Le , l'armée ottomane prit possession de Naupacte au détriment des Vénitiens[1]. Selon Evliya Çelebi, le sultan Bayezid II ordonna peu de temps après l'érection d'une mosquée célébrant cette victoire, probablement en 1499 ou en 1500[2]. Le nouvel édifice fut malheureusement détruit par un tremblement de terre en 1510[3].
Vraisemblablement au cours de la seconde occupation vénitienne de la fin du XVIIe siècle, le porche intérieur et extérieur initial fut remplacé par un bâtiment rectangulaire entièrement fermé, utilisé comme entrepôt de sel au moins jusqu'à la fin du XIXe siècle[4],[5].
Désaffecté au culte après le rattachement de Naupacte à la Grèce en 1829, le lieu fut acheté dans les années 1970 par le ministère de la Culture auprès de la Banque nationale de Grèce et servit d'entrepôt pour les découvertes archéologiques de la région jusqu'en 1998[4],[6]. Restauré entre 1999 et 2001 par la 8e Éphorie des antiquités byzantines, l'édifice fonctionne aujourd'hui comme un espace temporaire d'exposition[7],[8] durant la période estivale. Le reste de l'année, il est accessible à la visite sur demande[4].
Architecture
La mosquée Fethiye présente une salle de prière carrée d'environ 9,13 m de côté, surmonté d'un dôme octogonal sur trompes de 8,65 m de diamètre percé de quatre fenêtres[9],[10]. Un vestibule au toit à pignon de bois, de construction ultérieure, est séparé de la salle principale par trois arcs reposant sur deux colonnes. Une porte dans l'angle sud-ouest du vestibule, accolée aux murs de la salle de prière, permet d'accéder au minaret à douze facettes dont il ne subsiste que la base en appareil cloisonné[4],[11]. Un mihrab dépourvu d'ornementation occupe la façade sud[4]. La décoration peinte est limitée au centre de la coupole sous forme de motifs floraux[12]. Le pavage, redécouvert lors des travaux de restauration à 1,20 m en dessous du niveau de la rue, est formé de carreaux en terre cuite[13]. Au nord-ouest de la mosquée, les vestiges d'une fontaine ottomane de 3,12 × 3,30 m et surmontée d'un dôme sont observables[4],[14],[15].
Galerie
Vue de la mosquée à gauche depuis le château.
Vue depuis le port.
Vestiges de la fontaine et de la base du minaret (gauche).
↑ abcde et f(el) Éphorie des antiquités d'Étolie-Acarnanie et de Leucade, « Φετιχιέ τζαμί Ναυπάκτου » [« Mosquée Fethiye de Naupacte »], sur www.efaaitl.gr (consulté le ).
↑(el) Ioánnis Foúntas et Ioánnis Stratákis, Εγκατάσταση ιστορικής βιβλιοθήκης και μικρού αναγνωστηρίου στη Ναύπακτο, Φετιχιέ Τζαμί [« Installation d'une bibliothèque historique et d'une petite salle de lecture dans la mosquée Fethiye de Naupacte »] (mémoire du département de génie civil de l'université d'Attique occidentale), Athènes, , 65 p. (lire en ligne), p. 5.
↑(en) Eléna Katsoúli, The "Ottoman" fountains of Naupactos (Lepanto), 8 p. (lire en ligne), p. 6.
↑(el) Eléna Katsoúli, Μελέτη αποκατάστασης και αριστείας των κρηνών του κάστρου της Ναυπάκτου [« Étude de restauration et d'embellissement des fontaines du château de Naupacte »], , 58 p. (lire en ligne), p. 9.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) Ahmed Ameen, Islamic architecture in Greece: Mosques, Alexandrie, Center for Islamic Civilization studies, Bibliotheca Alexandrina, , 271 p. (lire en ligne), p. 102–109.
(en) Ahmed Ameen, « Byzantine influences on the Ottoman architecture of Greece: The case of the mosques at Nafpaktos », dans Nikolaos Gioles, Sofia Kalopisi-Vert et Viktoria Kepedzi (dirs.), Ανταπόδοση : Μελέτες Βυζαντινής και Μεταβυζαντινής Αρχαιολογίας και Τέχνης προς τιμήν της καθηγήτριας Ελένης Δεληγιάννη-Δωρή [« Antapodosi : Études byzantines et post-byzantines d'archéologie et d'art en l'honneur du Professeur Eleni Deliyianni-Doris »], Athènes, Bibliophilia, , 591 p. (ISBN978-960-93-2404-5, lire en ligne), p. 23–46.
(en) Frankiska Kefallonitou (trad. du grec moderne par Elizabeth Key Fowden), « Fethiye (or Harbour) Mosque », dans Érsi Broúskari (dir.) et al., Ottoman Architecture in Greece, Athènes, Ministère de la Culture et des Sports, , 494 p. (ISBN9789602147931), p. 109–110.
(en) Tásos Mikrópoulos (dir.), Elevating and safeguarding culture using tools of the information society: dusty traces of the muslim culture, Earthlab, , 448 p. (ISBN960-233-187-9, lire en ligne).