Avec son groupe de jazz progressif Bulle Quintet, avec Nicolas Filiatreau (batterie), Mario Vilas (claviers), Jean-Claude Driollet (basse) et Pierre Olivier (vibraphone, percussions), il est lauréat du XIXefestival de Jazz de San Sebastian[4] en 1982, et enregistre le thème Tôt Le Matin de Mario Vilas sur l'album du festival.
Il donne de nombreux concerts avec ce groupe du Pays basque, puis il s'installe à Paris et devient arrangeur, compositeur et accompagnateur d'artistes de variétés, tout en conservant son rôle dans le jazz en tant que bassiste du trio de Richard Galliano, et en tant que guitariste avec Éric Le Lann[2].
Années 1990
En 1993, Sylvain Luc devient l'ambassadeur des guitares Godin pour le monde. C'est l'année de son premier album, Piaia (« voyage » en euskara)[5],[6],[7].
L'année suivante, il enregistre Petits Déjà, en duo avec Louis Winsberg.
Il fonde en 2000 le Trio Sud avec André Ceccarelli et de Jean-Marc Jafet. Un premier disque sort en 2000, Le groupe obtient la Victoire du jazz en tant que meilleure formation de l’année 2003, à l'occasion de la publication de Sylvain Luc Trio Sud en 2002. Suivra Young and fine en 2008.
En 2003, il sort Ambre, son second album en solo après Piaia. Il utilise la technique du re-recording, ce qui lui permet de superposer jusqu'à 4 pistes de guitare.
Un concert en duo avec Bernard Lubat, Intranquille, paraît en 2016.
En 2019 paraît D’une rive à l’autre, en duo avec son épouse guitariste classique Marylise Florid, mêlant musique classique et improvisation[11],[12]. La même année parait 2.0, deuxième album en duo avec Stéphane Belmondo après Ameskeri, paru en 1999[13].
Années 2020
En 2021 paraît Sylvain Luc, By Renaud Letang, un disque étonnant[14] dans lequel douze compositions inédites, interprétées en solo en re-recording, sont confiées au réalisateur Renaud Letang, connu pour avoir travaillé avec Manu Chao ou Alain Souchon[14]. Initiée par le producteur Alexandre Lacombe, la rencontre devait au préalable se faire avec plusieurs musiciens (basse, batterie…)[15]. Finalement, les deux hommes se retrouvent en tête à tête autour du travail du son et des textures, selon Sylvain Luc, « pour privilégier le chant. Pas de déballage ostentatoire, d'effet de manche ni d'exercice de style. Ce qui a été surprenant, c'est que je me suis positionné comme un chanteur, finalement[14] ». La guitare est triturée au travers de pédales d'effets (octaver…), de synthétiseurs et de guitare midi[14],)[15]. Le résultat peut par moments évoquer la musique de Steve Reich, la musique électro, le hip-hop, Wes Montgomery ou encore George Benson[16].
Toujours en 2021 paraît Birka, avec le trio MLB : Stéphane Belmondo, Sylvain Luc et Thierry Maillard. Cette formule plutôt inhabituelle, voire inédite[19] (trompette, guitare et piano), sans percussions, cherche à travailler une forme de « jazz de chambre »[20]. Leur album s'inspire de Birka, une des premières villes créées en Suède ainsi que celui d'une guerrière viking[20].
« [La maîtrise technique] est un outil. L’idée est d’être le plus possible ancré dans la musique, de procurer des émotions. C’est la seule chose qui m’intéresse. Je ne souhaite pas sidérer les gens. Une partie du public peut être sidérée par une prouesse technique, par de la fulgurance, c’est vrai. Dans les années 1970-1980, il y avait cette tendance à jouer très vite. Ça a peut-être perduré sous certains aspects. Mais, pour ma part, je ne cherche pas à être spectaculaire. J’aime que la musique explose, explore ou prenne son temps. »
Sylvain Luc est réputé pour être un guitariste virtuose, au jeu orchestral, à l'inspiration débordante et au langage harmonique inventif, ce qui n'empêche pas une pointe d'humour[14],[6],[27],[26]. C'est un musicien en recherche permanente : « j'essaie de me renouveler et me surprendre en permanence, car nous avons beaucoup à apprendre de nous-mêmes »[14]. Même si sa pratique est centrée sur le jazz, il est éclectique et a joué du rock, du jazz expérimental, de la musique traditionnelle basque ; il a également été musicien de studio, ce qui demande une grande adaptabilité[26].
S'il est connu pour son jeu en solo, il apprécie également la formule du trio ou celle du duo, à laquelle il s'est adonné aux côtés de Biréli Lagrène, Richard Galliano, Stéphane Belmondo, Médéric Collignon, Bernard Lubat, Paul Lay ainsi qu'avec son épouse Marylise Florid[15],[6],[7]. Il joue également dans des formules plus larges, mais « quand on élargit le groupe, la musique est souvent plus écrite et comme je n’aime pas faire deux fois la même chose, ça doit expliquer cette préférence pour les formats plus petits »[26].