Remontage automatiqueUne montre à remontage automatique, appelée aussi montre automatique, est une montre mécanique dont le remontage s'effectue grâce à un mécanisme qui permet de réarmer le ressort du barillet durant le port de la montre. Ainsi les mouvements effectués par le porteur emmagasinent de l'énergie qui active le mouvement de la montre. Une montre automatique dispose d'une réserve de marche, variable selon les modèles, avant de s'arrêter. Les personnes qui désirent conserver plusieurs montres en fonctionnement sans avoir à les porter peuvent faire usage d'un tourne-montre. Une montre automatique est toujours moins précise qu'une montre à quartz mais plaît souvent plus aux amateurs de mécanique et d'horlogerie. InventionLes historiens ne sont pas unanimes concernant l'origine de cette invention[1],[2]. Pour certains, c'est le Suisse Abraham Louis Perrelet qui invente ce dispositif en 1777[3], pour d'autres c'est le Liégeois Hubert Sarton en 1778 avec un remontage à rotor[4]. Ce dispositif ne fut massivement utilisé qu'avec l'avènement des montres-bracelets au début du XXe siècle dans les années 1920[5] et 1930[5]. De nos jours, le remontage manuel est loin d'avoir disparu et beaucoup de montres mécaniques haut de gamme utilisent ce dispositif de remontage. MécanismesIl existe plusieurs mécanismes de remontage automatique, mais le plus répandu est le remontage à rotor. Le principe est assez simple. Tout d'abord, un rotor tourne sur lui-même tout en entraînant un engrenage qui sert de réducteur mécanique. En diminuant la vitesse de rotation pour augmenter le couple, on peut remonter le ressort du barillet. De plus, cet engrenage permet au rotor de remonter la montre indépendamment du sens de la rotation grâce à un mécanisme à encliquetage interne qui fait en sorte que l'engrenage qui multiplie le couple tourne toujours dans le même sens. Étant donné que le rotor doit avoir un grand balourd ou une grande inertie pour pouvoir remplir sa tâche, les matériaux les plus couramment utilisés pour le fabriquer sont : le platine, l'or et le carbure de tungstène. Afin de bénéficier de la précision du quartz, il existe des montres automatiques à quartz, dans lesquels les oscillations du rotor actionnent une génératrice. La vitesse de rotation de la génératrice est régulée par un IC et un quartz[6]. L'énergie est stockée, soit dans un barillet (système Spring Drive et montre Piaget Emperador coussin XL700P[7]), soit dans un accumulateur (systèmes Kinetic[8] de Seiko et Autoquartz[9] de ETA). Micro-rotorDans un mouvement à micro-rotor, le rotor est excentré et bien plus petit que le mouvement. Il en occupe par contre presque toute l'épaisseur. Cette solution permet de réaliser un mouvement plus fin, car le rotor se situe dans le même plan que les autres éléments, et non derrière eux. Il permet aussi d'exposer visuellement une plus grande partie du mouvement. Ces mouvements sont moins répandus que les automatiques à rotor central, et tendent à être plus chers. Le bras de levier de la masselotte est réduit, ce qui limite l'énergie disponible[10]. MarteauDans un mouvement « à marteau », la masse oscillante n'effectue pas des rotations complètes, mais des aller-retour sur un petit angle de débattement. Masse périphériqueCertains mouvements possèdent un rotor périphérique, sans moyeu. Il s'agit d'un anneau, beaucoup plus lourd d'un côté que de l'autre, qui entoure complètement le mouvement. Comme le micro-rotor, cette solution permet de réaliser un mouvement très plat, et très exposé visuellement, mais le débattement de la masselotte est beaucoup plus grand. Le rotor périphérique ne se rencontre habituellement que sur des pièces de haute horlogerie[11]. Cependant, on la retrouve sur le mouvement économique Sistem51 de Swatch[12]. Fonctionnement[13]Le système est en général constitué d'une masse oscillante, aussi appelé rotor, dont le centre de gravité ne se situe pas sur l'axe de rotation. On rencontre des grands rotors dont l'axe de rotation est centré sur le mouvement et des micro-rotors excentrés.
Trois types de mouvements du brasL'efficacité du remontage automatique dépend beaucoup de la nature des mouvements du bras : a) Les mouvements lents du bras font que le centre de gravité de la masse oscillante ne se trouve plus exactement sous l'axe de rotation. Le balourd du rotor provoque un couple sur l'axe du rotor :
b) Les mouvements linéaires rapides du bras provoquent des accélérations linéaires de la montre et la masse du rotor produit un couple sur l'axe de celui-ci.
c) Les mouvements rotationnels rapides du bras provoquent des accélérations angulaires de la montre et l'inertie du rotor produit un couple sur l'axe de celui-ci.
Ces trois types de mouvements produisent des couples qui font tourner la masse oscillante. Un pignon fixé sur la masse va entraîner, via le rouage, le rochet du barillet qui armera le ressort de barillet. Le rouage réducteurLe couple obtenu grâce au balourd de la masse oscillante n'est de loin pas suffisant pour remonter le ressort de barillet directement. Un rouage réducteur est nécessaire afin d'obtenir un couple suffisant. Le rouage réduira la vitesse de rotation, et il augmentera le couple sur le ressort de barillet. Dans l'image ci-contre on a :
Les sens de rotation du rotorLa masse oscillante peut tourner aussi bien dans un sens que dans l'autre. Par contre, le ressort de barillet ne doit être armé que dans un sens. Pour résoudre ce problème, deux solutions sont possibles : a) « Débrancher » la masse oscillante du rouage lorsqu'elle ne tourne pas dans le bons sens. On obtient un remontage monodirectionnel, c'est-à-dire qu'un seul des deux sens de rotation de la masse oscillante participe à l'armage du barillet ; b) Ajouter ou retirer un mobile avant le rouage réducteur en fonction du sens de rotation de la masse oscillante. On maintient ainsi le sens de rotation du rouage réducteur indépendant de celui de la masse oscillante. On obtient un remontage bidirectionnel, c'est-à-dire que les deux sens de rotation de la masse oscillante arment le ressort du barillet. Pour réaliser ces fonctions, on utilise principalement quatre types d'éléments :
Les trois premiers éléments permettent d'entraîner le rouage réducteur dans un sens. Le dernier élément retient le rouage s'il n'est pas entraîné afin que le ressort de barillet ne se désarme pas. Remontage monodirectionnelPour le remontage monodirectionnel le système le plus simple comprend :
On rencontre beaucoup d'autres systèmes avec par exemple :
Remontage bidirectionnelOn montre ici trois solutions, mais il existe de nombreuses autres solutions qui souvent ressemblent à l'une de ces trois solutions. Pour le remontage bidirectionnel les systèmes les plus répandus sont :
Limitation du coupleLorsque le ressort de barillet est complètement armé, les mouvements de la masse oscillante risquent de casser le ressort. Il est donc nécessaire de « débrayer » le système d'armage automatique afin de limiter le couple sur le ressort. Pour cela, la dernière spire du ressort de barillet n'est pas fixée au barillet, mais seulement appuyée contre le tambour. On ajoute tout de même une bride glissante dont le but est d'appuyer plus fortement la dernière spire du ressort contre le tambour de barillet. Pivotement de la masseOn différencie principalement deux types de pivotement de la masse : entre pierres ou sur roulement à billes. Dans les nouvelles constructions, on utilise systématiquement le pivotement sur roulements à billes.
Notes et références
Articles connexesBibliographie
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