Tyranneau barbuPolystictus pectoralis Polystictus pectoralis
Le Tyranneau barbu (Polystictus pectoralis), aussi appelé Tyranneau du Paraguay, est une espèce de passereaux de la famille des Tyrannidae[5],[6]. DescriptionLe Tyranneau barbu est un oiseau très petit, mesurant 8–10 cm pour un poids de 6–8 g. Il ressemble à un sporophile, mais avec un bec plus fin. Son plumage est globalement brun-roux et gris. Le mâle adulte a la tête grise, tandis que la femelle et les jeunes ont la gorge claire[7],[8]. ÉcologieLe Tyranneau barbu occupe divers habitats ouverts d’Amérique du Sud, avec une préférence marquée pour des milieux ouverts dominés par une strate herbacée, mais présentant une strate arbustive, et souvent des inondations marquées (au moins temporaires annuelles). On cite notamment les pampas d'Argentine ainsi que diverses savanes, et zones ripicoles ou marécageuses à strate herbacée haute (souvent en lisière forestière), parfois des formations à hydrophytes/hélophytes, entièrement arbustives, ou dominées par des chardons, ou plus rarement, à proximité de plantations et en bord de routes[2]. Insectivore à tout âge, comme les autres petits Tyrannidés, il passe une partie importante de son temps perché sur des tiges dépassant de la végétation, à l’affût des divers petits insectes volants. Il est généralement solitaire, mais peut aussi occasionnellement intégrer des groupes avec d'autres espèces de milieux ouverts (sporophiles comme le Sporophile gris-de-plomb, bruants ou troglodytes)[9]. La sous-espèce Polystictus pectoralis pectoralis aurait des tendances migratrice[10],[11], tandis que la sous-espèce Polystictus pectoralis brevipennis serait sédentaire[9]. Les mâles chantent préférentiellement très tôt, à l’aube voire en fin de nuit, ou tard le soir. Lors de la parade, ils effectuent un vol circulaire terminé en piqué tout en émettant le chant, auquel ils ajoutent parfois des bruissements rapides d’ailes. Ils sont territoriaux et pourchassent les intrus pendant la période de reproduction. Il leur arrive aussi de produire des bourdonnements inquiétants à quelques mètres de hauteur si l'on s'approche du nid. La pratique de la polygynie n'est pas encore vérifiée Le nid est construit à partir de feuilles, de brindilles herbacées, et d'autres débris végétaux, tissés et consolidés par des toiles d'araignées. De forme semi-circulaire, cette coupelle atteignant 5 cm de diamètre pour 3 cm de profondeur, est solidement fixée dans la végétation herbacée ou arbustive, souvent dans à un endroit bien visible à moins d’un mètre de hauteur. Il contient généralement 3 œufs dont les femelles s'occuperaient seules[12]. De nombreux détails du processus reproductif demeurent inconnus[9]. Systématique, répartition et statuts de conservationCet oiseau présente une aire de répartition assez vaste à travers l’Amérique du Sud, mais cette zone est très disjointe, ce qui a conduit à subdiviser cette espèce en trois sous-espèces selon la classification de référence du Congrès ornithologique international (version 9.1, 2019)[13]. Si le taxon est considéré comme « Quasi-Menacée » (NT) à l’échelle mondiale par l’UICN en 2021, les statuts diffèrent selon la sous-espèce :
en GuyaneEn Guyane, le Tyranneau barbu est considéré comme un des oiseaux les plus menacés du territoire, évalué comme « en danger critique d’extinction » (CR) selon les critères UICN[4]. Polystictus pectoralis brevipennis est naturellement rare (connu de moins de 10 localités, pour moins de 150 couples[7]), dans un habitat naturel lui-même discontinu et rare : semble inféodé aux savanes très ouvertes (absence totale d’arbres) et aux formations à micro-habitats diversifiés présentant au moins ponctuellement une strate herbacée haute[8]. Or, les savanes recouvrent 0,22 % de la superficie de la Guyane en 2022, et sont en forte régression (pour moitié disparues depuis les années 1950)[15], du fait des pressions de l'agriculture, de l'urbanisation, des espèces exotiques envahissantes, et de divers aménagements conduisant à leur assèchement local[9]. Liens externes
Références
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