Tadrart Acacus (du tamazight, en arabe : تادرارت عكاكس, « Collines du Bivouac » en français) désigne un relief du sud-ouest de la Libye. Celui-ci abrite notamment un important ensemble de sites d'art rupestre représentant hommes et animaux au cours de la dernière période pluviale du Sahara, aujourd'hui disparus[1].
Situation
Le Tadrart Acacus est situé près de la ville de Ghat, non loin de la frontière algérienne et du Tassili n'Ajjer. Il présente une grande variété de paysages, des dunes colorées aux arches (d'Afazedjar et de Tin Khlega), gorges, falaises et sommets. La zone est depuis deux millénaires l'une des plus arides du monde, mais on y trouve quelques végétaux tels les calotropis.
Description
Des milliers de peintures et gravures rupestres ont été recensées dans et autour du massif. Elles sont datées d'environ à [4] et représentent des girafes, éléphants, autruches, chameaux et chevaux. Des figures humaines sont également dessinées dans ce qui semble être des scènes de la vie quotidienne ou sociale : chasse, pâturage, danses, chants…
Invention du laitage
Le site a livré un tesson, daté au carbone 14 d'environ , de la plus ancienne céramique connue à ce jour en Afrique, ayant, d'après les analyses biochimiques, servi à recueillir le lait fermenté d'un bovin[5].
Protection
Les sites rupestres du Tadrart Acacus ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1985[4].
Destruction islamiste
En avril 2014, dans leur intention d'effacer toute trace des cultures anté-islamiques, démoniaques à leurs yeux, des djihadistessalafistes s'en sont pris aux peintures, les effaçant à l'aide de détergents, ou martelant les représentations[6].
↑Henri J. Hugot, Le Sahara avant le désert, éd. des Hespérides, Toulouse, 1974
↑Gabriel Camps, « Tableau chronologique de la Préhistoire récente du Nord de l'Afrique : 2e synthèse des datations obtenues par le carbone 14 », in Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 71, n° 1, Paris, 1974, p.261-278
↑(en) J. Dunne, R. P. Evershed, M. Salque, L. Cramp, S. Bruni, K. Ryan & al., « First dairying in green Saharan Africa in the fifth millennium BC », Nature, n° 486, p. 390–394, 2012
(en) Savino di Lernia et Marina Gallinaro, Atlas of Tadrart Acacus rock art. A UNESCO World Heritage site in southwestern Libya, (ISBN9788892850903, lire en ligne)
(it) Savino Di Lernia et Daniela Zampetti, La Memoria dell'Arte. Le pitture rupestri dell'Acacus tra passato e futuro, Florence, All'Insegna del Giglio, ;
(en) S. Minozzi, G. Manzi, F. Ricci, Savino di Lernia et S.M. Borgognini Tarli, « Nonalimentary tooth use in prehistory : an Example from Early Holocene in Central Sahara (Uan Muhuggiag, Tadrart Acacus, Libya) », American Journal of Physical Anthropology, no 120, , p. 225-232
(en) D. Mattingly, « Twelve thousand years of human adaptation in Fezzan (Libyan Sahara) », dans Graeme G. Barker, D. D. Gilbertson, The Archaeology of Drylands : Living at the Margin, Londres, Routledge, , p. 160-179
(en) Mauro Cremaschi et Savino Di Lernia, « Holocene Climatic Changes and Cultural Dynamics in the Libyan Sahara », African Archaeological Review, no 16(4), , p. 211-238
(en) Mauro Cremaschi et Savino Di Lernia, Wadi Teshuinat : Palaeoenvironment and Prehistory in South-western Fezzan (Libyan Sahara), Florence, All'Insegna del Giglio,
(en) K. Wasylikowa, « Holocene flora of the Tadrart Acacus area, SW Libya, based on plant macrofossils from Uan Muhuggiag and Ti-n-Torha Two Caves archaeological sites », Origini, no 16, , p. 125-159
Jan Jelinek, Sahara : Histoire de l'art rupestre libyen, Grenoble, Éd. Jérôme Millon, coll. « L'Homme des origines », , 560 p. (ISBN2-84137-149-2, lire en ligne)