Paul Andreu, né le à Caudéran[Note 1] en Gironde et mort le à Paris 15e[1], est un architectefrançais spécialiste des constructions aéroportuaires. Il est l’architecte de 20 aéroports[2] dans le monde, dont notamment celui de Roissy-Charles-de-Gaulle qu'il conçut à l'âge de 29 ans et est à l'origine de sa renommée. Il se diversifie ensuite vers des réalisations autres que des terminaux d'aéroports. Il est aussi peintre et écrivain.
« Je construisais des pistes à Orly tout en faisant les Beaux-Arts le soir[2]. »
Son double cursus Polytechnique et Beaux-Arts lui permet de concilier sa vocation artistique et un solide bagage technique.
Dès le début de sa carrière, il rejoint la société Aéroports de Paris (ADP) qui lui confie le poste d'ingénieur en chef du département travaux puis du département architecture en 1968 ; il devient architecte en chef et directeur des projets en 1974, puis directeur de l’architecture et de l’ingénierie en 1979, à la suite d'Henri Vicariot, polytechnicien architecte et professeur à l'ENSBA. À l'âge de 29 ans, il conçoit le terminal 1 du futur aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle d'une architecture totalement novatrice pour l'époque (une masse ronde de béton avec des tubes de circulation imbriqués au centre) qui fait sa renommée et sa spécialisation dans les infrastructures aéroportuaires. Il conçoit ensuite tous les autres terminaux de l'aéroport de Roissy au gré de ses extensions, ainsi que de son complexe central mêlant gare ferroviaire (RER et TGV) et résidence hôtelière.
« Chaque fois que je pense un projet, je ne crée pas une boîte pour y organiser du mouvement, mais je conçois les murs en fonction du mouvement que les gens effectueront à l'intérieur[2]. »
Déjà connu dans le monde des architectes pour ses réalisations aéroportuaires, il le devient auprès du grand public français à l'occasion de la construction de la Grande Arche de la Défense, inaugurée en 1989. Il est en effet choisi pour épauler Johan Otto von Spreckelsen, l'architecte lauréat du concours, puis pour en achever les travaux à la suite de la démission et au décès du concepteur initial de la Grande Arche[3]. Très discret jusqu'ici, il passe alors régulièrement à la télévision et dans la presse pour promouvoir la Grande Arche. Il conçoit ensuite le terminal français du tunnel sous la Manche[4].
Le , une section de l'aérogare 2E de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle s’effondre, une année après sa mise en service, faisant quatre morts et sept blessés[5]. Ayant conçu ce bâtiment, sa responsabilité d'architecte est alors engagée et cela le marque profondément au point qu'il ne fera par la suite quasiment plus de nouveaux projets en France, se consacrant quasi-exclusivement à l'étranger. « J’ai essayé d’être aussi honnête que possible, en pensant d’abord aux quatre personnes qui y ont perdu la vie. Bien sûr, je pleure mon ouvrage, mais je n’ai jamais inversé les choses. C’est une épreuve qu’il faut traverser sans s’en prendre aux autres et sans assumer des fautes que l’on n’a pas commises. Cet accident a bloqué tout mon travail en France[2]. »
En 1998, il remporte le concours du Grand Théâtre national de Pékin (aussi connu comme l'Opéra de Pékin)[6] Ce dernier sera inauguré le [7] dans la douleur et moultes péripéties.
« J’avais toujours rêvé de créer un grand bâtiment culturel, de rentrer enfin en ville. Ce fut cette capitale à laquelle je n’aurais jamais pensé, car la Chine restait une sorte de mirage pour moi, le grand pays jaune des cartes scolaires de Vidal Lablache. L’Opéra est devenu l’œuvre de ma vie, on ne repassera pas les plats[2]. »
Lorsqu’il quitte ADP en 2003[8], Paul Andreu fonde sa propre agence d’architecture à Paris.
L’Oriental Art Center(en) (complexe culturel consacré à la musique inauguré à Shanghai en ) et le Grand Théâtre national de Pékin sont des réalisations issues de la collaboration de Paul Andreu avec ADP Ingénierie[9] et des associés chinois locaux. Le New Technology and Science Enterprising Centre à Chengdu et les études menées pour le complexe Oceanus à Macao constituent des projets plus récents menés depuis leur origine par son agence[réf. nécessaire].
En 2008, il est engagé pour concevoir l'Édifice 2-22, un immeuble à vocation culturelle, à Montréal[4], mais sa proposition est abandonnée[12].
En 2009, il termine deuxième du concours pour le nouveau Stade Roland Garros en collaboration avec l'agence parisienne Richez Associés. Dès lors, il réalise avec l'agence le musée archéologique de Taiyuan, le Nouvel opéra de Jinan en Chine, inauguré en octobre[réf. nécessaire] 2013[13], et la Cité municipale de Bordeaux, sa ville natale, en 2014[14].
Le , il reçoit pour l'ensemble de son œuvre le grand prix du Globe de Cristal des mains du ministre français de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres[16]. C'est la plus haute distinction triennale de l'Académie internationale d'architecture (il succède à Oscar Niemeyer).
À partir de , il fait partie de la commission présidée par Hugues Gall et chargée par Christine Albanel, ministre de la Culture, de pourvoir le poste de directeur de la villa Médicis à Rome.
1999 : Grand Stade de Casablanca, avant-projet (en association avec Mohammed Fikri Benabdallah, architecte), mise en service différée, Casablanca, Maroc
↑ abcd et eBenjamin Puech, « Décès de l'architecte Paul Andreu, le bâtisseur de Roissy et de la Grande Arche de la Défense », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )