Les points extraordinaires, ou puncta extraordinaria en latin, sont certains petits points dans le texte massorétique de la Bible hébraïque, où ils apparaissent à côté d’autres signes diacritiques traditionnels plus courants (nikkudot) trouvées dans le texte massorétique. Il y a quinze passages dans le texte massorétique où apparaissent les points extraordinaires[1]. Dix des quinze exemples sont dans le Pentateuque[1]. Ces points peuvent apparaître au-dessus ou au-dessous (généralement au-dessus) de lettres individuelles ou même d’un mot entier ou d’un groupe de mots[2].
Leur utilisation est dérivée de pratiques similaires de points suscrits ou souscrits par les scribes grecs[3]. Il est communément admis qu'ils étaient destinés à indiquer des endroits où l’on doute de l’authenticité des mots indiqués ou des caractéristiques de leur orthographe[4]. Des points similaires se trouvent dans les manuscrits des manuscrits de la mer Morte, où ils indiquent qu’un mot a été inséré par erreur et ne doit pas être inclus dans les copies potentielles du rouleau[5]. L’existence de ces points est attestée dès la Mishna[6].
L’existence des points extraordinaires est pertinente pour reconstruire l’histoire du texte massorétique. Parce que tous les manuscrits massorétiques contiennent ces points aux mêmes endroits, ainsi qu’un accord dans un grand nombre d’autres détails mineurs, Paul de Lagarde (1863) a proposé qu’ils aient tous été copiés à partir d’un seul manuscrit original[7],[8]. Cette théorie, connue sous le nom de théorie d’Urtext, a été reconnue par de « nombreux spécialistes »[9].
Liste des points extraordinaires
La liste ci-dessous est tirée de The Ten Nequdoth of the Torah de Romain Butin[10].
(en) Albert I. Baumgarten, « Dots on Deuteronomy 29:28: A Polemical Response to Qumran’s Secret Laws », The Torah.com, (lire en ligne)
(en) Romain Butin, The ten nequdoth of the Torah, Baltimore, (lire en ligne), 1
(en) Guy Darshan, « The twenty-four books of the Hebrew Bible and Alexandrian scribal methods », dans Maren R. Niehoff, Homer and the Bible in the eyes of ancient interpreters, Brill, (ISBN90-04-22134-4, lire en ligne), p. 230
(en) Page H. Kelley, Daniel S. Mynatt et Timothy G. Crawford, The Masorah of Biblia Hebraica Stuttgartensia: Introduction and annotated glossary, Wm. B. Eerdmans Publishing, (ISBN978-0-8028-4363-0, lire en ligne), p. 32
(en) Marty Lockshin, « “Esau Hates Jacob” - But Is Antisemitism a Halakha? », The Torah.com, (lire en ligne)
(en) Peter Ochs, The return to scripture in Judaism and Christianity: Essays in postcritical scriptural interpretation, Paulist Press, (ISBN978-0-8091-3425-0, lire en ligne), p. 137
(en) Magne Saebo, Hebrew Bible. Old Testament: The history of its interpretation, Vandenhoeck & Ruprecht, (ISBN978-3-525-53636-0, lire en ligne), p. 794
(en) Alexander Sperber, A historical grammar of biblical Hebrew: A presentation of problems with suggestions to their solutions, E. J. Brill, (présentation en ligne), p. 516-518