse respectifs.
La Commission de toponymie du Québec précise : « Dans une étude publiée en 1931, l'anthropologue Frank G. Speck nomme Ekuanitshiunnuat les Montagnais de Mingan. Il traduit ce terme par peuple de l'endroit où quelque chose est échoué. Selon Speck, il pourrait s'agir de baleines échouées car les îles de Mingan représentent un endroit de prédilection pour ces animaux. Speck ajoute que les Montagnais avaient encore, à cette époque, l'habitude de prélever la graisse des baleines échouées à l'embouchure de la rivière» [5],[1],[6].
Le nomadisme des Innus commence à prendre fin durant la Seconde Guerre mondiale alors que des compagnies minières et forestières s'y établissent. Après la guerre, incités par un programme gouvernemental de construction de maisons, les Innus s'y installent de façon permanente.
À ce moment, la réserve ne donnait pas accès à la rivière Mingan. À la demande des Innus, les rives sont ajoutées à la réserve en 1983. Le territoire est de nouveau augmenté en 1996[9],[10],[11],[12].
Démographie
Le recensement de 2016 y dénombre 552 habitants, soit 21,9 % de plus qu'en 2011.
L'église Saint-Georges de Mingan, mission Innu, est entièrement décorée avec des oeuvres créées par des artistes Innus et Montagnais d'Ekuanitshit. Construite dans les années 1917-1918 par John Maloney, le « Jack Monoloy » de la chanson de Gilles Vigneault, Les bouleaux de la rivière Mingan[15].
Église Saint-Georges de Mingan 1976, oeuvres Innues et Montagnaises
Grand crucifix au-dessus du maître-autel
Curé de la paroisse en juillet 1976, chasuble, vêtement sacerdotal
Lutrin et livre liturgique
Bénitier ou peut-être fonts baptismaux
Rideaux à motifs Innus, chasse, gibier, tentes
Chemin de croix, stations VI - VII - VIII - IX
Maître-autel, tabernacle, lampes et nappe peinte
Notes et références
↑ a et bCommission de Toponymie Québec, « Mingan, Ekuanitshu, Ekuanitshit », sur Gouvernement du Québec, (consulté le ) : « les Ekuanitshiulnu avaient l'habitude, durant l'été, de laisser leurs territoires de chasse de l'intérieur des terres pour se rapprocher de la côte et y pêcher le saumon, chasser la baleine et, avec l'arrivée des Européens, échanger des fourrures. »
↑Gouvernement du Canada, « Les Autochtones et leurs communautés », (consulté le ) : « Plus de 1,8 million de personnes au Canada s'identifient comme une personne autochtone, selon le Recensement de 2021, ce qui représente 5 % de la population totale du Canada. »
↑Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation Québec, « Répertoire des municipalités » (consulté le ) : « les Autochtones forment la population la plus jeune au Canada – environ 28 % étaient âgés de moins de 25 ans en 2021 »
↑Arnaud Mosnier, Jean-François Gosselin et Véronique Lesage, « Distribution saisonnière et concentration de quatre espèces de baleine à fanons dans l’estuaire du Saint-Laurent » [PDF], sur Pêches et Océans Canada, Secrétariat canadien des avis scientifiques, (consulté le ) : « Les eaux de l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, sont une aire d’alimentation pour de nombreuses espèces de baleines de l’Atlantique Nord comprenant
le rorqual bleu, le rorqual commun, le rorqual à bosse, le petit rorqual et autres », p. 125
↑« Portrait du bassin versant Mingan », sur Secteur d’étude Minganie, (consulté le ) : « La rivière est fréquentée par les Innus pour la réalisation d’activités traditionnelles. »
↑J. S, Rowe, « Les régions forestières du Canada » [PDF], sur Ministère de l'Environnement, Service canadien des forêts, (consulté le ) : « description générale de la géographie du pays, de la côte est la côte à ouest et de la frontière américaine la toundra arctique et alpine - région Chibougamau-Natashquan, p. 27 »
↑Marie-Claude André-Grégoire, « Chronique juridique : les réserves indiennes, ces terres de « Sa Majesté » », sur Radio Canada, 2017-0427 (consulté le ) : « les réserves ont renforcé l’identité distincte des Premières Nations, leur culture, leur langue, leurs traditions spirituelles et la pratique des activités ancestrales »
↑E.Jolivet, Gouvernement du Canada, « Mingan, historique foncier », sur Ressources naturelles Canada, Division des levées officielles, (consulté le ) : « La réserve de Mingan est située au confluent de la rivière Mingan et du fleuve Saint-Laurent, à 28 kilomètres à l'ouest de Havre-Saint-Pierre. »
↑« Longue-Pointe-de-Mingan : Guide d'accueil », À la fin de la guerre 1939-1945, la fermeture de la base américaine laisse derrière elle : le quai de Mingan, un aéroport et la route menant au village de Mingan, ces infrastructures constituent un apport considérable au développement des communautés, (consulté le ), p. 17
↑Conseil des Innu de Ekanitshit, « Église Saint-Georges de Mingan » [2021], (consulté le ) : « peaux entières et peintes tendues sur des rameaux de bouleau pour le chemin de croix; peau brodée et bordée de franges de la nappe d’autel »