Cet article ou cette section contient des informations sur des scrutins à venir.
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Le scrutin est un temps attendu pour 2019, avant d'être repoussé faute d'accord politique[1], après avoir été initialement prévue pour le [2], dans le contexte de la deuxième guerre civile libyenne opposant principalement le gouvernement d'union nationale et le gouvernement de la Chambre des représentants, basée jusqu'en 2019 à Tobrouk sous l'égide du maréchal Khalifa Haftar[3]. L'élection présidentielle devait alors être précédée d'un référendum sur une nouvelle constitution, qui devait être approuvé à la majorité absolue dans chacune des trois régions historiques du pays (Tripolitaine, Fezzan et Cyrénaïque) et recueillir un minimum de deux tiers des voix au niveau national, en accord avec un amendement constitutionnel voté le à la Chambre des représentants de Tobrouk[4].
Le , lors de négociations à Abou Dabi, le gouvernement d'union nationale et le gouvernement de Tobrouk concluent un accord sur l'organisation d’élections présidentielle et législatives[5]. Le , Sarraj annonce des élections pour mars 2021[6]. Après l'échec du maréchal Haftar à prendre Tripoli entre 2019 et 2020, des négociations menées à Tunis sous l'égide de l'ONU conduisent les deux parties à s'accorder en novembre 2020 sur la tenue des élections le [7],[8]. En janvier 2021, ils s'accordent également sur la tenue d'un référendum sur l'adoption d'une nouvelle constitution avant les scrutins de décembre[9].
L'enregistrement sur les listes électorales auprès de la Haute commission électorale nationale prend fin le 17 aout 2021 pour les électeurs résidant en Libye même[10], et le 17 septembre pour ceux résidant à l'étranger. Ces derniers comptent 10 729 inscrits, pour un total de 2 865 624 électeurs inscrits sur les listes. Les listes électorales comportent alors une forte inégalité des sexes, 1 628 305 hommes étant inscrits pour 1 237 319 femmes[11]. Finalement deux jours avant la date prévue, l'élection présidentielle est reportée sine die par la Haute Commission électorale qui propose de l'organiser le [12].
Début janvier 2022, le Parlement n'ayant pas validé la date du 24 janvier 2022, la commission chargée du suivi des élections présenta un rapport concluant qu'il serait risqué de fixer une nouvelle date à la vue des instabilités que connait le pays, laissant ainsi planer un doute sur la tenue de l'élection[13].
Le , trois hauts dirigeants libyens annoncent qu’ils se sont mis d’accord sur la nécessité de former un nouveau gouvernement d’union nationale qui superviserait les élections législatives et présidentielle longtemps retardées[15].
Système électoral
Le président libyen est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Est élu le candidat qui recueille la majorité absolue des votes valides au premier tour. À défaut, les deux candidats arrivés en tête au premier tour s'affrontent lors d'un second tour organisé un mois plus tard, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[16].
Les inscriptions pour les candidats à la présidence ont ouvert le 7 novembre et ont duré jusqu'au 22 novembre[17],[18]. Saïf al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, enregistre sa candidature le [19]. Khalifa Haftar, commandant de l'armée nationale libyenne, enregistre sa candidature le 16 novembre. Aref Nayed, président du parti Ihya Libya, présente sa candidature le 17 novembre 2021. Le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah enregistre sa candidature le 21 novembre[20]. Au total, 96 hommes et deux femmes se sont inscrits comme candidats[21].
Une liste préliminaire de 73 candidats à la présidence est publiée par le HNEC le 24 novembre. Vingt-cinq candidats sont disqualifiés du scrutin, dont Saïf al-Islam Kadhafi, Nouri Bousahmein, Bashir Saleh et Ali Zeidan. Kadhafi, Bousahmain et Saleh sont disqualifiés en vertu de l'article 10/7 de la loi électorale pour avoir été reconnus coupables d'un crime. Kadhafi est également disqualifié en vertu de l'article 17/5, pour ne pas avoir fourni de certificat attestant un casier judiciaire vierge. Zeidan est disqualifié en vertu de l'article 10/2, pour avoir plus d'une nationalité et en vertu de l'article 11, pour ne pas avoir cinq mille partisans. Selon la loi électorale, tout recours contre les interdictions doit être tranché par le pouvoir judiciaire.
Le 28 novembre, Kadhafi déclare à Al Arabiya que les autorités judiciaires libyennes ont refusé de tenir des audiences sur son appel en disqualification. Le même jour, la Cour d'appel de Tripoli rejette la candidature de l'actuel Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah après avoir accepté deux appels contre sa candidature. Le premier appel a été déposé par les candidats à la présidence Aref Ali Nayed, Othman Abdeljalil, Mohammed Al-Muntasser et Ahmed Al-Sharkasi et Al-Yakoubi, membres du Forum de dialogue politique libyen, tandis que le deuxième appel a été déposé par le candidat à la présidence Fathi Bashagha.
Le 30 novembre, le maréchal libyen Khalifa Haftar est disqualifié de l'élection présidentielle après que le tribunal de première instance de Zawiya a accepté un appel contre sa candidature.
Le 1er décembre, quatre candidats disqualifiés par le HNEC, Abdel Hamid Dbeibah, Nouri Bousahmein et Fathi Ben Shatwan, sont remis sur le bulletin de vote par la Cour d'appel de Tripoli.
Le 2 décembre, le nom de Saïf al-Islam Kadhafi est remis sur le bulletin de vote après que la Cour d'appel de Sebha a accepté son appel contre son exclusion de la liste des candidats à la présidence.
Le 6 décembre, la Cour d'appel de Tripoli rejette une décision rendue le 30 novembre par le tribunal de Zaouïa invalidant la candidature de Khalifa Haftar[22].
Le , le commandant de l'armée nationale libyenne Khalifa Haftar a posé une condition pour retirer officiellement sa candidature : que ses fils soient autorisés à se présenter aux élections[23].