Capturant tant un moment-clé de l’éducation juive traditionnelle — alors même que le heder perd son monopole au profit des écoles modernes[1] — qu’une scène de vie typique des Juifs d’Europe de l’Est au XIXe siècle, la chanson trouve rapidement son public. Elle évoque avec douceur et nostalgie les premiers moments de l’apprentissage de la Torah suivant une méthode de simple répétition, avant de se faire plus sombre en rappelant « combien de larmes se trouvent dans ces lettres et combien de pleurs » faisant ainsi référence au dicton « l’histoire des Juifs est écrite dans les larmes ».
Cette dimension tragique de la chanson a été accrue par la destruction du monde qu’elle chante et elle demeure à ce jour un symbole du patrimoine musical juif d’avant la Shoah.
Le chant
Traduction
Transcription
Yiddish
Dans le fourneau brûle un petit feu,
Et il fait bon dans la maison.
Et le maître enseigne aux petits enfants
L'alphabet [hébreu].
Oyfn pripetchik brent a fayerl
Un in shtub is heys
Un der rebbe lernt kleyne kinderlekh
Dem alef-beys.
אױפֿן פּריפּעטשיק ברענט אַ פֿײַערל
און אין שטוב איז הייס,
און דער רבי לערנט קליינע קינדערלעך
דעם דעם אלף בית
Refrain:
Regardez attentivement, petits enfants, souvenez-vous, mes très chers
Oyf'n pripetchik apparait dans le film La Liste de Schindler où elle constitue le thème musical de la petite fille au manteau rouge. Elle est reprise par la chorale d'enfants juifs Chevatim dans le titre Song of Memory qui figure sur le CD et le DVD du même nom.
Cette chanson est chantée par un vieil homme dans les scènes de fin du film Histoires d'Amérique, de Chantal Akerman, sorti en 1989. Une femme s'approche de lui est lui demande "Chante moi une chanson en yiddish, j'ai le cœur brisé" (en yiddish). Un jeune homme approche est dit "Chante quelque chose avant que je meure" (en anglais). Le vieil homme entame la chanson.
Notes et références
↑(he) David Assaf, « Sodot min ha’heder », Davka, no 2, 5767 (2006-7), p. 7-11 (lire en ligne, consulté le )