Takaaki YoshimotoTakaaki (Ryumei) Yoshimoto
Takaaki Yoshimoto, né le à Tokyo (Japon) et mort le dans la même ville, est un poète, critique littéraire et penseur japonais. Il a eu une influence importante sur la vie intellectuelle japonaise pendant plus d'un demi-siècle. Il est souvent appelé « Ryumei » prononciation chinoise de son prénom. Sa fille aînée est la dessinatrice de manga Haruno Yoiko, et sa fille cadette est l’écrivaine Banana Yoshimoto. BiographieJeunesse et étudesTakaaki Yoshimoto est né en 1924 à Tsuki-shima, Tokyo dans une famille originaire des îles Amakusa, dans la préfecture de Kumamoto et qui dirigeait un petit chantier naval à Tokyo. Il a trois frères et deux sœurs. Il commence des études supérieures en 1942 à l’École technique supérieure de Yonezawa (aujourd'hui l’Université de Yamagata, la faculté de technologie). Ces études sont interrompues par la guerre. Il passe la guerre au sein de mouvements des jeunes militaristes et entre à l’Université de technologie de Tokyo en 1945[1]. Il est diplômé du département d'électrochimie de l'Université de technologie de Tokyo en septembre 1947. Après la Seconde Guerre mondialeEn 1949, en finissant ses études, il effectue deux ou trois petits boulots en usines[1] et passe un examen de l'Université de technologie de Tokyo pour y être chercheur. En 1951, après cet emploi, il obtient un poste à la Toyo Ink Corporation, une des plus grandes entreprises industrielles japonaises de l'époque[2]. Dans son temps libre, il s'adonne à la poésie et à des essais, notamment sur le marxisme, qu'il publie dans des revues[1]. En février 1954, il reçoit un prix Arechi, attribué aux nouveaux poètes[1],[3], et commence à participer à cette revue Arechi présidée par Nobuo Ayukawa et Ryūichi Tamura. En 1956, il écrit en collaboration avec Akio Takei, le premier président de la Zengakuren (ou Fédération japonaise des associations d'autogestion étudiantes) « la responsabilité des hommes de lettre durant la guerre ». Il est également amené à quitter la Toyo Ink Corporation en raison de son action syndicale. Après ce retrait professionnel, Yoshimoto décide de travailler tous les deux jours dans une entreprise spécialisée sur les des brevets, jusqu’en 1970 où il a décidé de vivre de sa plume et de se consacrer entièrement à l'écriture. En 1958, il publie un article sur la reconversion idéologique des communistes japonais d’avant-guerre. Au cours de 1956 à 1960, il déploie de vives controverses avec des penseurs marxistes japonais[4],[5]. Ses critiques, y compris envers lui-même et notamment sur son attirance, pendant la guerre, pour le militarisme et le nationalisme, lui confèrent une notoriété certaine et lui permettent d'exercer une influence non négligeable sur la vie intellectuelle japonaise[1]. La figure de père de la Nouvelle gauche japonaiseÀ partir des années 1960, Takaaki Yoshimoto soutient des groupes d'extrême gauche, an particulier l'organisation étudiante Zengakuren. Un des thèmes de contestation est notamment le Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon[1]. Il cherche à développer une manière de penser indépendante des influences occidentales[1]. Il participe à cet effet la création de la revue Shiko (Essai). En 1965, il publie par exemple dans cette revue « Qu'est-ce que la beauté pour le langage ? » où il commence par donner une définition du langage et finit par faire une esquisse de l'histoire de la littérature japonaise et une revue des genres littéraires, construisant les bases d'une critique littéraire japonaise . Il procède à d'autres publications, comme poète ou comme essayiste : tel Le Recueil poétique de Takaaki Yoshimoto en 1963, mais aussi, notamment L’Illusion commune en 1968. Il vise, dans cet essai, à structurer la pensée contestataire étudiante dans ce contexte de la fin des années 1960, avec l'intensification de la guerre du Vietnam, et, en interne au Japon, la préparation du dixième anniversaire du Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon, ainsi que la question de la reconduction de ce traité. L’introduction à la théorie du phénomène psychique est également publié en 1971. Il traite, dans d'autres essais, des auteurs occidentaux tels que Georges Bataille, Maurice Blanchot, Michel Leiris, Henry Mille, Carl-Gustav Jung ou encore Gaston Bachelard[6], et dialogue avec Michel Foucault ou Jean Baudrillard[1],[7]. Mais les mouvements d'étudiants japonais se fracturent. Un petit nombre de ces étudiants se rallient à des groupes extrémistes, avec des événements tels que le détournement d'un avion de Japan Airlines par une Armée rouge japonaise, l'invasion du quartier général des Forces de Défense japonaise par Yukio Mishima et son suicide par hara-kiri en 1970, ainsi que des combats entre ces factions terroristes et les forces de l'ordre, des enlèvements, des assassinats, etc. C'est une impasse politique pour la Nouvelle gauche japonaise. Fin du XXe siècle et premières années du XXIe siècleDans les 1980, face à l'essor de la société de consommation, il publie un nouvel essai, la «Théorie de masse-image » sur la télévision, les manga, les films d’animation, les musiciens tels que Kiyoshirō Imawano, Ryūichi Sakamoto, etc.[1]. Ses anciens ouvrages les plus représentatifs sont publiés sous un format de poche par Kadokawashoten. Il devient l'ami de l'essayiste Shigesato Itoi, célèbre aussi comme auteur de slogans publicitaires. Il s'intéresse à la secte Aum (Shinrikyô) et à l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995[1], qui lui semblent les signes d'une nouvelle rupture au sein de la société japonaise. En août 1996, il manque de se noyer alors qu'il nage en mer au large des terres de la Préfecture de Shizuoka. Il est hospitalisé en urgence et doit bénéficier de soins intensifs.Il en sort fragilisé[1]. Il publie un livre intitulé Théorie de Super-guerre en 2002, concernant les attentats du 11 septembre 2001. Il y écrit : « La bataille entre les États-Unis et le fondamentalisme islamique est celle entre la superstition moderniste et la superstition primitive». En mars 2012, il décède d'une pneumonie à Tokyo[1]. Principales publications1950-60
1970
1980
1990
2000
Références
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