Le fleuve portait le nom Zanaga (selon les anciennes cartes portugaises)
Géographie
Tracé du cours d'eau et de ses principaux affluents.[1]
Le Sénégal se forme à Bafoulabé, au Mali, par la confluence de deux rivières qui descendent du massif du Fouta-Djalon, le Bafing et le Bakoye (grossi du Baoulé). Le Bafing, qui apporte la moitié des eaux du fleuve est ainsi considéré comme la branche mère.
Bassin versant
Le bassin versant couvre environ 337 000 km2 et s'étend sur quatre États. On distingue trois régions différenciées : le haut bassin jusqu'à Bakel (ville du Sénégal, non loin de la frontière malienne), la vallée de Bakel à Saint-Louis (816 km) et le delta.
Son régime est très irrégulier et dépend entièrement des pluies de mousson. Le bassin du fleuve appartient en effet en bonne partie à la région du Sahel et bénéficie de ce fait d'un climat semi-aride avec des précipitations irrégulières comprises entre 300 et 1 000 mm/an. Seule la partie méridionale de son bassin correspondant à son cours supérieur bénéficie d'un climat tropical humide et reçoit de ce fait des précipitations plus abondantes comprises entre 1 000 et 2 000 mm/an et un peu mieux réparties dans l'année.
Le Sénégal à Dagana
Le débit moyen inter annuel ou module du fleuve est de 640 m3/s à son embouchure mais il peut varier de 3 m3/s en période d'étiage à 5 000 m3/s par forte crue. Les périodes de hautes eaux se situent de juillet à novembre et les périodes d'étiage de mars à juin. Pendant les périodes de très grande sécheresse, la faiblesse du débit permet parfois le franchissement du fleuve à gué.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : Dagana (données calculées sur la période 1903-1974[2])
Aménagements et écologie
Histoire
Le fleuve a été exploité pour ses ressources halieutiques et son eau en elle-même. Il sert aux déplacements en pirogue, probablement depuis des millénaires.
Pour les Européens, Dakar sera un port commercial important et c'est sur les bords du fleuve que les navires arabes et occidentaux de bois, puis les cargos viennent chercher les équipes d'ouvriers qui jouent là le rôle des dockers, souvent très modestement payés.
Avant cela, le Sénégal est un fleuve que les géographes du XVIIIe siècle appelaient encore la Nigritie, localisé par les marins français de l'époque (cités par Jean-Baptiste Gaby, supérieur du couvent de l'observance de Saint-François de Loches lors d'un voyage qu'il effectue en 1689), au sud des terres de « Barbarie ». Le fleuve est encore assez mal connu et mal cartographié[3].
Grand foyer de peuplement et de civilisations agraires, la vallée du Sénégal a fait l’objet d’aménagements depuis la période coloniale jusqu’aux indépendances des états riverains. Ces projets d’aménagement se sont accentués depuis les années 1970 avec la création de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui regroupe le Mali, la Mauritanie et le Sénégal[4].
Navigabilité
Il est normalement navigable en toute saison sur 175 kilomètres, de son embouchure jusqu'à Podor et en période de hautes eaux, environ trois mois par an, jusqu'à Kayes, à 975 kilomètres de l'embouchure.
La vallée du fleuve Sénégal est un espace idéal pour l'agriculture. Elle peut être comparée à l'effet du Nil, avec son débit variable en fonction des saisons. De nombreux systèmes hydrauliques ont été aménagés pour organiser la production agricole. Les paysans de la vallée produisent du riz mais aussi des oignons et des tomates.[réf. nécessaire]
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Albaret J.J (1994) Peuplement de poisson, ressources halieutiques, pisciculture, dans le delta du fleuve Sénégal. Impact des modifications de l’environnement. ORSTOM/CRODT, 47p
Gregory C. Woodsworth, Irrigation Agriculture in the Senegal River Basin, Carleton University (Ottawa), 1987 (M.A.)(en)
Claire Bernard, Les aménagements du bassin fleuve Sénégal pendant la colonisation française (1850-1960), ANRT, 1996, (ISBN2284000770)
K. I. Beziukov, Atlas nautique du fleuve Sénégal. Tome I. Embouchure. Port de Boghé, Paris, 1971, OERS (Organisation des États riverains du Sénégal)/PNUD, 1971, 14 p. (une mise à jour de l'ouvrage de E. Fromaget de 1908, voir ci-dessous)
Pierre Biarnès, « Fleuve Sénégal : un pas en avant », Revue française d'études politiques africaines (Dakar), n° 28, , p. 13-15 (création de l'OERS)
Sylvie Bredeloup, La Diams'pora du fleuve Sénégal : sociologie des migrations africaines, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007, 300 p.
E. Fromaget, Colonie du Sénégal - Direction des Travaux Publics - Instructions nautiques du Fleuve Sénégal d'après les travaux de la mission de balisage 1906-1907-1908, Bordeaux, Imprimerie G. Gounouilhou, 1908, 125 p. + cartes
Pierre Hubert, Jean-Claude Bader et Hocine Bendjoudi, « Un siècle de débits annuels du fleuve Sénégal », Hydrological Sciences Journal, 2007, vol. 52, n° 1, p. 68-73
Philippe Lavigne Delville, La Rizière et la valise. Irrigation, migration et stratégies paysannes dans la vallée du fleuve Sénégal, Paris, Syros, 1991, 232 p. (ISBN2-86738-686-1)
Nouredinne Ghali, La Vallée du Sénégal selon Al-Bakrî et Al Idrîsî, Paris, université de Paris-I, 1979 (mémoire de maîtrise).
Maya Leroy, Gestion stratégique des écosystèmes du fleuve Sénégal : actions et inactions publiques internationales, Paris, L'Harmattan, 623 p. (ISBN2296017649)
Mahamadou Maiga, Le Bassin du fleuve Sénégal - De la traite négrière au développement sous-régional autocentré, Paris, L’Harmattan, 1995, 330 p. (ISBN2738430937)
Richard Marcoux, Émigration et capacité de rétention des unités villageoises de la vallée du fleuve Sénégal, Université de Montréal, 1987 (M. Sc.)
Massaer N’Dir, Possibilités de mécanisation agricole dans le delta du fleuve Sénégal, Université Laval, 1986 (M. Sc.)
Ibrahima Seck, La vallée du Sénégal dans la géographie d’Al-Bakri et celle d’Al-Idrisi (étude comparative), Dakar, Université de Dakar, 1984, 71 p. (mémoire de maîtrise)
Filmographie
Paysan du fleuve, film documentaire réalisé par Jean-Michel Destang (et al.), SAED, Dakar ; ORSTOM audiovisuel, Bondy, 1997, 26 min (VHS)
Fleuve Sénégal : les eaux du partage, film de Isàbel Santos, Marcel Dalaise (et al.), Cité des sciences et de l'industrie, Paris ; Institut de recherche pour le développement, Bondy, 1999, 52 min (VHS)
↑Jean-Baptiste Gaby, supérieur du couvent de l'observance de Saint-François de Loches (1689), « Relation de la Nigritie, contenant une exacte description de ses Royaumes & de leurs Gouvernements, la Religion, les Mœurs, Coustumes & raretez de ce Païs. Avec la découverte de la Rivière du Senega, dont on a fait une Carte particulière » ; Ed: E. Couterot, 92 pages (livre numérisé par Google)
↑El Hadji Malick Ndiaye, « Le fleuve Sénégal et les barrages de l’OMVS :quels enseignements pour la mise en œuvre du NEPAD ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, no Volume 4 Numéro 3, (ISSN1492-8442, DOI10.4000/vertigo.3883, lire en ligne, consulté le )
↑« La réserve de biosphère transfrontière du delta du fleuve Sénégal : Vers un système de gouvernance efficace et equitable », UICN, (lire en ligne, consulté le )